L’IRAN cible d’une campagne de
désinformation
Pris en flagrant
délit de désinformation contre l’Iran, les néo conservateurs US, sionistes
israéliens, et canadiens complices, cherchent par tous les moyens à justifier
leur attaque contre l’Iran et se concilier l’opinion publique mondiale, y
compris en manipulant l’Holocauste. Leur objectif : faire croire que l’Iran et
son actuel président c’est l’équivalent de l’Allemagne nazie sous Hitler, en
colportant de fausses nouvelles diffamatoires. Redoublons de vigilance, RIEN,
ABSOLUMENT RIEN ne justifie une guerre contre l’Iran.
Une histoire, dont l’auteur est un américain néo conservateur bien
connu portant sur une nouvelle loi qui soi disant exigerait des juifs et
d’autres minorités religieuses de porter des badges de couleurs distinctifs, a
circulé autour du monde ce week-end avant d’être exposée comme fausse.
L’article par un
iranien américain qui écrit régulièrement des contributions dans le Wall Street
Journal, Amir Taheri, a d’abord été publié dans l’édiction de vendredi du
journal canadien The National Post, le texte étant accompagné d’une photo de
1935 d’un homme d’affaires juif à Berlin portant une étoile jaune cousue sur
son pardessus, comme l’exigeait la loi nazie de l’époque. Le Post a
ensuite publié un démenti.
L’histoire de Taheri, a été reproduite par The
New York Post qui appartient au prince des medias Rupert Murdoch, et repris par
le Jérusalem Post (quotidien israélien) qui a aussi publié une photo de
l’étoile jaune de l’époque nazie au dessus d’une photo de président iranien
Mahmoud Ahmadinejad.
Une autre publication néo conservatrice, le New York Sun, a aussi repris cette
histoire lundi, annonçant que l’article spécifique disant que des badges
spéciaux étaient exigés par la loi était « incorrect ». En même temps,
cependant, le Sun a cité deux irano américains de la République islamique
suggérant que les exigences vestimentaires concernant les minorités étaient
toujours à l’étude dans les cercles dirigeants iraniens.
Ce journal n’a offert aucune preuve pour soutenir cette affirmation.
Cette histoire, qui a aussi été rapportée dans la presse australienne, arrive à
un moment ou la tension monte entre l’Iran et en même temps Israël et les Etats-Unis
sur le programme nucléaire iranien, qui, selon ces deux derniers a pour but de
produire des armes nucléaires. Israël comme les Etats-Unis ont suggéré qu’ils
pourraient entreprendre des actions militaires contre des cibles en lien avec
le nucléaire iranien si les efforts diplomatiques en cours pour geler le
programme de Téhéran ne portaient pas leurs fruits.
Juan Cole, le président de l’Association américaine d’études sur le Moyen
Orient a décrit l’article de Taheri et sa première publication dans le Post au
Canada comme:
« Typique d’opérations de campagnes psychologiques noires »
« Particulièrement dans la façon dont l’article d’origine est ensuite relayé
dans la presse dominante ». Dans ce cas là, le Jérusalem Post et le New York
Post.
Un ancien fonctionnaire des services secrets américains a décrit la provenance
plutôt obscure de cet article comme « un vrai signe d’une opération de désinformation
».
L’article original de Taheri intitulé « un code de couleur pour les « infidèles
» en Iran, portait principalement sur une nouvelle loi qui disait –il avait
pour but que les iraniens portent des « vêtements islamiques standards »
supprimant toute distinction de classe et éliminant « l’influence de l’infidèle
» – voulant probablement dire l’Occident – « sur la façon, dont surtout les
jeunes s’habillent ».
Mais il notait aussi, en passant, que la loi « envisagerait » des codes séparés
d’habillement pour les minorités religieuses – chrétiens, juifs, et
zoroastriens – de qui on exigerait d’adopter des signes de couleurs distincts
pour qu’ils puissent être identifiés en public « de sorte qu’on (musulmans)
puissent éviter de leur serrer la main par erreur, et alors devenir najis
(impurs).
