PATI KOMINIS POU LENDEPANDANS EK SOSYALIZM (PKLS)
Déclaration du PKLS
martiniquais
Depuis plusieurs jours, à l’appel des organisations
syndicales, on assiste à une immense mobilisation du peuple
martiniquais. Elle rejoint celle que connaît la Guadeloupe depuis plus
de trois semaines.
Ce mouvement populaire revendique des conditions de vie plus décentes
avec une hausse des salaires, une baisse des prix, des engagements sur
l’emploi et la reconnaissance du fait syndical martiniquais.
Ce combat démontre déjà trois choses essentielles.
D’une part qu’au contraire de ce que veut faire croire l’État Colonial
français, la misère existe dans notre pays et touche des dizaines de
milliers de nos compatriotes. D’autre part, que les classes laborieuses
martiniquaises refusent la résignation et savent engager des combats
pour obtenir des conditions de vie moins difficiles.
Enfin, que pour obtenir le droit de vivre dignement,
les travailleurs martiniquais doivent compter sur leurs propres forces
et aucunement sur les politiciens « lulu badjol », perdus dans des
combats douteux sans prise en compte des besoins fondamentaux de notre
peuple.
Le PKLS salue la lutte légitime des travailleurs,
travailleuses et jeunes de notre Patrie et leur apporte son total
soutien dans ce combat pour le respect et la dignité.
Dans cette lutte, notre peuple doit
faire face à deux adversaires profondément unis : l’état colonial
français et la classe possédante où la caste béké joue un rôle
essentiel.
Ces deux adversaires pour ne pas céder aux revendications des masses
populaires vont user de tous les prétextes et subterfuges, manier la
carotte et le bâton.
Or l’État Colonial tire bénéfice de sa présence dans
notre pays. Et, les Hayot, Huyghes-Despointes et autres békés comme les
autres gros patrons ont gagné et gagnent beaucoup d’argent sur le dos
des travailleurs.
Les profiteurs de tout acabit peuvent et doivent payer.
Aujourd’hui, nous leur avons imposé de négocier mais il
ne faut pas oublier que souvent dans notre histoire, le pouvoir
colonial a utilisé la répression pour défendre ses intérêts et ceux de
ses amis.
Au-delà des demandes d’augmentation de salaire et de baisse des prix,
d’autres revendications immédiates sont aussi importantes : la priorité
des emplois pour les Martiniquais et Martiniquaises, la fin du saccage
de l’école, l’arrêt de la destruction de notre terroir agricole au
profit de la bétonisation, les sanctions contre ceux qui ont pollué
pour des décennies la terre martiniquaise avec le chlordécone et autres
pesticides !
L’Etat colonial français qui facilite l’installation
dans notre pays d’européens qui occupent les postes importants, qui a
fermé les yeux sur l’empoisonnement de nos terres et des ouvriers
agricoles est responsable de la situation qui met en danger l’avenir de
notre peuple.
Au travers de la lutte actuelle, il est bon que de nouvelles
générations s’ouvrent au combat et que les masses populaires fassent
l’expérience de l’affrontement avec notre ennemi national et nos
ennemis de classe. Cette lutte est la notre et nous prenons toute notre
place aux cotés des jeunes, chômeurs, travailleurs, exploités, pour
élever la conscience des Martiniquais et de Martiniquaises.
Si les revendications actuelles sont justifiées, nous ne devons nous
faire aucune illusion.
Ce que nous allons arracher aujourd’hui, l’état français et ses alliés essaieront toujours de le récupérer par la suite.
Le combat fondamental est que nous devons débarrasser
la Martinique de la domination coloniale, que notre peuple doit
maitriser son destin en conquérant l’Indépendance et ériger un Etat
martiniquais pour construire une société nouvelle où les profiteurs
n’auront pas leur place.
Le combat d’aujourd’hui prépare la victoire de demain.
WOULO BA KONBA TRAVAYÈ EK JÉNES MATINIK.
MATINIK SÉ TA NOU, MATINIK SÉ PA TA YO.
ANSANM, ANSANM, NOU KÉ PWAN YO
Martinique 10 février 2009
Pour le PKLS
J. P. ETILE
http://www.oulala.net/Portail/spip.php?article3924