
Envoyer des Renforts en Afghanistan, cela ne tient Pas Debout- 4 des 10 Soldats Français Tués Ont été Capturés et Exécutés.
La guerre en Afghanistan a changé de dimension.
Ce que Sarkozy semble ignorer, c’est qu’aux Talibans se sont ajoutés des chefs de guerre, mais surtout les redoutables Mujahideens qui ont vaincu les Soviétiques. Ce sont eux qui ont tué les 10 soldats français, dont 4 d’entre eux ont été exécutés après avoir été capturés (un signal fort envoyé au gouvernement français). En face, les US/OTAN redoutent par-dessus toute cette extension du champ de bataille qui rend leurs troupes plus vulnérables et ce n’est que le commencement. 17 civils afghans tués lors d’une opération de l’OTAN à Laghman.
Dans l’enfer et le bourbier Afghan
Karachi – Les plans des Etats Unis de renforcer l’OTAN en Afghanistan en envoyant entre 12 000 et 15 000 soldats en plus pour faire face à
l’insurrection, menée par les Talibans, est également soutenu par des boîtes à penser influentes comme le Senlis Council, qui lui aussi est
favorable au déploiement de plus de troupes en Afghanistan.
Pourtant, la nature de la guerre en Afghanistan change, et ce ne sont pas les chiffres qui comptent. L’OTAN a approximativement 45 000 troupes, dont 15 000 soldats américains, tandis que 19 000 forces opèrent séparément. On a également rapporté que le Pentagone projette de dépenser 20 billions de $ pour doubler la taille de l’armée nationale de l’Afghanistan pour la porter à 120 000 soldats.
Hormis les Talibans, des alliances locales contre l’OTAN entre des chefs de guerre et d’anciens commandants de mujahideens ont ajouté une nouvelle dimension à l’insurrection, en plus d’étendre la résistance à beaucoup de nouvelles zones en Afghanistan.
C’est l’extension du champ de bataille qui alarme l’OTAN, et son dilemme c’est que si elle déverse plus de troupes dans le pays, celles-ci devront être réparties sur un plus large territoire et donc seront sujettes à des attaques ouvertes. L’alternative c’est de céder du terrain aux groupes de résistance.
Un responsable de haut rang afghan qui a récemment été démis de son poste haut placé a dit à Asia Times Online que beaucoup des « nouveaux « insurgés sont d’anciens associés de l’ancien dirigeant des mujahideens et chef de guerre Gulbuddin Hekmatyar’s Hezb-e-Islami (HI).
Ils avaient été attirés dans le camp américain par différents pots-de-vin dont des emplois, de l’argent et la possibilité d’occuper des fonctions politiques. On considérait qu’il valait mieux qu’ils se battent au sein du parlement que sur le champ de bataille.
Cependant, une fois que l’insurrection des Talibans s’est enracinée fermement dans le Sud, la directive du gouvernement s’est évaporée et les paysans ont été encouragés à cultiver de l’opium. Dès 2007, une économie parallèle a fleuri et attiré irrésistiblement par la possibilité de s’enrichir, d’anciens chefs de guerre, des chefs de tribus et d’autres segments de la société se sont rangés du côté des Talibans.
Ce narco économie des Talibans a amélioré leur influence avec une telle efficacité qu’elle a ruiné les efforts des Américains pour éradiquer l’emprise des chefs de guerre, spécialement dans et autour de Kaboul.
Actuellement, les chefs de guerre associés avec Hezb-e-Islami (Khalis group) et le HI d’Hekmatyar, sont à nouveau actifs et ils ont pratiquement assiégé Kaboul – dans la province de Wardak à l’Est, de Kapisa au Nord Est et de Sarobi au Sud.
L’attaque de lundi au cours duquel 10 soldats français ont été tués près de Sarobi (4 d’entre eux ont été exécutés après avoir été capturés) et 21 blessés, a été menée par les combattants fidèles à HI.
Intensification constante de l’action des Talibans Après avoir été chassés par l’invasion de 2001 menée par les US, chaque printemps les Talibans ont lancé des offensives, bien que les premières aient été symboliques. Jusqu’en 2005, l’OTAN a concentré ses activités dans des poches de résistance des Talibans dans la région frontalière avec le Pakistan.
En 2006, les Talibans ont mené par surprise leur offensive ayant le mieux réussi, s’établissant ainsi comme une force à laquelle l’OTAN devait se confronter. L’OTAN a craint le pire en 2007, mais les Talibans n’ont rien entrepris de nouveau, donc on s’attendait à ce que 2008 soit une année calme.
Rien ne pouvait être moins vrai. Avec la mort de 3 soldats polonais mercredi, 181 soldats étrangers ont déjà perdu la vie en Afghanistan cette année et le nombre de morts à ce rythme-là dépassera le record du nombre de soldats internationaux tués en 2007, 222 soldats.
De même, les Talibans se sont concentrés cette année sur des opérations pour couper les lignes de ravitaillement de l’OTAN dans les zones tribales au Pakistan. Certains médias occidentaux ont rapporté une nette détérioration des approvisionnements de l’OTAN, dont le carburant, des armes et des pièces détachées. (Moscou avait proposé en début d’année de faire transiter par son territoire les approvisionnements de l’OTAN mais avec la guerre en Géorgie et le gel des relations OTAN/Russie décidée par Moscou, cette offre est morte née, ndlt).
