Face
au krach, des boucliers et des épées pour la République II
novembre 2007. Aujourd’hui, alors que le système financier et monétaire
international s’écroule et que les plans de renflouement des spéculateurs nous
conduisent au désastre, ceux qui croyaient alors que les mesures que nous
proposons étaient utopiques doivent enfin se réveiller. Nous avons fait le bon
diagnostic, en regardant la réalité en face l’hiver dernier. Maintenant, soutenez
avec nous ces mesures : c’est le médecin qui fait le bon diagnostic qui rédige
la meilleure ordonnance. Nous le reproduisons ici pour donner à la
majorité oubliée, aux travailleurs et à ceux qui réellement entreprennent, une
arme contre ceux qui, de Londres à Wall Street, sont devenus les prédateurs du
monde et nous conduisent, si nous ne les arrêtons pas, à un effondrement de la
vie civilisée.Le krach financier n’est plus seulement dans les
comptes des banques et des fonds spéculatifs, il est dans nos assiettes, dans
le prix de notre énergie, de notre essence et de nos logements. (par Jacques Cheminade)
Il faut nous protéger contre cette politique de destruction de notre niveau de vie. Ce tract est donc un appel à l’action, pour mettre la pression sur nos élus et organiser une véritable opposition politique à ce qui nous détruit.
L’état des lieux
En un an, entre septembre 2006 et septembre 2007, les
prix du blé (+140 %), du soja (+67 %), du lait en poudre (+67 %), du
maïs (+50 %) et du beurre (+48 %) ont flambé. Les stocks mondiaux de
céréales sont au plus bas depuis trente ans, comme les stocks de blé
étaient au plus bas à la veille de la Révolution française. A un mois
d’intervalle, du 25 septembre au 25 octobre (source Le Figaro), le coût
du « panier de la ménagère » a augmenté de 9,5 % (avec +16 % pour le
lait, +15 % pour les oeufs et +6,3 % pour les coquillettes).
Que faire ? Nicolas Sarkozy ne veut pas toucher aux
intérêts financiers qui sont la cause de la catastrophe. Le commissaire
européen à l’Agriculture, Mariann Fischer Boel, veut autoriser les
céréales étrangères à entrer chez nous sans droits de douane. On
propose donc de faire régner le marché en maître, alors qu’il est la
cause même de la vie chère !
En effet, ce n’est pas la demande physique de produits
qui provoque la hausse, mais la spéculation financière qui anticipe sur
une pénurie voulue, car les eurocrates financiers, les banques et les
sociétés d’assurance ont volontairement bloqué la production (quotas,
jachères, annulation des prix garantis…) depuis plus de vingt ans.
C’est en raison d’une même priorité financière que des
dizaines de milliers de Français sont menacés de perdre leur logement
et que l’essence et le gazole valent 1,40 et 1,20 euro à la pompe.
Le pire reste cependant à venir : rupture de stocks,
explosion des prix et aggravation de la souffrance humaine. On nous
exploite et on nous prend pour des débiles qui vont se soumettre.
Principes et textes
Face à cette destruction des conditions de vie des
hommes, l’on ne doit plus s’en tenir aux circulaires, aux règlements,
ni même aux lois, mais revenir aux principes du droit naturel. Ces
principes sont inscrits dans des textes.
- Le Préambule de
notre Constitution, repris de celle du 27 octobre 1946 : « La Nation
assure à l’individu et à la famille les conditions nécessaires à leur
développement. Elle garantit à tous… la protection de la santé, la
sécurité matérielle, le repos et les loisirs. » Ce principe de
base se situe au-dessus de tout autre texte. Il fait partie des droits
« inaliénables et sacrés » obtenus par notre victoire contre le nazisme
et inscrits également dans le programme du Conseil national de la
Résistance du 15 mars 1944. - Le code du Commerce,
en application de ces droits, dispose dans son article 410-2, que si
les prix des biens, produits et services sont librement déterminés par
le jeu de la concurrence, « les dispositions des deux premiers alinéas
ne font pas obstacle à ce que le gouvernement arrête, par décret en Conseil d’Etat, contre
des hausses et des baisses excessives de prix, des mesures temporaires
motivées par une situation de crise, des circonstances exceptionnelles,
une calamité publique ou une situation manifestement anormale du marché
dans un secteur déterminé. Le décret (…) précisera sa durée de validité qui ne peut excéder six mois. »
Les textes de principe sont donc là. On peut faire quelque chose en leur nom, en redonnant consistance à l’action de l’Etat. Nous sommes la République.
