Tension Arabie Saoudite, Syrie: Leur Terrain De Jeux Favori, Le Liban
Les Saoudiens, alliés des US, s’agitent en coulisse
contre la Syrie, Le Liban, et les mouvements de résistance arabe à
l’occupant américano sioniste.
-Hayat, le quotidien arabe à grand tirage, signe de la détérioration
des relations arabes syro saoudienne.
Cette décision survient presque deux
ans après qu’Al-Sharq al Awsat, un autre quotidien saoudien, ait été
interdit en Syrie pour avoir publier des articles considérés comme
critique du gouvernement syrien lors de la guerre israélienne contre le
Liban en 2006.
A l’époque, la
Syrie a fait l’éloge du Hezbollah au Liban comme organisation de
résistance tandis que les Saoudiens l’ont critiqué à cause de ses liens
avec l’Iran affirmant que le dirigeant du Hezbollah, Hassan Nasrallah
était un "aventurier".
Le Président Bashar al-Assad a
répliqué lors d’un discours que ceux qui avaient conspiré dans le monde
arabe contre le Hezbollah ( faisant clairement référence à l’Arabie
Saoudite) étaient des "demi- hommes".
La guerre froide entre Damas et Riyadh
a continué entre 2006-2008, sur tout une série de problèmes liés à
l’nfluence au Liban, en Irak, et dans une moindre mesure en Palestine.
Les Syriens ont défié les Saoudiens en cimentant leur relation avec
l’Iran, mettant en avant le fait qu’alors que les iraniens soutenaient
les positions de la Syrie dans sa confrontation avec les Etats Unis,
les Saoudiens ne faisaient qu’ajouter de l’huile sur le feu en faisant
pression sur Washington pour qu’ils continuent à presser Damas et en
fomentant des sales coups par les services secrets pour déstabiliser la
Syrie.
militaire entre le Hezbollah et le bloc Hariri en Mai dernier. Pendant
ce temps, les Saoudiens ont commencé à jouer à un jeu dangereux en
fermant les yeux sur des jihadistes qui voulaient partir en guerre
contre la Syrie. Tandis que la politique officielle de l’Arabie
Saoudite reste critique à l’égard de la Syrie, une certaine branche de
la famille royale saoudienne continue d’avoir l’ambition de renverser
le gouvernement syrien et de le remplacer par une personalité de
l’opposition pro saoudienne telle que l’ancien vice président Abdul
Halim Kaddam;
Le tension s’est accrue quand le
terrorisme a frappé au coeur de Damas le 27 Septembre. Un kamikaze
transportant 200 kg d’explosifs a tué 17 Syriens et blessés entre 15 et
40 civils. L’Arabie Saoudite a été le seul pays dans le monde arabe à
refuser de condamner l’attaque, alors même qu’elle a été durement
critiquée par la France, la Russie et même les Etats Unis.
La presse saoudienne continue de
publier des articles négatifs sur la Syrie ce qui explique pourquoi la
Syrie a interdit la distribution d’al Hayat le seul quotidien saoudien
à avoir survécu dans les kiosques à journaux syriens. Coincidant avec
la décision syrienne, il y a eu la démission du chef de bureau du
journal, le plus ancien correspondant en Syrie, Ibrahim Hamidi.
Hamidi qui a travaillé comme correspondant d’al Hayat à Damas depuis le début des années 90 a été cité disant :
"je n’en pouvais plus, j’ai arrété mon travail avec al Hayat parce que
je ne veux pas faire partie d’un journal qui est engagé dans une
campagne systématique contre la Syrie".
Ben que cela soit devenu évident pour tous – la France étant la
première sur la liste- que les Saoudiens n’avaient pas le dessus en
politique à Beyrouth, le Liban est resté un allié proche de Riyadh du
fait des liens personnels financiers entre Saad Hariri, le dirigeant de
la majorité parlementaire, et la Maison des Saoud.
L’un des premiers à avoir réalisé que
les Syriens ont plus d’influence que les Saoudiens au Liban c’est le
chef druze Walid Jumblatt, un homme clé de la coalition du 14 Mars. il
a réalisé que l’isolement de la Syrie imposé par les US était entrain
de s’effondrer après la visite de Bashar al Hassad à Paris en Juillet
2008. Les Turcs et les Qataris se tiennent fermement derrière la Syrie
dans ses pourpalers indirects avec Israël, contrebalançant fortement
les Saoudiens, ce qui pourrait aboutir à un traité de paix dés mi 2009.
