Obama s’aligne sur la politique israélienne
et menace l’Iran
Le candidat démocrate à la présidence des Etats-Unis, le sénateur
Barack Obama, a fait preuve au cours de son séjour à Jérusalem et de
son éphémère visite à la ville palestinienne de Ramallah, de son peu de
volonté de s’écarter de la politique de soutien inconditionnel à Israël
qui est celle des États-Unis depuis des années.
La visite de 36 heures en Israël et en Cisjordanie,
point culminant de sa tournée au Moyen-Orient et prélude à sa visite
dans les puissances européennes, a éveillé de grandes attentes.
L’enthousiasme que suscitent les messages que transmettent les
États-Unis aux parties en litige (dans une région de la planète marquée
par des conflits) est justifié par le rôle unique que jouent les
États-Unis dans les processus de paix, comme principal allié militaire,
financier et diplomatique d’Israël.
Un rôle qu’Obama, en sa qualité de candidat démocrate
et avec la pleine conscience de l’importance du vote juif aux élections
américaines, a renforcé mercredi à Jérusalem. Ainsi, après un entretien
avec le président israélien, Simon Peres, dans sa résidence officielle,
Obama a réaffirmé son "engagement indéfectible à la sécurité d’Israël
et son espoir d’être un moyen efficace de parvenir à une paix durable
dans la région."
Suite à un script qui
montre la volonté d’Obama ne pas laisser son rival Mac Cain paraître
plus pro-israélien, le sénateur a parlé de l’Iran dans pratiquement les
mêmes termes que ceux employés par l’actuel président américain,
républicain George W. Bush. Sans montrer aucune foi dans les
possibilités d’une approche moins guerrière de la politique nucléaire
iranienne, Obama a déclaré que, compte tenu de l’appui de ses
concitoyens, il ne laissera "aucune option en dehors de la table."
Menaces voilées à l’Iran
"Un Iran nucléaire [c’est-à-dire, avec une force civile
ou militaire similaire à celle d’Israël, qui maintient un programme
nucléaire secret] serait une grave menace, et le monde doit empêcher
l’Iran d’obtenir une arme nucléaire, a déclaré le candidat après sa
visite à Sderot.
A son avis, la communauté internationale devrait
immédiatement brandir "les carottes et les gros bâtons" pour persuader
l’Iran de mettre fin à son programme nucléaire, dont la République
islamique a assuré à plusieurs reprises qu’il avait seulement des fins
pacifiques.
La politique de la carotte et du bâton (punitions et
récompenses) semble plus inquiétante lorsque l’on parle de « gros
bâtons », un terme qui rappelle le slogan « Speak softly and carry a
big stick » ( « Parler doucement et avoir un gros bâton ») qui rendit
célèbre le président Teddy Roosevelt, dans un parallèle troublant que
pourrait suggérer une extension de la doctrine Monroe en matière de
politique étrangère au Moyen-Orient.
Le sénateur a éludé toute référence à la relation entre
les forces de sécurité israéliennes et la population palestinienne, le
blocus sur la bande de Gaza et de son impact social, économique et
sanitaire ou le mur de sécurité construit par Israël.
A Sderot, une des villes israéliennes les plus durement
touchées par les tirs de roquettes à partir des positions
palestiniennes, Barack Obama a montré clairement sa compréhension avec
le refus d’Israël de négocier directement avec les représentants du
mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, et maintient
ainsi une guerre sans ambiguïté, à l’exception des accords de
cessez-le-feu et de l’échange en temps opportun de prisonniers.
"Il est difficile pour Israël de négocier avec un
groupe qui ne représente pas une nation qui ne reconnaît pas le droit à
son existence."
Parmi les autres sujets sensibles au Moyen-Orient, le
double statut de Jérusalem (divisé en deux parties et dominée de fait
par Israël ), le sénateur s’est de nouveau aligné avec ses hôtes : « Je
n’ai pas changé d’avis", a t-il dit. « J’ai toujours dit que Jérusalem
doit être la capitale d’Israël. Je l’ai dit dans le passé, et je le
répète. Mais je dis aussi qu’il s’agit d’une question liée au résultat
des négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens.
Ne pas perdre une minute pour s’impliquer
Avant sa conférence de presse à Sderot, le candidat
démocrate a pris le temps d’une visite éclair à Ramallah en
Cisjordanie, le siège de la présidence de l’Autorité nationale
palestinienne (ANP). Là, il a rencontré le président palestinien,
Mahmoud Abbas, à qui, selon les informations qui ont transpiré à ce
jour, il a seulement promis de s’impliquer dans le processus de paix au
Moyen-Orient s’il arrive à la Maison Blanche.
Concrètement, a déclaré le chef négociateur
palestinien, Saeb Erekat, suite à la rencontre entre le dirigeant de
l’ANP et Barack Obama, le candidat démocrate a dit à son interlocuteur
qu’ « il ne perdra pas une minute" en ce sens s’il est élu président
des États-Unis.
Erekat a souligné que l’entrevue a duré une heure et
que Obama a également déclaré au président palestinien qu’il se
préparait à interpréter un « rôle constructif » au Moyen-Orient s’il
remporte l’élection présidentielle en novembre dans son pays.
Le chef négociateur palestinien a précisé que Abbas a
apprécié la « venue » d’ Obama, qui à son avis, "témoigne de
l’importance du problème palestinien dans la politique étrangère
américaine."
Visite des lieux emblématiques
Obama a rencontré mercredi matin le ministre de la
défense israélienne, Ehud Barak, à l’hôtel où il passait la nuit, pour
un petit déjeuner de travail qui a précédé une autre réunion avec le
chef de l’opposition et ancien Premier ministre d’Israël, Benjamin
Netanyahu.
Ces entrevues ont été suivies d’une visite du Musée de
l’Holocauste à Yad Vashem à Jérusalem et au mémorial de sa synagogue à
la mémoire des six millions de Juifs tués par la barbarie nazie, où il
a déposé une gerbe de fleurs.
En soirée, il sera l’invité d’honneur d’un dîner avec
le Premier Ministre israélien, Ehud Olmert, et il a prévu en dernière
minute une visite au Mur des lamentations dans la vieille ville de
Jérusalem.
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4825
23 juillet 2008 – El Mundo – Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.elmundo.es/elmundo/2008/…
Traduction de l’espagnol : Charlotte