Après Martin Gray, Elie Wiesel,
Wiesenthal rejoint très logiquement la grande tribu (biblique) des
falsificateurs de l’histoire.
menteur. Ca, nous le savions déjà, mais la nouveauté c’est
qu’aujourd’hui c’est un grand journal qui écorne sa légende.
L’auteur
de l’article que je vous propose va très loin même si on sent qu’il en
a encore sous la semelle comme on dit en jargon footballistique. Il ne
peut en effet éviter de parler des aspects positifs de l’oeuvre de
Wiesenthal comme si cette précaution était nécessaire pour que son
entreprise d’éreintement du personnage puisse passer. Il n’empêche que
sous l’humour anglais, on sent parfois percer un mépris indicible.
L’article est constitué d’extraits d’un livre que l’auteur vient de publier. Vivement une édition en français!
Le tissu de mensonges du grand chasseur de nazis
Simon
Wiesenthal, célèbre pour sa quête de justice, a capturé moins de
criminels de guerre qu’il ne l’a affirmé et a inventé une bonne partie
de son histoire pendant l’holocauste.
par Guy Walters, The Times (UK) 19 juillet 2009 traduit de l’anglais par Djazaïri
Depuis
le début des années 1960, le nom de Simon Wiesenthal est devenu
synonyme de chasse au Nazis. Son statut est celui de saint laïque.
Proposé à quatre reprises pour le prix Nobel de la paix, fait chevalier
honoraire en Grande Bretagne, titulaire de la médaille présidentielle
pour la liberté aux USA, de la Légion d’Honneur française et d’au moins
53 autres distinctions, il a été souvent crédité de quelque 1 100
‘scalps’ de Nazis.
pister Adolf Eichmann, un criminal de guerre des plus notoires.
Pourtant,
sa réputation repose sur du sable. C’était un menteur – et un mauvais
dans son genre. De la fin de la deuxième guerre mondiale à la fin de sa
vie en 2005, il a menti de manière répétée sur sa traque supposée
d’Eichmann ainsi que sur ses autres exploits en tant que chasseur de
Nazis. Il concoctait aussi des histoires grotesques sur ses années de
guerre et faisait des affirmations mensongères sur ses études
universitaires. Il y a tant d’incohérences entre ses trois principaux
mémoires autobiographiques et entre ces mémoires et des documents
contemporains, qu’il est impossible de construire un récit fiable en se
basant sur eux. Le peu de respect de Wiesenthal pour la vérité autorise
à mettre en doute tout ce qu’il a jamais écrit ou fait.
Certains
penseront que je suis trop sévère avec lui et que je cours le risque à
titre professionnel de m’allier avec une vile bande de néo-nazis, de
révisionnistes, de négateurs de l’holocauste et d’antisémites. Je me
situe résolument à l’extérieur de ces positions sinistres et mon
intention est de les écarter de la critique de Wiesenthal. Le
personnage est important et complexe.
Si sa duplicité
devait avoir un motif, elle était sans doute enracinée dans de bonnes
intentions. Car ses mensonges ne sont pas les seules découvertes
choquantes que j’ai pu faire en étudiant la fuite des criminels de
guerre Nazis. J’ai constaté un manque de volonté politique de les
pourchasser.
Beaucoup auraient pu être traduits en justice si les gouvernements avaient voulu allouer même de faibles moyens à ce but.
C’est
en partie grâce à Wiesenthal qu’on se souvient de l’holocauste et qu’il
est bien documenté, et c’est peut-être son legs le plus important. Il a
amené quelques Nazis devant la justice, mais certainement pas le nombre
qu’il affichait et Eichmann n’en faisait pas du tout partie. La place
manque cependant ici pour mon examen minutieux de ses prétentions en
qualité de chasseur de Nazis. Je me limiterai à quelques épisodes
célèbre savant et pendant la guerre qui sont au coeur du mythe
Wiesenthal.
