IRIB- La Russie prône un élargissement du Conseil de sécurité des Nations unies, en y incluant de nouveaux membres permanents, a déclaré, aujourd’hui, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. « Ces nouveaux membres, ce sont l’Inde et le Brésil, qui pourraient les devenir », a-t-il ajouté. Et de souligner que la réforme du Conseil de sécurité était « une affaire délicate. Sa réalisation exige un consensus, alors que la réforme par le «vote arithmétique» ne pourra que creuser davantage la division qui existe au sein de l’ONU. »
La nouvelle composition du Conseil de sécurité devra «refléter le pluralisme de la communauté internationale», a affirmé Sergueï Lavrov, dans une interview, à la chaîne de télévision russe anglophone, Russia Today.
«Nous soutenons cette réforme et sommes convaincus que les pays émergents, en premier lieu, des nouveaux leaders économiques et financiers, tels que l’Inde et le Brésil, doivent être représentés, au Conseil de sécurité. Et nous saluerons leur adhésion, en tant que nouveaux membres permanents. Bien évidemment, à condition qu’une décision de créer des places, pour les nouveaux membres permanents, sera prise. Ce point est à l’origine d’une forte division, au sein des Nations unies».
Ces dernières années, on discute, tout particulièrement, la question d’admission du Brésil, de l’Allemagne, de l’Inde et du Japon. Mais la candidature de cette dernière est, énergiquement, rejetée par la Chine, qui propose l’Afrique du Sud, en tant que nouveau membre permanent.
La structure du Conseil de sécurité est, depuis longtemps, en décalage avec les réalités du monde contemporain, estime le Président de l’Institut russe des analyses stratégiques, Alexandre Konovalov.
«On ne comprend plus, aujourd’hui, pourquoi la Chine est membre permanent du Conseil, alors que l’Inde ne l’est pas. Pourquoi la Chine fait partie du Conseil, alors que ce n’est pas le cas, pour le Brésil. Mais on ne sait pas trop, non plus, comment procéder, pour inclure de nouveaux membres, dans le Conseil de sécurité. L’ONU a fait l’objet de nombreuses critiques, comme quoi elle était incapable de prendre une décision concrète. Et si on augmente le nombre de membres permanents, avec le droit de véto, à la clé, cela empêchera davantage la recherche des compromis».
Le Conseil de sécurité a, cependant, des problèmes plus graves que le nombre de ses membres permanents, fait remarquer le directeur de l’Institut international de l’expertise politique, Evgueny Mintchenko.
«Un autre problème, c’est que, ces derniers temps, on fait souvent recours à des procédés permettant de contourner, purement et simplement, le Conseil de sécurité de l’ONU. Il y a eu des opérations militaires lancées, sans feu vert de celui-ci. Il y a eu des situations où le Conseil adoptait des résolutions, qui recevaient, par la suite, une interprétation extrêmement large. Cela a été le cas avec l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne, au-dessus de la Libye. Tout cela a abouti à une opération militaire de grande envergure».
La plus grande pierre d’achoppement, c’est le droit de véto, dont disposent cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Permettant de bloquer toute décision du Conseil, ce droit est un moyen efficace auquel tous les cinq font, fréquemment, recours.
Voix de la Russie