Principalement soucieux d’intégrer
économiquement les états d’Europe de l’Est, l’UE, sans réelle politique de
défense commune, se retrouve au pied du mur, avec des états comme la Pologne mettant en danger
la sécurité de toute l’Europe en signant un accord de défense anti missile avec
Washington contre la
Russie. Depuis la fin de la Seconde Guerre
Mondiale, l’Europe n’a jamais autant été menacée, non pas par Moscou, mais par
les agissements de Washington/OTAN et leurs vassaux en Europe de l’Est. La
réaction légitime russe face à l’agression de la Géorgie
en Ossétie du Sud ne peut et ne doit en aucun cas justifier le bouclier
nucléaire en Pologne ?
Europe-OTAN – Défense Anti Missile :
Le Monde Se Rapproche d’une Guerre à Cause de Washington et de la Pologne
Unis et la Pologne pour déployer sur le territoire polonais des «
intercepteurs de missiles » US est l’action la plus dangereuse
entreprise en direction d’une guerre nucléaire dont le monde est témoin
depuis la crise des missiles de Cuba en 1962. Loin d’être une action
défensive pour protéger les états européens de l’OTAN d’une attaque
nucléaire russe, comme l’ont fait remarquer les experts militaires, le
système anti missile US en Pologne pose une menace existentielle totale
pour le futur de la nation russe. Le gouvernement russe a prévenu à
maintes reprises de cela depuis la révélation des plans US début 2007.
Maintenant, malgré des tentatives diplomatiques de la Russie pour
obtenir un accord avec Washington, l’Administration Bush, suite à
l’humiliante défaite en Georgie, a fait pression sur le gouvernement de
Pologne pour que le pacte soit finalement signé. Les conséquences
pourraient être impensables pour l’Europe et la Planète. Les arrangements préliminaires pour mettre en
place les éléments du système de protection de la défense anti missiles
mondiale US ont été signés par le vice ministre des affaires étrangères
polonais, Andrzej Kremer, et le négociateur en chef US, John Rood, le 14 août.
Le Patriot est le
seul système tactique opérationnel pour la défense antimissile balistique.(Photo : www. wsmr-history.org)
Le négociateur américain John Rood (à gauche)
et le ministre polonais des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski. La Pologne et les Etats-Unis
ont signé un accord sur le bouclier antimissile que Washington veut déployer en
Europe centrale face aux menaces des "Etats voyous" comme l’Iran. Le
texte doit maintenant être approuvé par le Parlement de Varsovie. /Photo prise
le 14 août 2008/REUTERS/Kacper Pempel
termes de cet accord, Washington projette de stationner 10
intercepteurs de missiles en Pologne couplés à un système de radar dans
la République Tchèque, sous le prétexte fallacieux qu’ils sont prévus
contre des attaques possibles de ce qu’ils appellent des états « voyous
», dont l’Iran.
Pour obtenir l’accord, Washington a
accepté de renforcer le système de défense aérienne de la Pologne.
L’accord nécessite encore l’approbation des gouvernements des deux pays
et du parlement polonais. Le premier ministre polonais, Donald Tusk, a
dit lors d’une intervention télévisée, que « les évènements dans le Caucase montrent clairement que de telles garanties de sécurité sont indispensables ».
Les discussions US Pologne sur le système de défense anti missile
traînaient depuis plusieurs mois avant les hostilités en Georgie.
La porte parole de la Maison Blanche de Bush, Dona Perino, a déclaré officiellement : « nous croyons que le système anti missile de défense est une contribution substantielle à la sécurité collective de l’OTAN. «
Des responsables ont dit que le système d’interception basé en Pologne
serait opérationnel en 2012. La République Tchèque a signé un accord le
8 juillet pour accueillir un système radar US.
Maintenant, cette signature garantit
une escalade des tensions entre l’OTAN et la Russie et une nouvelle
course totale aux armements type Guerre Froide . Il est important pour
les lecteurs de comprendre que, comme je l’ai détaillé minutieusement
dans mon livre qui sera publié cet automne « Full Spectrum Dominance : The National Security State and The Spread of Democracy »,
la capacité de l’un des deux partis de stationner des missiles anti
missiles à 150 km du territoire de l’autre, même avec des missiles anti
missiles primitifs de première génération, fournit à ce parti une
victoire certaine en matière de balance nucléaire des pouvoirs et
oblige l’autre à envisager une capitulation inconditionnelle ou une
réaction préventive en lançant une attaque nucléaire avant 2012. Des
parlementaires russes ont dit vendredi que l’accord endommagera la
sécurité de l’Europe, et ont réaffirmé que la Russie devrait maintenant
prendre des mesures pour assurer sa sécurité.