Il est né en 1908 à Buczacz en Galicie,
possession à l’époque de l’empire austro-hongrois et désormais en
Ukraine. Après la première guerre mondiale, Buczacz a changé maintes
fois de mains, passant des Polonais aux Ukrainiens puis aux forces
soviétiques. En 1920, Wiesenthal alors âgé de 11 ans avait été agressé
à coups de sabre par un Ukrainien à cheval qui lui avait entaillé la
cuisse jusqu’à l’os. Wiesenthal considérait la cicatrice comme une
preuve parmi de nombreuses autres qu’il était protégé d’une mort
violente par un “pouvoir invisible” qui voulait le garder en vie pour
un dessein particulier.
Son milieu était idéal pour
n’importe quel aspirant fabuliste. Comme beaucoup d’autres en Galicie,
Wiesenthal avait passé son enfance baigné par le genre littéraire
polonais du conte raconté en long et en large pendant les repas. Dans
un endroit comme le Buczacz des années 1920, la vérité était un concept
assez élastique. A 19 ans, il s’inscrit comme étudiant en architecture
à l’université technique tchèque de Prague où il découvrit sa vocation
de conteur et où il donna des one man show.
Ses études se
passaient moins bien. Même si la plupart de ses biographies – dont
celle qui figure sur le site web du centre Simon Wiesenthal – indiquent
qu’il a obtenu un diplôme, il n’a en fait pas terminé ses études.
Certaines biographies affirment qu’il a obtenu un diplôme d’ingénieur
architecte à l’école polytechnique de Lvov en Pologne, mais on ne
trouve nulle trace de ses études là bas dans les archives publiques de
Lvov et son nom est absent du registre polonais d’avant-guerre des
architectes et des ingénieurs en bâtiment.
Toute sa vie, il a prétendu frauduleusement avoir un diplôme; ses en-têtes de courriers le signalaient fièrement.
De
même, il y a de grosses contradictions dans ses récits dramatiques de
la seconde guerre mondiale. Il était à Lvov quand il tomba aux mains
des Nazis en 1941. Il affirme que lui et un ami juif nommé Gross furent
arêtes à 16h le dimanche 6 juillet, une des rares dates qui reste
inchangées dans sa biographie toujours changeante. Chaque fois qu’il
est si précis, cependant, il est généralement dans le mensonge.
Jetés
en prison, ils furent mis dans une rangée de quelques 40 autres juifs
dans une cour. La police auxiliaire ukrainienne commença à tirer rune
balle dans la nuque de chaque homme, progressant ainsi en direction de
Wiesenthal. Il fut sauvé par le carillon d’une église appelant à la
prière du soir. De manière incroyable, les Ukrainiens interrompirent
leurs exécutions pour aller à la messe. Les survivants furent emmenés
dans des cellules où Wiesenthal affirme s’être endormi. Il fut réveillé
par un ami Ukrainien de la police auxiliaire qui le sauva, avec Gross,
en leur disant de se faire passer pour des espions Russes. Ils furent
interrogés avec brutalité – Wiesenthal perdit deux dents – mais furent
libérés après avoir dû nettoyer le bureau du commandant.
Le
récit de cette évasion sensationnelle – une des plus célèbres de
Wiesenthal et qui a contribué à installer la notion de sa mission
divine – est selon toutes probabilités complètement fabriquée. Il est
certain que les Ukrainiens ont mené des pogroms brutaux à Lvov début
juillet 1941 mais ils furent suivis d’une pause pour ne reprendre que
le 25 juillet. Selon le témoignage que Wiesenthal a livré aux
Américains qui enquêtèrent sur les crimes de guerre, il n’avait en fait
été arrêté que le 13 juillet, parvenant à fuir grâce à un ‘pot de vin.’
En datant par la suite son arrestation le 6 juillet, son récit cadrait
avec le calendrier des pogroms.