En particulier, expliquait-il, les minorités religieuses auront « à porter un
insigne spécial, connu sous le nom de zonnar, pour indiquer leur
appartenance à une religion non musulmane. Les juifs seraient identifiables par
un morceau de tissu jaune cousu sur le devant de leurs vêtements, tandis que
les chrétiens porteront la même chose mais en rouge. Les zoroastriens eux se
verraient attribués la couleur bleue de Perse comme couleur de leur zonnar,
écrivait-il.
Bien que Taheri n’évoquait pas le précédent nazi dans son article, le National
Post a demandé à ses lecteurs à la fin de l’article : « est-ce que l’IRAN est
entrain de devenir la nouvelle Allemagne nazie ? Partager votre opinion en
ligne à nationalpost.com. »
Ceci a été amplifié par un article de Chris Wattie publié en première page du
Post, citant des « organisations des droits de l’homme » non identifiées qui «
tiraient le signal d’alarme à propos d’une nouvelle loi votée au parlement
européen qui exigerait des juifs et chrétiens du pays de porter des badges de
couleur pour les identifier comme appartenant à d’autres religions minoritaires
non musulmanes. »
« Ceci rappelle l’Holocauste» Wattie citait des paroles dites par le rabbin
Marvin Heir, le doyen du centre Simon Weisenthal de Los Angeles. « L’Iran se
rapproche de l’idéologie des nazis. »
L’article citait également un exilé iranien vivant à Toronto et qui confirmait
cette histoire, de même que des dirigeants juifs canadiens et le premier
ministre Stephen Harper qui dénonçaient la loi et suggéraient que cela était en
accord avec d’autres décisions récentes de Téhéran.
En même temps, le porte parole du département d’état américain Sean McCormak,
qui cependant déniait avoir eu connaissance spécifiquement de cette soi disant
mesure, l’a qualifiée de « méprisable » et rappelant « l’Allemagne sous Hitler
».
En fait, cependant, la loi ne contenait « absolument aucune mention des
minorités religieuses » selon Hadi Ghaemi, directeur de recherche sur l’Iran pour
l’ONG Human Rights Watch » (HRW) et qui a dit qu’elle incluait : « seulement
des généralités sur la promotion d’un code d’habillement national et pour
l’industrie de la mode qui pourrait être subventionnée et soutenue par le
gouvernement. »
« L’article – et spécialement son attribution à « des organisations des droits
de l’homme » – était particulièrement fâcheux» a-t-il dit à IPS (International
Press Service) parce qu’»il fait le jeu du gouvernement iranien qui veut
discréditer les problèmes sur les droits de l’homme qui sont portés sur le
devant de la scène internationale. » « Cette loi actuelle constitue
effectivement « un développement troublant » mais pas pour les raisons citées
par le Post, » a – t- il ajouté, parce que « ses cibles principales ce sont
probablement les femmes iraniennes. »
D’autres dénonciations de cette désinformation ont suivi très rapidement. Un
représentant juif au parlement iranien, Maurice Motamed, a insisté sur le fait
que les exigences de couleur pour les minorités ethniques n’avaient « jamais
été proposées ou discutées au parlement » encore moins approuvées.
« De telles informations » a-t-il dit à l’Associated Press « est une insulte
aux minorités religieuses ici ».
« Cet article est complètement fabriqué et totalement faux » a-t-il dit au
journal australien The Australian ». « C’est un mensonge ».
Deux experts sur l’Iran vivant en Israël, Menashe Amir et Meir Javedanfar, ont
aussi dénoncé les articles originaux sur la loi, suggérant dans un article qui
a suivi dans le Jérusalem Post lundi qu’ils étaient basés sur une spéculation
dépassée sur l’impact sur les non musulmans de l’adoption de normes standards
d’habillement musulman.
Néanmoins, le Sun, sans reprendre à son compte les contenus spécifiques des
articles du National Post, a refusé de laisser tomber l’histoire, citant « un
porte parole influent des juifs iraniens » le secrétaire général de la
fédération juive iranienne américaine de Los Angeles, Sam Kermanian, qui a
remercié le monde « pour sa protestation » suite aux articles originels et
faisant la louange de Taheri le qualifiant de « quelqu’un avec une fantastique
crédibilité ».