.
Bouclier antimissile
Andrei Klimov, vice président du
Comité des Affaires Internationales de la Douma de l’Etat Russe, a dit
que l’accord visait à prouver la «
loyauté de Varsovie à l’égard des US et recevoir des bénéfices
matériels. Pour les Américains, c’est une opportunité d’étendre leur
présence militaire partout dans le monde, y compris à proximité de la
Russie. Pour l’OTAN, cela représente un risque en plus…De nombreux pays
de l’OTAN sont mécontents de cela, dont les Allemands et les Français. »
Klimov a nommé cet accord « un pas en arrière vers la Guerre Froide. »
La Réponse russe
Le projet US de déploiement d’un radar en République Tchèque et 10
intercepteurs de missiles dans le Nord de la Pologne comme faisant
partie d’un bouclier anti missile contrôlé par les US pour l’Europe et
l’Amérique du Nord, a été vendu officiellement avec l’argument
fallacieux que c’est contre de possibles attaques d’« états voyous »
dont l’Iran. Au printemps dernier, le Président russe, Vladimir
Poutine, a démontré le caractère superficiel de la propagande US en
faisant une offre au Président Bush étonné, celle de l’utilisation par
les US d’installations de radar russes louées en Azerbaïdjian à la
frontière de l’Iran afin de bien mieux contrôler le lancement de
missiles iraniens. L’Administration Bush a simplement ignoré l’offre,
montrant par là que la véritable cible c’est la Russie et non des «
états voyous comme l’Iran ». La Russie considère, à juste titre, le
déploiement du bouclier anti missile US comme une menace pour sa
sécurité.
Le dernier accord polonais s’attire une réponse russe.
Des responsables russes avaient dit préalablement que Moscou pourrait
déployer des missiles tactiques et des bombardiers stratégiques en
Biélorussie et dans l’enclave la plus à l’Ouest de la Russie celle de
Kaliningrad si Washington réussissait dans ses plans d’implantation de
bouclier antimissile en Europe. Moscou a également prévenu qu’il
pourrait cibler la Pologne avec ses missiles.
La Russie discute également de la
possibilité de mettre en orbite un système de missiles balistiques en
réponse aux plans US de système de défense anti missile pour l’Europe
Centrale, selon un expert militaire russe de haut niveau.
«
Un programme pourrait être appliqué pour créer des missiles balistiques
mis en orbite, capables d’atteindre le territoire US via le Pôle Sud,
contournant les bases de défense aériennes US, » a dit le
général Viktor Yesin, ancien chef d’état major des forces stratégiques
russes de missiles, actuellement vice président de l’Académie de
Sécurité, et des Etudes de Défense et d’Application des Lois.
Auparavant, faisant partie des accords
post Guerre Froide avec les US, accords qui ont été significativement
ignorés de Washington alors qu’il poussait les frontières de l’OTAN
encore plus prés du pas de porte de Moscou, l’Union Soviétique avait
abandonné de tels missiles en accord avec le Traité START I.
Obama soutient également le système de défense anti missile.
Cet accord divisera encore plus les pays européens entre ce que le
conseiller aux affaires étrangères d’Obama, Zbigniew Brzezinski, a
appelé ouvertement, les « vassaux » des US, et ceux poursuivant une
politique plus indépendante.
Toute illusion qu’une présidence de
Barak Obama pourrait vouloir dire un recul de telles actions
provocatrices de l’OTAN et des US des dernières années doit être
rejetée comme un voeux pieux dangereux. L’équipe de politique étrangère
d’Obama en plus du père, Zbigniew Brzezinski, comprend le fils
Brzezinski, Ian, qui est un ferment supporter de la politique de
défense anti missile des US, de même que de l’indépendance du Kosovo et
de l’expansion de l’OTAN en l’Ukraine et en Georgie.
F.William Engdahl Global Research – 15 août 2008
Introduction et Traduction Mireille Delamarre pour www.planetenonviolence.org