Mesures défensives immédiates : trois boucliers
- Bouclier consommation.
Création d’un « panier de biens » nécessaires à la consommation
courante (pain, pâtes, huile, viande, fruits et légumes, oeufs, lait)
au sein duquel les prix seront réglementés en fonction du maintien d’un
niveau de vie digne pour tous. - Bouclier logement.
Interdiction des expulsions de tout logement ou de tout logement en
location constituant une résidence principale, le coût de l’achat ou de
la location se trouvant limité à un versement de 20 % maximum des
revenus (aides comprises) des acheteurs ou des locataires. - Bouclier transport.
Rétablir la taxe intérieure sur les produits pétroliers flottante
(TIPP), par laquelle l’Etat compense toute hausse sur le marché
international des carburants, avec un bonus fiscal éventuel. Le but est
d’assurer que les prix de l’essence et du gazole à la pompe ne
dépassent pas 1 euro.
Se limiter à ces boucliers n’est cependant pas
suffisant. Il faut remettre l’argent au service de l’équipement de
notre pays, de l’Europe et du monde.
Mesures offensives : sept épées
- Voter « non » au Traité européen simplifié
et sortir de l’Europe de Maastricht, qui bloquent toute émission de
crédit productif public pour de grands travaux. Remplacer la Banque
Centrale Européenne par une association de banques nationales, qui
émettent ce crédit d’Etat en faveur de projets communs. - Se battre pour une politique européenne et eurasiatique de grands travaux et de technologies de pointe,
de l’Atlantique à la mer de Chine – un Pont terrestre eurasiatique
créant un développement mutuel pour assurer la paix mondiale et le
retour à une culture de la découverte et de la production. - Emettre, à l’échelle mondiale, des crédits massifs à long terme et faible taux d’intérêt
pour reconstruire et étendre les infrastructures physiques et humaines
(ponts, ports, transports ferroviaires rapides, nucléaire citoyen,
écoles, hôpitaux, laboratoires). - Se battre pour un nouveau Bretton Woods,
un accord monétaire mondial mettant en règlement judiciaire le système
financier actuel, interdisant le recours aux produits financiers
dérivés sur tous les produits vitaux, annulant les dettes illégitimes,
et organisant un accord entre banques nationales pour financer les grands travaux. - Créer une institution mondiale pour l’exploitation et le développement des matières premières, régulant les prix par des accords internationaux entre Etats producteurs et consommateurs.
- Revenir à un régime agricole de protection et de régulation des prix, le modèle français de solidarité et de mutualisation. Organiser une Autorité d’évaluation et de régulation des prix des produits agricoles et agro-alimentaires,
avec les fournisseurs, les distributeurs et les producteurs
industriels, dans le cadre d’une planification indicative rétablie. - Annulation des mesures fiscales encourageant la production des bio-carburants, tout en assurant des prix compétitifs aux producteurs de produits de base.
Voilà ce qui empêchera le pire à court terme et
préparera l’avenir de notre jeunesse et des générations à naître, à
moyen et long terme. Sans cette volonté (*), la cupidité d’une minorité
détruira les ressources de l’avenir de tous. Le
choix est entre un effondrement de la vie en société ou un
développement sans précédent, avec les technologies modernes,
l’équipement et la justice sociale. Ce choix dépend de nous. De vous
qui venez de nous lire.
* Aux
Etats-Unis, une mobilisation se lève pour défendre le niveau de vie des
gens, avec un projet de loi interdisant les saisies de logements et
protégeant l’épargne dans les banques, pour lequel se bat
l’organisation de Lyndon LaRouche, soutenue par un mouvement populaire
et un nombre croissant d’élus locaux démocrates qui s’opposent à leur
direction nationale. On vous le cache peut être, mais c’est la vérité.
http://www.solidariteetprogres.org/article4612.html