L’émergence des chefs de guerre, en plus de poser une menace militaire, crée des problèmes pour l’OTAN qui n’est pas préparée pour un tel développement. Pendant des années,
l’OTAN et le renseignement américain se sont concentrés sur les dirigeants talibans connus, pour leur couper les ailes, ainsi qu’à leurs alliés ; maintenant, elle doit faire face à des alliances douteuses entre chefs de guerre dans de nouvelles zones du pays.
Cela va être un combat, comme la montrée la récente arrestation de Shahabuddin Hekmatyar du camp de réfugiés afghans dans le Peshawar au Pakistan. C’est le frère de Gulbuddin Hekmatyar, mais ce n’est pas un membre de HI et, à la différence de son frère, il n’a jamais appartenu à la résistance contre les Soviétiques.
Il semble que ce soit le Pakistan qui l’ait livré dans le cadre d’un effort désespéré de l’OTAN pour défaire les liens entre le renouveau des chefs de guerre en Afghanistan et l’insurrection des Talibans.
Tout indique que l’OTAN veut s’attaquer au problème par d’importants renforts de troupes. Cela pourrait aider à sécuriser des voies d’acheminement, mais comme les Soviétiques – qui dans les années 1980 avaient plus que doubler le nombre de troupes de l’OTAN actuellement déployées – l’ont appris, ce n’est pas le nombre qui est important.
Syed Saleem Shahzad Chef de bureau de Asia Times Onlien au Pakistan. Pour le joindre : sal[email protected] – 22/08/08 Copyright Aisa Times Online
url de l’article en anglais : http://www.atimes.com/atimes/South_Asia/JH22Df01.html
Introduction Traduction Mireille Delamarre pour www.planetenonviolence.org
Information complémentaire
17 civils afghans ont été tués lors d’une opération dirigée par les forces de l’OTAN à Laghman.
Selon Pajhwok Afghan News, 17 civils ont été tués mercredi, dont plusieurs appartenaient à une même famille, lors d’un raid mené par des
forces de l’OTAN dans des zones montagneuses de Mahatarlam la capitale de la province de l’Est Laghman, selon des anciens qui se sont plaints.
Cette opération qui avait commencé deux jours auparavant dans la zone de Spira Kondai dans le district de Sorobi dans la province de Kaboul, s’est ensuite étendue à Garoch, Mandaroro Badpakh et Shagiliani, des zones situées à l’Est. Selon Hazrat Gul. Selon un ancien de la zone de Garoch, parmi les 17 civils tués, on compte 6 femmes et 2 enfants, des vieillards et des adolescents.
Comme d’habitude, les US/OTAN affirment avoir tué des Talibans, mais ce n’est pas la première fois que des civils sont tués dans ce genre d’opération et que les forces d’occupation nient ces massacres, dissimulant leurs crimes par des annonces mensongères.
Déjà le mois dernier, 47 civils afghans ont été tués dont 39 étaient des femmes et des enfants lors du bombardement d’une noce. Les US/OTAN ont argué avoir tué des insurgés et démenti avoir commis un tel massacre. Les autorités afghanes ont diligenté une enquête prouvant effectivement que les tués étaient des civils afghans sans lien avec les Talibans ou Al Qaeda. Ce n’est que 3 semaines plus tard que l’OTAN a reconnu les faits après avoir mené sa propre enquête.
Commentaire du porte-parole de l’OTAN Mark Laity : » Si on ne largue pas de bombe, ils (les Talibans) gagnent. »
Les Français qui sont 55 % à avoir demandé le retour des troupes d’Afghanistan, sans même être correctement informé du nombre de victimes civiles afghanes que cette guerre fait, car les médias complices se taisent, sont-ils d’accord pour que leurs impôts servent à financer
une guerre illégale, qui ne se justifie en rien, et certainement pas par des appels éhontés d’un autre siècle au « sacrifice » comme on peut le lire dans le quotidien des bobos Libération, guerre où les principales victimes sont des civils, majoritairement des femmes et des enfants ? Où sont donc passés les « droits de l’hommiste féministes » qui défendaient à grand renfort de cris hystériques les femmes afghanes à l’époque des Talibans ?
Pour ceux que le sort des soldats – souvent des gamins de milieux défavorisés, sans diplôme à qui les rabatteurs de l’armée font miroiter une carrière prometteuse dans et après l’armée et qui leur lavent le cerveau avec des histoires fumeuses d’ « interventions humanitaires » – engagés en Afghanistan préoccupe, 8 soldats de l’ISAF ont été tués jeudi, 3 canadiens, 3 polonais et deux autres dont la nationalité n’a pas été révélée. Cela porte à 40 le nombre de soldats tués depuis le début du mois d’août, un chiffre qui va croissant alors que les attaques de la résistance deviennent mieux organisées et plus meurtrières.
Le wahhabisme comme « arme de destruction massive « . 02 janvier 2013