Rappel du rôle des soldats musulmans ayant combattu dans les rangs de l’armée française.
Beaucoup de nos concitoyens, particulièrement les nouvelles générations, semblent ignorer le rôle et l’immense sacrifice des soldats africains toutes origines confondues, lors des première et seconde guerres mondiales.
Ces soldats en très grande majorité musulmans constituaient la presque totalité de l’Armée d’Afrique.
Aucune cérémonie spécifique et régulière ne commémore leur participation à ce conflit. Pourtant, ces “oubliés ” de l’Histoire ont contribué à marquer le cours des événements mondiaux de l’époque. Des hommes auxquels la France et avec elle l’Occident doivent beaucoup.
L’Armée d’Afrique est née en Algérie. La plus ancienne unité est celle des Zouaves, viendront ensuite les Spahis, les Régiments de Tirailleurs et les Goumiers, sans oublier la Légion Étrangère créée à Sidi-Bel-Abbés.
Les soldats musulmans sont engagés à partir du Second Empire dans de nombreux conflits : Campagne de Crimée 1854-1856, Campagne d’Italie 1859, Guerre Franco-Prussienne 1870-1871. Ils participeront de façon massive aux deux guerres mondiales 1914-1918 et 1939-1945 et serviront en Indochine et en Algérie.
L’ensemble de ces guerres a coûté un million de vies humaines à l’Armée d’Afrique.
Pourtant aujourd’hui encore, tout écolier français qui feuillette des manuels scolaires d’histoire n’en trouvera guère qui mentionnent leurs noms.
Il ne s’agit pas ici de refaire l’histoire de ces régiments d’Afrique, mais de rappeler sommairement leur participation à la “drôle de guerre “.
Durant la guerre 14-18 les soldats musulmans de l’Armée d’Afrique sont engagés dès le départ en août 1914. Pas moins de 32 bataillons sur 40 existants en Afrique du Nord avaient été envoyés en France.
Les Zouaves, les Tirailleurs défilent dans Paris pour donner confiance aux parisiens. Mais rapidement ils sont lancés dans les combats où ils ont largement dépassé les espérances qu’on avait pu fonder sur eux. Leur héroïsme évita un plus grand désastre. Mettant fin à la dure retraite de 300 km des troupes françaises, ils respectèrent sans faille l’ordre du général Joffre avant la bataille de la Marne. Les termes de cet ordre ne sauraient être trop souvent reproduit :
” une troupe, qui ne peut plus avancer devra, coûte que coûte, garder le terrain conquis et se faire tuer sur place plutôt que de reculer”.
Lors de cette fameuse bataille de la Marne, les soldats de l’Armée d’Afrique essuient les premiers coups de feu le 05 septembre 1914. Ils furent engagés selon le général Juin ” en spéculant uniquement sur leur bravoure et leur esprit de sacrifice, sans leur accorder le soutien d’un seul groupe d’Artillerie de campagne. “.
Leur discipline, leur bravoure, leur sacrifice contraignent l’impétueuse armée de Von Klück à faire demi-tour et abandonner la prise de Paris alors qu’elle ne se trouvait plus qu’à 40 km de la capitale.
C’est la première retraite de l’armée allemande. La bataille de la Marne est gagnée. Les forces de l’Armée d’Afrique ont cruellement souffert des hécatombes.
Le chef allemand Von Klück écrira dans ses mémoires :
” Que des hommes couchés par terre et à demi-morts de fatigue puissent reprendre le fusil et attaquer au son du clairon, c’est là une chose avec laquelle nous n’avions jamais appris à compter, une possibilité dont il n’a jamais été question dans nos écoles de guerres. “
Après la Marne et l’Yser les régiments d’Afrique sont de toutes les offensives : Artois mai et juin 1915, Champagne 25 septembre 1915, La Somme 1916, Verdun 24 octobre et 15 décembre 1916, et 20 août 1917, La Malmaison octobre 1917, puis en 1918 de toutes les batailles de la campagne de France.
Sur le Chemin des Dames et à Verdun, les actions de l’Armée d’Afrique furent glorieuses.
Le Fort de Douaumont est repris par le Régiment d’Infanterie Colonial du Maroc, le 4ᵉ Régiment de Zouaves, le 4ᵉ Régiment Mixtes de Zouaves Tirailleurs et le 8ᵉ Régiment de Tirailleurs Algériens. Le Père Teilhard de Chardin, jeune brancardier au 8ᵉ R.T.A a jugé cette bataille en se demandant : ” Je ne sais par quelle espèce de monument le pays élèvera plus tard en souvenir de cette lutte. “
Sur les 475 000 hommes de l’Armée d’Afrique près de 200 000 étaient des musulmans d’Algérie, 50 000 tunisiens, 35 000 marocains, 130 000 sénégalais, 30 000 malgaches, 40 000 indochinois et 3 000 somaliens.
Pour les pertes algériennes on parle de 56 000 morts, 80 000 blessés, 9 000 mutilés.
La commune de Gouraya en Algérie revendique le douloureux honneur d’être la commune de France à l’époque ayant perdu proportionnellement le plus grand nombre de ses enfants. Il se peut même que le soldat inconnu reposant sous l’Arc de Triomphe soit l’un d’eux.
À la fin de la première guerre mondiale, les emblèmes de l’Armée d’Afrique, brillaient d’honneur bien gagné : Les 10 palmes, la fourragère double rouge et verte méritées par le Régiment d’Infanterie Coloniale du Maroc en faisait le régiment le plus décoré de France.
Puis sur les 21 régiments s’étant vus décernés 6 citations à l’ordre de l’armée, pendant la guerre 14-18, on trouve 9 corps de l’Armée d’Afrique.
Malheureusement cette histoire reste méconnue de l’ensemble de l’opinion publique et n’est toujours pas enseignée.
Pourtant, la France doit remplir ses obligations à l’égard de ceux qui l’ont servi avec honneur.
Un pays quel qu’il soit est comptable des souffrances et des sacrifices qu’il impose à ses citoyens.
La commémoration des soldats de l’Armée d’Afrique doit s’inscrire dans les traditions de la République, car elle rappellera à la Nation que la présence et l’origine des Français Musulmans en France est fort ancienne et qu’ils ont rempli à son service les obligations les plus terribles, mais aussi les plus nobles, celles des sacrifices et du sang versé pour sa liberté.
Devant le racisme et les exclusions de toutes sortes qui envahissent notre société et qui touchent de plus en plus la Communauté Musulmane de France et devant les troubles internationaux, il est crucial de faire appel à la mémoire et au souvenir de l’Histoire de France.
Le Général De Montsabert a écrit à propos de l’Armée d’Afrique : ” C’est une œuvre dont nous serons éternellement fiers.”
Les Africains doivent être fiers d’avoir combattu pour la justice. Hélas, ils sont les seuls à croire à la justice, voilà les guerres coloniales sont entrain d’être menées contre eux à l’heure actuelle, on assassine, anéantit les plus valeureux, les plus courageux, les plus forts d’entre eux afin qu’ils ne puissent pas se développer, prendre leur destin en mains, où est donc cette justice pour laquelle l’Afrique a sacrifié ses enfants ? au contraire elle est bombardée par toutes les armes les plus sophistiquées du monde, elle est saignée, délabrée, exploitée, devenue terre de misère alors qu’elle regorge de richesse ? Qui nous rendra justice à nous autres Africains qui sommes si attachés à la justice ?
Chresenda
Erreur, ils sont morts pour le bien être de la synarchie et de l’oligarchie. Paix à leurs âmes.