AFFAIRE MECILI: La justice française confirme l’inculpation du diplomate algérien
Rebondissement dans l’affaire Mecili. La cour d’appel de Paris a confirmé hier l’inculpation pour «complicité d’assassinat» de Mohammed Ziane Hasseni, responsable du protocole au ministère des Affaires étrangères, soupçonné d’avoir organisé l’assassinat de Ali Mecili, assassiné par balle le 7 avril 1987 dans le hall de son immeuble à Paris.
Nawal Imès – Alger (Le Soir) – Le fonctionnaire des AE reste sous contrôle judiciaire. Une décision applaudie par l’avocat de la veuve de Mecili et condamnée par celui du diplomate qui fait part de son intention de former un pourvoi en cassation pour tenter d’obtenir l’annulation de l’inculpation et du contrôle judiciaire imposé à son client. Dans une déclaration à l’AFP, Me Jean-Louis Pelletier a exprimé sa «très profonde déception, d’autant plus qu’il est rarissime que le parquet général se joigne à une demande de la défense et soit balayé comme ça». En décidant de maintenir le diplomate sous contrôle judiciaire et en maintenant la mise en examen, la chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris donne ainsi le feu vert pour que l’instruction du dossier se poursuive. Estce pour autant la fin d’une impunité qui aura duré plus de 20 ans ? Objet d’un mandat d’arrêt international émis en décembre 2007 par la justice française, le diplomate algérien avait été interpellé le 14 août à l’aéroport de Marseille et inculpé dès le lendemain pour «complicité d’assassinat ». Dès son arrestation, le diplomate a tenté de faire croire à une erreur sur sa personne en faisant jouer l’homonymie. Il avait expliqué aux policiers lors de son arrestation qu’il y avait confusion. Une thèse soutenue par son avocat mais également par les officiels algériens
Une parade qui n’a visiblement pas convaincu d’autant que Hasseni a été formellement reconnu par un ex-colonel des services secrets algériens, Mohamed Samraoui, comme l’homme qui, en sa présence, avait versé à Amellou, le tueur de Ali Mecili, une partie de l’argent de son «contrat» dans un hôtel algérien à l’été 1987. Très embarrassé par cette affaire, les officiels algériens avaient observé, dans un premier temps, un silence religieux. Interpellé avec insistance sur cette affaire, le ministre de la Communication a fini par donner une explication pas très convaincante. Il s’était dit convaincu que la justice française confirmera «non pas l’implication du diplomate dans cette affaire, mais le traitement humiliant dont il a été victime après son arrestation» et d’expliquer que le silence des autorités algériennes sur cette arrestation était dû à leur volonté «d’éviter la polémique en laissant à la justice française l’occasion de le réhabiliter sur la base de preuves irréfutables».
Le temps n’a finalement pas donné raison au ministre de la Communication puisque le diplomate n’a pas été réhabilité, pire, l’étau se resserre autour de lui. A la veille de son audition, la veuve de Mecili avait adressé une lettre au président français dans laquelle elle l’exhorte pour que «la raison des Etats ne se dresse pas contre la raison des citoyens, contre celle des peuples». La veuve de Mecili indique dans sa lettre que «Interpellé dès le mois de juin 1987, son assassin présumé, trouvé porteur d’un ordre de mission de la sécurité militaire algérienne, a été expulsé en urgence absolue en Algérie et ainsi soustrait à la justice française. En d’autres temps, sous la présidence du général de Gaulle, l’assassinat d’un opposant politique marocain, Mehdi Ben Barka, à tout le moins, donna lieu à un procès le 17 avril 1967 et à la condamnation par contumace du général marocain Mohamed Oufkir» et de continuer : «Pour Mecili, rien de tel, mais un lourd silence de vingt ans et une impunité assurée jusqu’à ce mois de décembre 2007 où le juge d’instruction en charge de l’affaire délivra des mandats d’arrêt internationaux et où la justice parut reprendre son cours».
N. I.
N. I.
BOUKERZAZA :
«Je n’ai aucun commentaire à faire»
Le ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza, n’avait, hier, aucune réaction du gouvernement à communiquer à la presse à propos de la confirmation par la cour d’appel de Paris de l’inculpation dans «l’affaire Mécili» du diplomate algérien Mohamed Ziane Hasseni. Visiblement surpris par une question à ce propos, le ministre s’est suffi de répliquer sèchement qu’il «n’avait aucun commentaire à faire». Pour sûr que ses accompagnateurs au CIP parmi ses conseillers ne l’avaient pas alerté de la nouvelle. Il avouera, au demeurant, au sortir de sa conférence de presse, n’avoir pas été mis au courant.
S. A. I.
«Je n’ai aucun commentaire à faire»
Le ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza, n’avait, hier, aucune réaction du gouvernement à communiquer à la presse à propos de la confirmation par la cour d’appel de Paris de l’inculpation dans «l’affaire Mécili» du diplomate algérien Mohamed Ziane Hasseni. Visiblement surpris par une question à ce propos, le ministre s’est suffi de répliquer sèchement qu’il «n’avait aucun commentaire à faire». Pour sûr que ses accompagnateurs au CIP parmi ses conseillers ne l’avaient pas alerté de la nouvelle. Il avouera, au demeurant, au sortir de sa conférence de presse, n’avoir pas été mis au courant.
S. A. I.
Nb: Le seul élément contre mon client provient de témoignages fluctuants du colonel Mohamed Samraoui (en exil en Allemagne, ndlr) qui affirme que c’est M Hasseni le coupable sans apporter la moindre preuve", a relevé Me Pelletier. AFP
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