Le
Conseil de l’Ordre tire la sonnette d’alarme.
Des
médecins étrangers exercent illégalement en Algérie
Actuellement, 50 affaires dans lesquelles sont
impliqués des médecins se trouvent au niveau des tribunaux. Elles
portent surtout sur des fautes médicales par ce que l’erreur médicale
est «très souvent excusable».
Le Conseil national de l’ordre
des médecins vient, par le biais de son président d’exprimer ses vives
inquiétudes concernant l’exercice de la profession par des médecins
étrangers.
«Des médecins étrangers exercent la médecine de manière illégale en
Algérie», déclare Bekat Berkani Mohamed qui pointe du doigt le
ministère de la Santé qui, selon lui, porte l’entière responsabilité de
cette «situation anormale».
Ces médecins étrangers, des chirurgiens surtout, exercent notamment
dans les cliniques privées qui les sollicitent fréquemment ces derniers
temps pour réaliser des interventions chirurgicales. Le président du
conseil de l’ordre est, on ne peut, plus formel quant à l’illégalité de
cette pratique. «Une des dispositions de la loi 90-17 du 31 juillet
1990 oblige tout praticien exerçant la médecine en Algérie à s’inscrire
obligatoirement au niveau du conseil de l’ordre. Or, ces médecins
étrangers ne le font pas et se suffisent seulement d’une autorisation
délivrée par les services du ministère de la Santé. Ils sont alors
passibles de sanction s et de poursuites judicaires». Notre
interlocuteur nous dira que les médecins étrangers peuvent exercer
légalement en Algérie de deux manières seulement. Ainsi, il y’a les
médecins qui exercent dans le cadre d’accords de copermutation entre
les Etats et là c’est l’Etat algérien qui assume la responsabilité. Le
deuxième cas concerne ceux qui s’inscrivent au conseil de l’ordre, même
à titre provisoire, car les lois internationales ne permettent pas de
s’inscrire dans deux conseils à la fois. Il cite l’exemple des échanges
avec la France où le conseil qu’il préside peut octroyer des
autorisations temporaires aux médecins français mais en prenant en
considération le principe de la réciprocité.
la question de savoir si le Conseil national de l’ordre a déjà saisi le
ministère sur cette question Berkani Bekat a répondu par la
négative. «On n’a pas à saisir le ministère car celui-ci à la
responsabilité d’appliquer la loi et en la matière, la loi est claire.
C’est pourquoi nous demandons au ministère des explications».
Le conseil de l’ordre rappelle fréquemment, à travers des communiqués,
aux médecins algériens de se faire inscrire au niveau des conseils
régionaux, au nombre de 12 et ce, conformément aux dispositions de la
loi citée plus haut et du décret exécutif 92-627 du 16 juillet 6
juillet 1992 portant Code de déontologie médicale. Par ailleurs, et sur
un autre registre, Bekat Berkani n’a pas voulu faire de commentaire à
propos de la récente condamnation d’un médecin à 3 ans de prison ferme
par le tribunal de Bordj Bou-Arréridj. Il nous a annoncé que 50
affaires dans lesquelles sont impliqués des médecins se trouvant au
niveau des tribunaux. «Elles portent surtout des fautes médicales par
ce que l’erreur médicale est très souvent excusable » a-t-il souligné.
I nous dira encore que si 10 affaires ont connu leur épilogue 40 autres
sont encore au niveau des tribunaux. De plus, des médecins sont
poursuivis en justice, et d’ailleurs, a indiqué Bekat Berkani, le
Conseil de l’ordre a reçu 300 plaintes en trois années d’exercice
émanant des 12 Conseils régionaux.
Par : Amine Salama
evenement@art5@2009-08-03