Si cela se fait, le Tribunal Hariri ( sur lequel les Saoudiens avaient
placé beaucoup d’espoir) sera relégué dans les annales de l’histoire.
L’administration US, plongée dans une
situation trés controversée en Irak, n’est vraiment pas intéréssée par
un changemnt de régime en Syrie, comme cela était le cas il y a
plusieurs années. Leur allié, Abdul Halim Khaddam, c’est complètement
ruiné en misant sur le mauvais cheval en 2005.Pire encore, les forces
du 14 Mars, financées et entraînées par les Saoudiens ont été vaincues
dans les rues de Beyrouth en Mai, quand elles ont essayé d’affronter le
Hezbollah.
En l’espace de quelques heures, le
Hezbollah a raflé tous les miliciens payés par l’Arabie Saoudite et
obligé le cabinet du Premier Ministre Fouad al Siniora à annuler une
loi prise plus tôt contre le Hezballah. C’était clair, les US et
l’Arabie Saoudite avaient perdu la guerre pour Beyrouth, et la Syrie et
l’Iran avaient gagné.
Quand les combats se sont déplacés
vers les villages druzes, sur le Mont Liban, les combattants du
Hezbollah ont encerclé la maison de Walid Jumblatt – malgré tout le
soutien des Saoudiens – mais ne l’ont pas envahie. Il a tépéhoné au
porte parole du parlement Nabih Berri( qui est pro syrien et un allié
sûr de l’Iran) et a dit : " dites à Sayed Hassan Nasrallah que j’ai perdu la bataille, qu’il a gagné. Donc asseyons nous et discutons d’un compromis".
Le mois dernier, Jumblatt est allé plus loin, acusant Hariri dans le
quotidien de Beyrouth, al -Akhbar, d’établir une milice et de s’allier
avec les djihadistes ayant une ligne dure. S’exprimant sur les armes de
l’équipe Hariri, Jumblatt a dit : " pour former une milice aujourd’hui ? Pour se confronter à qui ? Au Hezbollah ? C’est de la folie."
Plus récemment, ce qui a inquiété à la fois les Saoudiens et Jumblatt,
c’est le semi rapprochement qui s’est produit entre les US et la Syrie.
Le mois dernier, le ministre syrien des affaires étrangères, Walid
Mouallem, a rencontré la secrétaire d’état US, Condolezza Rice, à la
demande de cette dernière, et a discuté de problèmes variés liés au
Moyen Orient.
C’était la deuxième rencontre entre
les deux ministres depuis Mai 2007. Selon le ministre syrien, Rice a
soutenu le processus de paix entre la Syrie et Israël; un tournant
radical dans la position américaine, qui jusqu’à présent n’était pas
intéréssé par ces discussions indirectes ayant lieu en Turquie.
Cette semaine, l’agence d’information
d’al Jazeera, basé à Doha, citant des "sources" américaines, a dit que
les US reconsidéraient leur politique à l’égard de la Syrie pendant le
temps restant à l’Administration de G.W. Bush. Un "haut responsable" US
a été cité répétant exactement cela sur la radio israélienne, ajoutant
que cela mènerait à une levée de l’embargo imposé à la Syrie par
l’Administration Bush depuis 2003.
Les Syriens croient, bien qu ‘ils ne
l’aient pas dit brutalement, que les Saoudiens sont furieux des succés
diplomatiques syriens répétés. Cherchant à se venger ils financent
maintenant le fondamentalisme au Liban pour frapper à la fois le
Hezbollah et la Syrie, et n’ont pas encore digéré les conséquences de
Mai 2008.
Assad a dit que la violence sectaire
qui agite le Nord du Liban était dangereuse pour la Syrie. Beaucoup
croient que le kamikaze qui a fait explosé la bombe à Damas était issu
d’un groupe de fanatiques entraîné et crée au Liban. Ceci pourrait
expliquer pourquoi la Syrie a concentré des milliers de soldats sur sa
frontière avec le Liban, pour empêcher l’afflut de combattants
jihadistes en Syrie.
Si l’Arabie Saoudite n’était pas
responsable de l’attaque du 27 Septembre, elle semble et a agi
certainement comme si elle était coupable en se taisant.
Pendant ce temps, les Saoudiens,
désespérés de sauver leur position au Liban, ont déjà commencé à pomper
de l’argent pour créer un mouvement sunnité armé pour se confronter au
Hezbollah si la situation se détériorait à nouveau. Avant Mai 2007, le
journaliste expérimenté US, Seymour Hersh, a affirmé qu’ils avaient co
crée le Fatah al Islam, un groupe fondamentaliste pour combattre les
Shi’ites au Liban.
