Europe – OTAN:
Georgie : Violations Des Droits De L’Homme, De La Constitution, De La Liberté De La Presse Complètement Ignorées
2007 -Troupes georgiennes en patrouille pour empêcher toute
manifestation et s’assurer que seule la TV d’état diffuse des
informations
La Georgie est devenue le «chouchou» des US et de l’UE qui lui
ont apporté leur soutien inconditionnel dans son conflit avec la Russie, faisant fi des
violations continuelles des droits de l’homme, de la remise en cause du système
démocratique et de la liberté de la presse. Faut-il donc récompenser la Georgie en lui octroyant
une aide financière pour la reconstruction après une guerre que son
irresponsable de Président a lui-même provoquée ?
lors de ce qu’on a été appelé la « Révolutions Rose», un coup orchestré
par la CIA, les US et leurs alliés européens ont fait du nouveau
président georgien leur «chouchou». Bien que Saakashvili ait fait de la
lutte contre la corruption en Georgie – en 2004, Transparency
International a déclaré que la Georgie était l’un des gouvernements les
plus corrompus du monde – et le combat contre les discriminations
religieuses et ethniques des priorités de son agenda politique, lui et
son gouvernement ont aussi commis de sérieuses violations des droits de
l’homme.
En Georgie on torture
ont fait état dans leurs rapports de tortures du même type que celles
infligées à Abu Graib en Irak, contre des prisonniers dans les cellules
georgiennes. Des suspects suspendus entre deux piquets ont été battus
avec des matraques ou brûlés avec des bougies jusqu’à ce que cela
provoque des hémorragies sur différentes parties de leurs corps. On a
menacé, s’ils ne confessaient pas les accusations portées contre eux,
de battre leurs femmes et leurs enfants, selon Amnesty International.
En 2005 et 2006, Human Rights Watch a fourni des détails sur plusieurs
cas de torture, et rapporté qu’au moins 7 prisonniers sont morts dans
la prison n° 5 de Tbilisi. Le groupe a noté que le gouvernement de
Saakashvili n’a jamais enquêté sérieusement sur ces décès, et donc que
personne n’a été inculpé pour la mort de ces détenus et pour celles
d’autres détenus survenues auparavant. En fait, la réponse du
gouvernement de Georgie à ces accusations constitue en soi un abus
supplémentaire. Selon Human Rights Watch, le gouvernement de
Saakashvili a « utilisé un système de chantage pour couvrir les accusations de torture », mettant en garde les prisonniers : » si vous le dites à quiconque cela deviendra pire pour vous » et « promettant des peines plus légères aux accusés qui acceptaient la version officielle des évènements ».
Abus de pouvoir de Saakashvili
Les abus les mieux documentés sont ceux contre les dissidents et la
liberté d’expression. Selon un rapport sur la Georgie de 2005 d’Amnesty
International, pendant les quelques semaines séparant la démission de
Shevarnadze et l a prise de fonction de Saakashvili, Saakashvili a
exploité l’euphorie du succès de la « Révolution Rose » pour obliger le
parlement à voter plusieurs réformes de la constitution qui
accroissaient largement le pouvoir présidentiel, réduisaient le système
obligeant le président à rendre des comptes, et diminuaient le système
multipartis.
Peu après que Saakashvili ait pris ses
fonctions, la presse plurielle et critique dont il avait hérité de
l’époque Shevardnardze a commencé à être laminée. Amnesty international
a rapportéà l’époque «
qu’elle s’inquiétait de plus en plus … d’accusations portées contre les
interférences du gouvernement sur la liberté des médias ».
Certains intellectuels de renom georgiens – des personnes qui avaient
soutenu la « Révolution Rose » avec enthousiasme et qui s’étaient
opposées à Shevardnadze –ont écrit une lettre ouverte en octobre 2004,
exprimant leurs inquiétudes sur la disparition de la presse libre et la
menace de la domination d’un parti.
Des doutes sérieux sont apparus
concernant les vraies ambitions politiques de Saakashvili. En décembre
2006, le parlement georgien, à la demande de Saakashvili, a amandé la
constitution pour repousser l’élection présidentielle et les élections
parlementaires de début 2008 à fin 2009, ce qui, selon les partis
d’opposition, avantageait le parti au pouvoir. Cette démarche a
déclenché la fureur de l’opposition et est devenu son cri de
ralliement.
On peut se demander dans quelle mesure
la décision de Saakashvili d’attaquer l’Ossétie du Sud, n’était pas en
partie motivée par des considérations de politique intérieure d’autant
qu’il a été élu sur la promesse de réintégrer au sein de la Georgie les
deux provinces séparatistes d’Abkazie et d’Ossétie du Sud. Mais, la
situation de chaos qui prévaut actuellement en Georgie peut lui être
défavorable, à condition que ses adversaires politiques sachent mettre
en relief son irresponsabilité politique, notamment Irakli Okruashvili,
ancien ministre de la défense qui vit actuellement en exil en France.
En 2007, Saakashvili a fait arrêté
Okruashvili, qui avait accusé Saakashvili de corruption et de supprimer
l’opposition. Cette arrestation a encore plus mobilisé l’opposition. En
Novembre 2007, il y a eu toute une série de manifestations pacifiques
menées par l’opposition à Saakashvili, la plus importante avec 50 000
manifestants. La police a transformé l’une de ces démonstrations en une
violente confrontation. Ils ont utilisé des canons à eau contre les
premiers rangs et simultanément commencé à tirer avec des balles en
caoutchouc et à lancer des gaz lacrymogènes sur la foule. Selon des
témoins, des policiers masqués ont commencé à poursuivre les
manifestants qui s’enfuyaient, les frappant à coups de matraques, de
bâtons en bois et autres objets, leur donnant des coups de pieds et de
poings. Au moins 500 personnes ont été blessées, certaines d’entre
elles étaient dans un état critique.
Plus tard dans la soirée, des
centaines d’hommes des forces spéciales lourdement armés ont fait
irruption dans les studios de la TV privée IMEDI – qui critiquait
durement Saakashvili – ont pointé leurs armes sur la tête des
journalistes et ont obligé IMEDI a arrêté d’émettre chassant le
personnel et détruisant la plupart des équipements de la station.
L’état d’urgence a été décrété pendant 8 jours.
En réponse à ces manifestations, Saakshvili a organisé une élection en
janvier 2008. Ses opposants l’ont accusé d’avoir gagné en intimidant
les électeurs et en manipulant les médias.
Dans le conflit qui oppose la Georgie
à la Russie, l’Union Européenne, Sarkozy à sa tête, a pris fait et
cause inconditionnellement pour la Georgie, lui promettant notamment
une aide financière pour la reconstruction du pays après l’attaque
irresponsable de Saakashvili contre l’Ossétie du Sud, le massacre des
habitants de sa capitale, surpris pendant leurs sommeil dans la nuit du
7 au 8 août. Ce soutien au gouvernement de Saakashvili, accusé à juste
titre de crimes de guerre, est une manière particulièrement choquante
d’encourager un état et son président voyou à récidiver.
Les citoyens européens, dont les
impôts servent à financer une telle aide, se doivent de protester
contre le soutien inconditionnel à la Georgie par l’Union Européenne
asservie aux intérêts géopolitiques économiques et stratégiques des
Etats Unis qui ont soutenu et encouragé cette guerre déclenchée par
Saakashvili.
Mireille Delamarre
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