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International (LVO) : Les talibans ont pris Aibak, la sixième capitale provinciale afghane, selon le gouverneur adjoint de la province, alors que les combattants poursuivent leur offensive vers le nord après les avancées rapides du week-end.

Lundi, les combattants ont pris d’assaut Aibak, la capitale de la province de Samangan, dans le centre-nord du pays, sans livrer bataille, après que les anciens de la communauté eurent supplié les autorités d’épargner la ville de nouvelles violences, après des semaines d’affrontements à sa périphérie, a déclaré Sefatullah Samangani, le gouverneur adjoint de la province.

« Le gouverneur a accepté et a retiré toutes les forces de la ville », a-t-il noté, ajoutant que les militants talibans avaient désormais le « contrôle total » d’Aibak.

Par ailleurs, l’AFP a cité un porte-parole anonyme des talibans confirmant que la ville avait été prise par le groupe combattant.

Auparavant, les combattants talibans avaient envahi cinq capitales provinciales dans le nord du pays, faisant penser que le gouvernement central de Kaboul perdra rapidement le contrôle de la région.

La dernière ville à tomber est Taloqan, la capitale de la province septentrionale de Takhar, qui a été envahie par les Moudjahidines en marche dimanche après-midi. Selon les rapports locaux, c’est le troisième grand centre provincial à tomber aux mains des talibans en une journée.

Les militants ont également capturé Zaranj, la capitale de la province de Nimroz, dans le sud-ouest.

Après s’être emparés de Sheberghan à l’ouest, et de Kunduz et Taloqan à l’est, les combattants talibans ont déclaré plus tôt dans la journée de lundi qu’ils lançaient une offensive sur Mazar-i-Sharif, la plus grande ville du nord qui joue un rôle vital pour le gouvernement dans le maintien de son contrôle sur la région.

Toutefois, les habitants de la ville ont contesté les affirmations des talibans, affirmant que le groupe exagère, les affrontements se limitant aux districts environnants.

« L’ennemi tente de déformer les faits pour manipuler l’opinion publique et créer de l’anxiété pour la population civile par sa propagande », a déclaré un communiqué, cité par l’AFP, de la police provinciale de la province de Balkh, dont Mazar-i-Sharif est la capitale.

Atta Mohammad Noor, l’homme fort de la ville depuis longtemps, a juré de lutter contre les talibans jusqu’au bout, affirmant qu’il y aurait « une résistance jusqu’à la dernière goutte de mon sang ».

« Je préfère mourir dans la dignité que de mourir dans le désespoir », a-t-il tweeté.

La perte éventuelle de Mazar-i-Sharif, ville chargée d’histoire et centre économique depuis des décennies, marquerait l’effondrement du contrôle du nord par Kaboul et soulèverait probablement des questions majeures quant à l’avenir du gouvernement central.

Alors que les talibans poursuivent leur progression dans le nord, les combats s’intensifient également dans le sud, où les forces gouvernementales afghanes sont engagées dans de violents combats de rue contre les combattants.

Ces dernières semaines, les combattants talibans ont tenté de s’emparer de Kandahar et de Lashkar Gah, deux villes à majorité pachtoune d’où les militants tirent leur force.

« Nous nettoyons les maisons, les routes et les bâtiments que les talibans occupent », a déclaré le général Sami Sadat, commandant du 215e corps de l’armée afghane, dans une interview accordée à l’AFP depuis Lashkar Gah.

Le ministère afghan de la Défense a déclaré que des centaines de militants talibans avaient été tués ou blessés au cours des dernières 24 heures.

Le nord de l’Afghanistan, qui abrite plusieurs milices, est depuis longtemps considéré comme un bastion anti-taliban qui a connu une des plus fortes résistances à la domination des révolutionnaires dans la seconde moitié des années 1990.

Les combats entre les talibans et les forces gouvernementales ont considérablement augmenté depuis le mois de mai, lorsque la coalition militaire dirigée par les États-Unis a entamé la dernière étape d’un retrait qui devrait s’achever avant la fin du mois après avoir mis en place un gouvernement de son choix.

Les avancées militaires rapides des talibans ont également suscité l’inquiétude de nombreuses organisations internationales de défense des droits de l’homme qui ont tiré la sonnette d’alarme quant à l’avenir des Afghans.