Vers la fin de l’année
1941, Wiesenthal se trouvait à Janowska, un camp de concentration près
de Lvov. Charger de peindre des insignes Nazis sur les locomotives
soviétiques, il se lia d’amitié avec Adolf Kohlrautz, l’inspecteur-chef
de l’atelier, qui était secrètement oppose au nazisme. Le 20 avril
1943, Wiesenthal fut apparemment sélectionné à nouveau pour une
exécution de masse. La SS de Janowska l’avait choisi parmi des juifs
pour être fusillé pendant une célébration lugubre du 54ème anniversaire
d’Hitler. Ils marchaient en silence vers une grande tranchée
sablonneuse, de deux mètres de profondeur pour une longueur de 450
mètres. On pouvait y voir quelques cadavres. Contraints de se
déshabiller, ils durent prendre en file indienne un corridor de
barbelés appelé le tuyau pour être abattus un par un au bord de la
tranchée.
Un coup de sifflet interrompit les tirs, suivi
par un cri appelant “Wiesenthal!” Un homme de la SS nommé Koller
approcha en courant et dit à Wiesenthal de le suivre. “Je titubais
comme un homme ivre,” se souvenait Wiesenthal. “Koller me donna une
paire de claques et me ramena à la réalité. Je marchais en sens inverse
dans le tuyau, tout nu. Derrière moi, le bruit des tirs reprenait mais
ils cessèrent bien avant que j’atteigne le camp.” De retour au camp; il
retrouva un Kohlrautz rayonnant qui avait persuadé le commandant du
camp qu’il était essentiel de garder Wiesenthal vivant pour peindre une
affiche où figureraient un svastika et les mots “Nous remercions notre
Führer.”
Selon Wiesenthal, le 2 octobre 1943 Kohlrautz
l’avertit que le camp et ses prisonniers devaient bientôt être
liquidés. L’Allemand lui donna, ainsi qu’à un ami, une autorisation
pour se rendre dans une papeterie en ville, accompagnés d’un garde
Ukrainien. Ils parvinrent à s’échapper par l’arrière-boutique tandis
que le garde attendait devant.
Une fois encore, il
semblait avoir trompé la mort de façon miraculeuse. Mais nous n’avons
que sa parole. Selon Wiesenthal, Kohlrautz a été tué dans la bataille
de Berlin en avril 1945. Il avait pourtant dit à un de ses biographes
que Kohlrautz avait été tué sur le front russe en 1944. Et dans une
déclaration sous serment faite en août 1945 sur les persécutions subies
pendant la guerre, il omet complètement cette histoire. Dans ce
document comme dans son témoignage devant les Américains en 1945, il
mentionne Kohlrautz sans dire que cet Allemand lui avait sauvé la vie.
A
partir de là, il est impossible d’établir une suite d’événements fiable
dans le cours de la vie de Wiesenthal pendant la guerre. Avec au moins
quatre versions très différentes de ses activités entre octobre 1943 et
mi-1944 – y compris son rôle allégué en tant qu’officier résistant –
d’importantes questions méritent d’être soulevées. Dans les années 1970
et 1980, certains,comme Bruno Kreisky, l’ancien chancelier Autrichien,
ont accusé à plusieurs reprises Wiesenthal d’avoir collaboré avec la
Gestapo. Les affirmations de Kreisky étaient étayées par des preuves
non confirmées des gouvernements soviétique et polonais. Wiesenthal
l’avait poursuivi en justice et gagné son procès.
Quelle
que soit la vérité, en novembre 1944, Wiesenthal se trouvait à
Gross-Rosen, un camp près de Wroclaw. Il a déclaré à Hella Pick, sa
biographe, qu’il avait été forcé de travailler nu-pieds dans la
carrière du camp et qu’il s’était rapidement aperçu que l’équipe de 100
prisonniers assignés à la brigade de travail fondait d’une personne par
jour. Au bout de quelques jours, il acquit la certitude que son tour
était proche. « Mon exécuteur était derrière moi,» se souvenait-il,
prêt à me briser le crâne avec une pierre. Je m’étais retourné et
l’homme, surpris, avait lâché sa pierre qui m’écrasa un doigt de pied.