Il est devenu incontrolable, tout
comme al Qaeda (qui a été crée dans le but de combattre les
Soviétiques) et a retourné ses armes contre l’état libanais, provoquant
de violents combats dans le camp de réfugiés de Naher al-Bared dans le
Nord du Liban.
En début d’année, l’enquêteur de l’ONU
en charge de l’affaire Hariri, Serge Brammertz, a noté que le kamikaze
qui a tué Rafik Hariri en Février 2005 n’était ni Libanais ni Syrien.
Il venait plutôt d’une " zone chaude", beaucoup pensant qu’il faisait
référence à l’un des pays du Golfe, éventuellement l’Arabie Saoudite.
Selon Brammetz, le kamikaze avait
seulement passé 4 mois de sa vie au Liban et 10 ans dans une "zone
rurale", probablement dans les montagnes d’Afghanistan. Après tout, des
centaines de Saoudiens ont vécu là bas à la solde des Etats Unis pour
combattre l’invasion soviétique dans les années 80. Cela renvoie une
fois de plus aux jihadistes saoudiens au Liban.
Les Syriens réalisent combien il est
dangereux pour les Saoudiens de flirter avec les fondamentalistes
islamiques, parce que cela peut enflammer toute la région. Après tout,
il a déjà été révélé (par une source US dans le Los Angeles Times) que
45% de tous les combattants en Irak venaient d’Arabie Saoudite, 50%
arrivant à Bagdad " prêts à exploser".
Sami Askari, un haut conseiller auprès du Premier Ministre irakien, Nuri al-Maliki, a confirmé ces acusations disant : "
le fait est que l’Arabie Saoudite a d’importantes ressources en matière
de services secrets, et il est difficile de croire qu’ils ne savent pas
ce qui se passe en Irak."
Le
journaliste saoudien Faris bin Khuzam, qui écrit dans le quotidien
saoudien al -Riyadh, pense qu’il y avait 300 jihadistes opérant dans le
camp de Naher al-Bared au Liban. il affirme qu’ils ont été " trompés" envoyés sur un champ de bataille "autre que celui qu’ils voulaent" disant qu’ils avaient prévu de combattre les Américains en Irak, et qu’ils s’étaient retrouvés à Tripoli.
Il a expliqué que la raison pour cela c’est la sécurité renforcée à la
frontière syrienne (en plus de celle à la frontière saoudienne) les
empêchant de se rendre en Irak ravagé par la guerre. Au lieu de cela,
ils se sont frayés un chemin au Liban et sont restés provisoirement en
transit. Mais, écrit Khuzam, " au fur et à mesure les choses ont changé" on leur a dit que "la route de Jerusalem passait par ici ( Naher al Bared)". Il a conclu qu’"ils ont choisi le rêve saoudien qu’Osama Ben Laden n’a pu accomplir".
Quand la bataille de Naher al Bared s’est terminée en 2007, on a appris
que 43 jihadistes saoudiens du Fatah al Islam avaient été arrêtés dans
Tripoli, et qu’on en a trouvé d’autres dans le camp d’Ain al-Hilweh
prés de Sidon. Selon Hersh, (journaliste d’investigation américain
ndlt) "
l’idée c’est que les Saoudiens ont promis qu’ils pouvaient contrôler
les jihadistes, de sorte que nous ( US) avons dépensé beaucoup d’argent
et de temps… utilisant et soutenant les jihadistes pour nous aider à
vaincre les Russes en Afghanistan. Et, ils se sont retournés contre
nous. Et on a la même situation, comme si aucune leçon n’avait été
tirée.La même situation, utilisant de nouveau les Saoudiens pour
soutenir les jihadistes."
Les Saoudiens disaient aux Américains, "
ce n’est pas que nous ne voulons pas que les Salafistes lancent des
bombes, mais c’est sur qui ils les lancent – le Hezbollah, Muqtada al
Sadr ( responsable religieux irakien) et les Syriens, s’ils continuent
de coopérer avec le Hezbollah et l’Iran". Lors d’une célébre interview sur CNN, Hersh a ajouté : "
l’ennemi de notre ennemi est notre ami, tout comme les groupes
jihadistes au Liban étaitent là aussi pour pourchasser Nasrallah (le
dirigeant du Hezbollah). Nous sommes engagés à fomenter à certains
endroits, le Liban en particulier, de la violence sectaire".
Sami Moubayed (analyste politique syrien) – 08/10/08 – www.atimes.com
Titre Introduction Traduction Mireille Delamarre pour www.planetenonviolence.org