Taheri est un membre de Benador Associates, une société de relations publiques
qui comprend parmi ses clients un grand nombre de chefs de file néo
conservateurs, dont des associés de l’American Enterprise Institute (AEI) tels
Richard Perle, David Frum, Michael Ledeen, Michael Rubin, et Joshua Muravchik.
Ces principaux promoteurs de la guerre contre l’ Irak , clients de Benator, qui
comprend aussi l’ancien chef de la
CIA James Woolsey et l’ancien ministre israélien Natan
Sharansky, ont également demandé à l’administration Bush d’adopter une conduite
dure contre l’Iran.
Les journaux qui jusqu’à présent ont publié cette histoire s’identifient aussi
avec une ligne dure contre Téhéran. Le National Post, qui a été acheté par
CanWest Global Communications à Conrad Black, un associé proche de Perle, est
contrôlé par David et Leonard Asper, qui ont accusé la Canadian Broadcasting
Corporation d’être anti Israël, selon Marsha Cohen de l’Université
Internationale de Californie, qui a suivi l’affaire des badges de près.
De même, le Sun a adopté des positions reflétant celles du parti du Likoud
israélien sur les problèmes du Moyen Orient, tandis que Murdoch est
propriétaire du journal très pro israélien Weekly Standard, et de Fox News, en
plus du New York Post.
« Je pense que la façon dont ces histoires ont été disséminées –
particulièrement en faisant référence à l’Holocauste » avait pour but de
soulever et de jouer avec les accusations qu’Ahmadinejad est un autre Hitler
qu’il faut traiter en conséquence » note Cohen qui ajoute que le questionnement
du président de l’Holocauste et ses déclarations agressives sur Israël ont
rendu de telles histoires plus crédibles.
Source : article de Jim Lobe pour Inter Press Service publié le 23 mai 2006 sous
l’intitulé »Iran The Target of Disinformation Campaign « sur www.antiwar.com
copyright IPS traduction bénévole pour information à caractère non commercial
par MD pour Planète Non Violence ».
"Une opération sioniste"
Dans un article de Gareth Smyth correspondant à Téhéran du Financial Times du
23 mai, (qu’on ne peut soupçonner d’être pro iranien) et intitulé « Iran denies
« mischievous » allegations on jews « ( L’Iran dément des allégations
malveillantes sur les juifs »)
Celui-ci écrit :
«Des fonctionnaires et hommes politiques iraniens ont fermement condamné
l’article d’un journal canadien faisant croire que l’Iran avait passé une loi
exigeant des juifs de porter des badges jaunes sur leurs vêtements »…..
« …Quand j’ai entendu ceci, j’ai tout de suite pensé que c’était un acte
malveillant, de nouveaux moyens de pression contre le gouvernement iranien » a
dit dimanche au FT Maurice Motammed, représentant parlementaire des juifs au
parlement iranien. « Nous, représentants des minorités religieuses sommes
actifs au sein du parlement, et il n’a jamais été fait mention d’une telle
chose »…..
« …A Téhéran, le porte parole du ministre des affaires étrangères, Hamid-Reza
Asefi, a dit qu’« une opération sioniste » était « active dans différents pays,
y compris au Canada, pour fomenter une guerre psychologique et répandre des
mensonges » sur l’Iran.
« C’est fait maintenant à cause du problème nucléaire pour donner une image
négative de la République
islamique » a-t-il ajouté….
Enfin pour ceux chez qui subsisterait un léger doute, car le but de ce type de désinformation
c’est justement de semer le doute dans les esprits, l’éditeur en chef du
National Post canadien Douglas Kelly a écrit un long éditorial ce mercredi 24
mai pour s’excuser d’avoir laisser propager un tel mensonge.
"C’est maintenant clair que cette histoire n’est pas vraie…Nous nous
excusons pour l’erreur et la consternation que cela a provoqué non seulement auprès
des lecteurs du National Post mais aupres d’un public plus large qui a lu
l’histoire."