Vous avez peut-être remarqué que le mode de communication employé par les États-Unis à l’égard des nations qu’ils ont ciblées pour un changement de régime a un certain ton.
Il semble être adressé dans un mode condescendant que l’on entend souvent de la part de professeurs particulièrement hautains à l’égard d’un élève qui a offensé son sens du bien et du convenable.
Aucun débat n’est attendu, le vilain écolier ou la vilaine écolière est censé(e) se tenir debout ou s’asseoir, tête baissée, prendre son remède et s’amender.
À la fin de la condamnation, il y a parfois une demande venant d’en haut qui est délivrée sous forme d’injonctions à obéir à l’autorité supérieure et à se conformer à toutes ses restrictions implicites à partir de ce moment-là.
On attend de l’enfant qu’il se retracte et qu’il s’amende… sinon d’autres punitions seront nécessaires, comme le laisse entendre la manière dont la demande d’obéissance est formulée.
Des menaces de conséquences en d’autres termes, alors que la cible de ces mesures a été reconnue coupable sans équivoque et devrait savoir qu’elle est en examen et sous surveillance.
Alors, comment les États-Unis s’en sortent-ils en assumant la manière d’un enseignant hautain qui discipline un enfant indiscipliné ou méchant ?
Pourquoi les élites politiques et médiatiques des États-Unis pensent-elles que cela est approprié ?
Comme vous l’aurez sans doute deviné, tout cela découle de l’idée que élites américaines ont d’elles-mêmes et de leur pays, idée selon laquelle, elles sont exceptionnellement bénies aux yeux de Dieu, qu’elles ont la grande chance d’avoir conçu la meilleure façon de se comporter en toute circonstance.
Ce concept peut être poussé très loin. Il permet en toute immunité de faire beaucoup de choses que d’autres nations critiqueraient jusqu’au ciel.
Imaginez le scénario suivant :
Au cours des six derniers mois, la Chine a pratiquement anéanti un pays entier du Moyen-Orient, puis a envoyé ses troupes l’envahir et tuer plus de cent mille de ses citoyens. Sur la base de motifs qui se sont avérés par la suite être erronés ou manipulés pour certains intérêts géopolitiques.
Puis, en dépit de la mort et de la destruction qu’elle a causées sur la base d’un faux rapport, la Chine affirme qu’elle a une position morale supérieure et donc le droit de montrer du doigt les autres en disant qu’ils sont les « mauvais acteurs ».
Pensez-vous que le monde se contenterait de hausser les épaules et de ne pas mentionner ce qui a été fait à cette nation du Moyen-Orient ?
Mais parce que les États-Unis et leurs alliés le font, c’est comme si cela ne s’était jamais produit et que, si cela s’était produit, ce n’était pas si grave et c’était en fait parfaitement justifié.
Si vous écoutez George W. Bush, Anthony Blair et tous ceux qui ont participé à la guerre illégale et non autorisée contre l’Irak, vous entendrez une variété de ces excuses ou tentatives de justification.
Les États-Unis s’arrogent l’aura de l’infaillibilité malgré toutes les apparences, les faits, les crimes évidents contre l’humanité et un penchant évident pour les agressions historiques qui prouvent le contraire.
Les élites occidentales disposent d’œillères, de filtres et de bandeaux spéciaux dont elles peuvent se parer lorsqu’il s’agit des États-Unis. Les trois singes hautement diplomatiques viennent à l’esprit.
NE PAS VOIR LE MAL. NE PAS ENTENDRE LE MAL. NE PAS PARLER DU MAL ».
C’est le genre de diplomatie que les élites des Etats-Unis préfèrent, bien sûr.
Meurtres de masse sans procès, vols, incendies et destruction de biens publics, enlèvements et torture. Le tout commodément ré-étiqueté sous un autre nom afin que personne ne le remarque, ne le souligne ou ne le remette en question.
Quand vous vous imaginez être le gendarme du monde, le juge, le jury et le bourreau… comment vous, la plus haute autorité sur tout ce qui est possible, pouvez-vous être coupable de quoi que ce soit ? C’est tout simplement impossible à calculer, comme dirait M. Spock.
Il y a beaucoup de bons Américains qui remettent en question cette attitude. Mais il y en a tout autant, sinon plus, qui ne le font pas.
Et depuis le 11 septembre, cette attitude atteint presque le genre de paroles insouciantes utilisées par une certaine proportion d’Américains lorsque l’Irak était passé à la moulinette :
« Tuez-les tous et laissez Dieu faire le tri. »
Le Dieu de l’Ancien Testament a été invoqué à maintes reprises dans ce message imprégné de l’ethos évoqué plus haut, celui de gendarme, juge, jury et bourreau. Lorsque vous vous concevez comme le vengeur et que vous agissez avec une juste vengeance, il n’y a guère de limite hors de laquelle vous vous tenez pour responsable.
Vous êtes le destructeur infaillible. Vous êtes l’exécuteur au-dessus de la loi et l’artisan du sort que vous souhaitez infliger à la cible que vous avez choisie et si quelqu’un ose vous critiquer… alors cette personne est certainement un agent de l’ennemi.
Donc la diplomatie dans l’esprit de l’élite américaine… accords, dialogue, discussion, débat, arbitrage, pourparlers… pourquoi s’en soucier ? Vous avez reconnu ces gens coupables.
Donc vous délivrez une injonction. Et si cette demande n’est pas satisfaite, vous brandissez la menace d’une punition immédiate. Car vous êtes une loi à vous seul. Aucune autre opinion, aucun autre point de vue, aucune autre explication, excuse ou preuve ne peut être valable.
Car vous avez décidé de ce qui est bon, de ce qui est juste, de ce que sont les faits et de ce qu’ils ne sont pas, vous, dans votre position haute et puissante, avez décrété ce qui sera.
Il ne reste plus qu’à ces autres, ces mortels inférieurs, ces démons sous forme humaine, ces ennemis et ces mauvais éléments à se conformer.
Il n’y a pas de questions nécessitant des réponses. Vous avez décidé, et maintenant tous doivent écouter vos saintes paroles de commandement adressées aux criminels qui sont là… tout en pointant un doigt encore dégoulinant du sang de millions de personnes.
Pourquoi la diplomatie serait-elle nécessaire, pour l’amour de Dieu ?
Source de l’article (en anglais) : https://russianplatform.blogspot.com/2021/03/for-usa-no-diplomacy-is-required.html