Je criais de douleur.»
La rapidité de la réaction de
Wiesenthal ainsi que ses cris lui ont apparemment sauvé la vie car il y
avait une sorte d’inspection ce jour là – il pensait que ce devait être
la Croix Rouge – il fut donc expédié vers le centre de soins d’urgence.
Son orteil fut amputé sans anesthésie tandis que deux hommes le
maintenaient. Le lendemain, Wiesenthal disait avoir été à l’agonie.
“Le
docteur revint et vit que j’avais une cloque pleine de pus sur la
plante des pieds. Il l’incisa alors et la gangrène gicla à travers la
pièce.”
Encore une fois, un des “miracles” de Wiesenthal
est sujet à caution. Tout d’abord, cette histoire n’apparaît dans
aucune autre biographie ou déclaration.
Ensuite, si la Croix Rouge
procédait vraiment à une inspection ce jour là, alors les SS auraient
interrompu temporairement les exécutions. Et de fait, la Croix Rouge
n’était pas autorisée à se rendre dans les camps à ce moment là. Enfin,
les conséquences médicales semblent hautement improbables.
Peu
après, selon le récit de Wiesenthal, il parvint à marcher pendant 200
kilomètres à l’ouest de Chemnitz après l’évacuation de Gross-Rosen.
Marcher avec un pied gangrené et un orteil récemment amputé aurait du
être infernal. En guise de chaussure, il avait la manche d’un vieux
manteau enroulée autour de son pied avec un peu de fil de fer. Un
manche à balai faisait office de canne. Sur 6000 prisonniers évacués à
pied, seulement 4800 arrivèrent à Chemnitz. Avec son pied infecté,
Wiesenthal eut la chance de figurer parmi eux.
De
Chemnitz, les prisonniers aboutirent au camp de Mathausen près de Linz
en Autriche. Wiesenthal arriva là bas dans la nuit glaciale du 15
février 1945.
Dans “Des assassins parmi nous,” il raconte
comment lui et un autre prisonnier, Prince Radziwill, s’étaient
soutenus mutuellement pour monter les derniers kilomètres jusqu’au
camp. L’effort était trop difficile et ils s’effondrèrent dans la
neige. Un homme de la SS tira un coup de feu qui atterrit entre eux.
Comme
les deux hommes ne se relevaient pas, ils furent laissés pour morts par
une température inférieure à zéro. Quand les camions arrivèrent pour
ramasser ceux qui avaient péri pendant la marche, Wiesenthal et
Radziwill, inconscients, furent jetés sur une pile de cadavres. Au
crematorium [four crématoire], les prisonniers préposés au déchargement
des corps réalisèrent qu’ils étaient vivants. Ils furent placés sous
une douche froide [température > 0] pour les dégeler et Wiesenthal
fut emmené au Bloc VI, “le bloc de la mort” pour les malades condamnés.
En 1961, interviewé pour les archives de Yad Vashem par le
journaliste Israélien Haim Maas sur ses années de guerre, Wiesenthal
indiquait que l’infection de son pied était à ce moment devenue
bleu-vert et s’était étendue au genou. Il est resté étendu dans le bloc
de la mort pendant trois mois jusqu’à la fin de la guerre. Trop faible
pour sortir du lit, il prétend avoir survécu – incroyablement – avec
200 calories par jour, simplement avec le morceau de pain ou de
saucisson qu’un ami Polonais lui faisait passer en douce.
