« Ce ne sont pas des hommes mais des combattants drogués » : dans le Haut-Karabakh, les soldats arméniens dénoncent la présence de mercenaires syriens
Depuis deux semaines, les forces azerbaïdjanaises et arméniennes s’affrontent pour la possession de cette enclave montagneuse séparatiste. La présence d’environ 800 Syriens engagés aux côtés de l’Azerbaïdjan est désormais avérée.
Dimanche 4 octobre, sur Stepenakert, la capitale arménienne du Haut-Karabakh, des bombardements intenses se sont poursuivis pendant une grande partie de la journée. L’Arménie continue de dénoncer la présence sur le terrain de mercenaires syriens pro-turcs aux cotés des forces azerbaïdjanaises.
Les chaînes les télévisions arméniennes diffusent régulièrement des vidéos de combattants syriens dans leurs journaux télévisés entièrement consacrés au conflit dans le Haut-Karabakh, mais le publique sait que ces images ont été tournées ailleurs que sur la ligne de front avec l’Azerbaïdjan. Malgré tout, les soldats arméniens croient que ces Syriens sont dans le camp juste en face.
« L’idée d’un conflit religieux progresse », selon la presse
France info à rapporté les propos d’un soldat dénommé « Karo », un tireur d’élite arménien qui assure qu’il les a régulièrement dans son viseur : « Ce sont des Syriens. Tout le monde le sait. Ce ne sont pas des hommes mais des combattants drogués. Je suis tireur dans l’artillerie, je les vois. Ils ne se protègent même pas. »
Par exemple, sur 100 d’entre eux, trois seulement vont se protéger. Ce sont des robots.
La présence d’environ 800 combattants syriens aux côtés des forces azerbaïdjanaises, selon la presse, ne semble pas effrayer les soldats arméniens du Haut-Karabakh. Mais à travers cette insistance à rappeler leur présence pourtant très minoritaire dans les effectifs azéris, s’insinue l’idée que ce conflit pour un territoire serait aussi un affrontement entre deux religions qui ont cessé de cohabiter ici il y a trente ans. L’Arménie incarnant le christianisme, l’Azerbaïdjan l’islam.
Rien à voir avec une quelconque religion
Interrogé sur le sujet, Smaïn Bédrouni, président fondateur de l’Observatoire International pour la Paix dans le Monde, a expliqué à LVO que » cette idée de conflit entre deux religions est parfaitement ridicule et ne surprend personne aujourd’hui. Ce qui est plus qu’intéressant, par contre, c’est de découvrir qui est le troisième camp qui manipule les esprits en cherchant à les orienter vers de telles idées de guerre de religions. Nous l’avons vu largement au cours des années 1980, 1990, 2000, 2010 et nous le voyons encore aujourd’hui en 2020 ou la technique de diabolisation de la religion est honteusement utilisée comme voile pour cacher les véritables problèmes que les politiciens sont incapables de régler honnêtement. Cette idée, d’accuser ici une nouvelle fois les religions, démontre que cette actuelle escalade, qui a démarrée il y a deux semaines, n’est peut-être pas prête de s’arrêter, puisque nous le constatons, un troisième camp manipulateur a encore une fois décidé de se servir de cet habituel voile de la religion pour cacher les véritables raisons de ce conflit dans lequel il espère tirer des bénéfices. Même si la présence de mercenaires syriens drogués était avérée, cela n’a rien à voir avec une quelconque religion. » a-t-il conclu.
Ferdinan di Nando, LVO
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