C’est sans surprise que les Émirats arabes unis et le Bahreïn, deux monarchies du Golfe ayant normalisé progressivement leurs relations avec l’entité sioniste depuis les années 1990, ont signé, ce mardi 15 septembre, des accords pour établir des relations diplomatiques avec l’entité d’occupation de la Palestine..
Ceci a eu lieu dans le cadre d’une cérémonie dans les jardins de la Maison blanche sous l’égide de Donald Trump, qui a voulu qu’elle soit célébrée en grande pompe. En présence du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Côtés émirati et bahreïni, étaient présents leurs ministres des Affaires étrangères.
« Après des décennies de divisions et de conflits, nous sommes témoins de l’aube d’un nouveau Moyen-Orient », a déclaré le président des Etats-Unis.
Il a affirmé que « cinq ou six pays » arabes supplémentaires suivraient « très bientôt » l’exemple des deux Etats du Golfe, sans préciser lesquels.
Benjamin Netanyahu a quant à lui évoqué un « tournant de l’histoire », estimant que l’entente scellée à Washington pouvait « mettre fin au conflit israélo-arabe une fois pour toutes ».
Il est en revanche resté muet sur le sort des Palestiniens, grands absents de mardi, pour qui cet accord est un poignard dans le dos, une haute trahison.
D’autant que les ministres des Emirats et de Bahreïn n’ont rappelé leur cause que du bout des lèvres.
Saluant « un changement au cœur du Moyen-Orient », le ministre émirati des Affaires étrangères, Cheikh Abdallah ben Zayed Al-Nahyane, a personnellement remercié Benjamin Netanyahu « pour avoir choisi la paix et pour avoir stoppé l’annexion de territoires palestiniens ».
Quand bien même que ce dernier ne cesse d’assurer qu’il ne s’agit que d’un report.
Le chef de la diplomatie de Bahreïn, Abdel Latif al-Zayani, a lui appelé à une « solution à deux États » pour mettre fin au conflit israélo-palestinien.
Des propos qui ne trompent plus les Palestiniens. A leur tête l’Autorité palestinienne qui préconisait les solutions les plus pacifistes. Sans n’avoir rien obtenu en échange. Depuis l’annonce du deal du siècle, elle dénie au président américain le rôle même de médiateur depuis qu’il a enchaîné les décisions favorables à l’entité sioniste.
Quand bien même Trump croit toujours que les Palestiniens finiront par rejoindre l’accord un jour. Il l’a répété encore une fois en marge de la signature de l’accord.
Et depuis l’annonce de l’accord le 13 août dernier, les dirigeants palestiniens n’ont cessé de crier à la haute trahison , vu que les mesures normalisatrices de la part de ces deux pays arabes ont rendu caduques les accords conclus dans le cadre d’Oslo et les plans de paix préconisés par la Ligue arabe.
Aucun pays n’aurait dû pactiser avec l’entité sioniste sans attendre la naissance de leur Etat.
Pour ces deux pays qui comptent à eux deux à peine quelque deux millions d’habitants autochtones, ce serait l’animosité à l’encontre de l’Iran qui les aurait poussés dans les bras américains et israéliens.
Mais selon des observateurs, c’est le contraire qui est plutôt vrai : c’est leur volonté de normaliser le plus tôt possible avec l’ennemi sioniste, qui a dicté leur aversion à l’encontre de l’Iran. Ce qui explique qu’ils ont entamé leurs efforts de normalisation avec l’ennemi sioniste depuis une trentaine d’années.
Depuis la victoire de sa révolution qui a renversé le régime du shah qui était l’allié des Etats-Unis et d’Israël, la République islamique a fait de l’animosité à l’entité sioniste et de son soutien infaillible à la cause palestinienne le credo de sa politique étrangère. Voire sa raison d’être. Elle persiste depuis, en dépit de toutes les pressions. Avec l’affluence gratuite de certains régimes arabes vers la normalisation avec l’entité sioniste, sa persévérance confirme son engagement plus que jamais.
Source: Almanar