Mathausen
fut libéré le 5 mai 1945. Malgré son poids d’à peine 50
kilos,Wiesenthal s’était rué dehors pour accueillir les tanks
américains. “Je ne sais pas comment j’ai réussi à me lever et à
marcher. S’il était capable de marcher, c’est que sa jambe gravement
infectée avait du être soignée les trois mois précédents, soit par
amputation, soit par antibiotiques. Nous savons qu’il n’a pas été
amputé et que le traitement par antibiotiques n’était pas courant pour
les malades Juifs dans les camps de concentration. Une fois encore,
c’est comme si un miracle s’était produit.
La rapidité du
rétablissement de Wiesenthal est si étonnante qu’on peut penser qu’il
n’était pas aussi malade qu’il l’a prétendu. Vingt jours seulement
après sa libération, il écrivait au commandant Américain du camp pour
demander s’il pouvait être impliqué dans l’assistance aux autorités US
chargées d’enquêter sur les crimes de guerre. Affirmant avoir séjourné
dans 13 camps de concentration – il n’a en réalité été dans pas plus de
six camps – Wiesenthal livra une liste de 91 noms de ceux qu’il sentait
responsables de ces “souffrances incalculables.”
Selon la
plupart des récits, Wiesenthal avait demandé s’il pouvait se joindre
aux enquêteurs Américains sur les crimes de guerre, mais ils
refusèrent, lui disant qu’il n’allait pas assez bien Après avoir pris
un peu de poids, il revint à la charge et fut assigné à un capitaine
avec qui Wiesenthal affirme avoir capturé son premier “scalp,” un garde
SS geignard nommé Schmidt.
Il y en eut beaucoup d’autres dans les
semaines qui suivirent,” écrira plus tard Wiesenthal. “Il était inutile
d’aller loin. On butait pratiquement sur eux
en marchant.”
Un
curriculum vitae rédigé après la guerre ne mentionne pas son travail
pour les Américains mais cite son activité en tant que vice-président
du Comité Central Juif à Linz, en zone d’occupation américaine. Sa
tâche était de dresser des listes de survivants que d’autres survivants
pourraient consulter pour la recherche de leurs proches.
Pendant
au moins un an après la fin de la guerre, une autre tâche de Wiesenthal
était d’exercer de fortes pressions pour ses coreligionnaires juifs; il
devint président de l’Organisation Internationale des Camps de
Concentration, qui siégeait à Paris. Il avait également noué des
contacts avec le Brichah qui envoyait clandestinement des Juifs
d’Europe vers la Palestine.
Ce n’est pas avant février
1947 qu’il créera l’organisation qui l’a rendu célèbre, le Centre de
Documentation et d’Histoire Juives à Linz. Son but était de
collationner des informations sur la solution finale en vue d’obtenir
des poursuites contre des criminels de guerre. Wiesenthal affirmait
l’avoir créé à cause de propos antisémites tenus par un officier
Américain, ce qui l’amena à réaliser que les alliés ne pourchasseraient
pas les nazis autant qu’il était nécessaire de le faire.
C’est
triste, mais il avait raison. Lui et son équipe de 30 bénévoles ont
circulé dans les camps de personnes déplacées rassemblant des preuves
sur les atrocités auprès d’anciens prisonniers de camps de
concentration. En tout, l’équipe de Wiesenthal a compilé 3 289
questionnaires, un exploit bien plus extraordinaire que tout ce que les
alliés ont pu réussir.
Wiesenthal est mort en 2005 à l’âge
de 96 ans et a été enterré en Israël. Les hommages et les panégyriques
furent nombreux et excessifs, et à l’époque il aurait pu être mesquin
de le diminuer devant les nombreux aspects positifs du rôle qu’il a
joué. C’était fondamentalement un homme de spectacle et quand il a
trouvé son rôle de leader mondial des chasseurs de nazis, il l’a bien
joué. Comme c’est le cas avec de nombreux spectacles populaires, il
était impossible pour les critiques de dire au public que le Grand Show
Wiesenthal était à peine plus qu’une illusion. En fin de compte c’était
une illusion montée pour une "grande cause".