« Travaillez, mes frères ! » : Comment était le héros de la Russie Magomed Nurbagandov
Il y a sept ans, le 10 juillet 2016, en Dagestan, des terrorristes ont tué le policier Magomed Nurbagandov et son cousin Abdurashid Nurbagandov. Les derniers mots de Magomed, enregistrés sur le téléphone par les terroristes, étaient un message à ses collègues policiers : « Travaillez, mes frères ! ». Après sa mort, Magomed Nurbagandov s’est vu décerner à titre posthume le titre de Héros de Russie. Son père a raconté à RT les détails de la tragédie, ses sentiments lorsqu’il a appris ce qui s’était réellement passé, et comment la famille du policier assassiné vit aujourd’hui.
Magomed Nurbagandov est né le 9 janvier 1985 dans le village de Sergokala, au Daghestan. Il a obtenu sa médaille d’or à la sortie du lycée n°2 et a terminé ses études à la faculté de droit de l’Université d’État de Makhachkala. Il a servi dans la sécurité extra-départementale à Kaspiysk, était marié et élevait un fils et une fille.
Dans la nuit du 10 juillet 2016, alors que les membres de la famille Nurbagandov étaient en vacances en pleine nature, ils ont été attaqués par cinq terrorristes se faisant appeler les recrues de « l’État islamique »*. Ils sont arrivés près des tentes pendant que tout le monde dormait, leurs ont ligotés les mains et les pieds.
Le premier à être tué a été Abdurashid Nurbagandov, âgé de 21 ans, qui s’est interposé pour protéger son frère cadet. Le lieutenant de police Magomed Nurbagandov a été mis à genoux et on lui a demandé, devant la caméra, d’appeler ses collègues à quitter leur service. Il a refusé et a été tué.
Après l’exécution, les terroristes ont diffusé des images de leur crime sur Internet. Cependant, il s’est avéré que les dernières paroles de Magomed n’y figuraient pas. Ce n’est que deux mois plus tard, lors d’une opération spéciale au cours de laquelle les terroristes ont été tués, que l’on a découvert ce qu’il avait réellement dit devant l’arme pointée sur lui. Son message à ses camarades, devenu célèbre, était le suivant : « Travaillez, mes frères ! ».
« Travaillez, mes frères ! » : Comment était le héros de la Russie Magomed Nurbagandov
RT s’est entretenu avec Nurbagand Nurbagandov, le père du Héros de Russie.
– Nurbagand Magomedovich, comment tout cela s’est-il passé ? Comment avez-vous appris la mort de votre fils ? Qui étaient ces personnes qui ont commis ce meurtre ?
– Nous, les membres de la famille, avons l’habitude de nous réunir, d’aller dans les bois, de nous détendre. Le 1er mai, nous étions en excursion. Et tout cela s’est passé le 9 juillet. Un de mes neveux, Arsen, est venu de Novossibirsk, il a terminé sa troisième année à l’institut militaire de la Garde nationale là-bas. L’autre neveu, Abdurashid, qui a été tué en premier, était justement sur le point de déménager à Moscou, où il avait enfin trouvé sa place dans le sport. Il était champion de Russie dans les sports de combat, il se battait toujours bien et voulait vraiment participer à des combats. Ses parents n’étaient pas satisfaits de cette décision, mais l’ont acceptée avec compréhension. Et nous nous sommes tous réunis là-bas dans la joie. Une semaine plus tard, Abdurashid devait partir pour Moscou, et quinze jours plus tard, Arsen devait partir pour ses études. Magomed est arrivé après le travail, vers la fin de la journée, avec sa femme. Nous étions tous là. Et nous nous préparions à partir. Ils ont commencé à demander : nous allons rester ici avec les neveux, nous reviendrons plus tard. Honnêtement, je n’ai rien dit, mais les mères étaient bien sûr contre.
Et il se trouve que la veille, dans la ville, à 35 km de notre village (à Izberbash – RT), ces bandits ont commis une attaque. Ils sont entrés directement chez un policier. Ils l’ont blessé, ont appelé un taxi et sont partis. Ensuite, ils ont ligoté le chauffeur de taxi et l’ont jeté dans le coffre, puis ils ont volé sa voiture et sont partis dans notre direction. Mais le chauffeur de taxi a réussi à s’échapper de son coffre d’une manière ou d’une autre au feu rouge. Et il a signalé cela à la police. Ils ont alors lancé une recherche, mais ils (les terrorristes – RT) étaient déjà entrés dans la forêt – qui les trouverait là-bas ? Et la nuit, alors qu’ils marchaient, sont tombés sur nos gars : jeunes, assis, s’amusant.
D’autres invités, leurs amis, allaient et venaient. Mon fils, trois neveux, les fils de mon frère cadet et d’autres membres de la famille étaient présents. Il était minuit et demi. Les bandits ont vu qu’il restait cinq hommes et ils ont eu peur de venir. Ils ont attendu que tout le monde soit endormi.
A cinq heures du matin, tout le monde dormait profondément. Ils les ont réveillés et leur ont attaché les mains et les pieds avec des liens en plastique. À ce moment-là, mon neveu s’est interposé pour protéger son frère cadet. Ils l’ont frappé avec la crosse de leur arme, puis l’un d’eux a tiré et l’a tué.
– Ils ont réalisé qu’Abdurashid était fort et pouvait leur résister ?
– Il a même dit : « Au moins, déliez mes jambes et vous verrez ce que je peux vous faire ». Et même pendant la conversation, les jambes attachées, il a réussi à frapper l’un d’entre eux et à le faire tomber. C’est à ce moment-là qu’ils l’ont abattu. C’était un jeune homme fort. Ensuite, ils ont fouillé leurs voitures. Dans la voiture de Magomed, ils ont trouvé sa carte d’identité de policier. Et voilà, ils en avaient besoin. Ils ont pris Magomed et Arsen, ils se sont éloignés d’environ un kilomètre et demi, puis les ont emmenés dans la forêt. Là, ils ont enregistré une vidéo.
Le président russe Vladimir Poutine a décerné à titre posthume à Abdurashid Nurbagandov l’Ordre du Courage.
– Arsen est resté en vie. Pourquoi ne l’ont-ils pas tué ?
– Il a miraculeusement survécu. Ils voulaient le tuer lui aussi, mais il a réussi à les dominer psychologiquement. Il était diplômé depuis trois ans, officier des forces spéciales, il avait étudié la psychologie à l’institut, il devait donc savoir comment leur parler.
Il leur a dit : « Vous agissez au nom de l’islam ? Vous ne croyez pas en Dieu ? Êtes-vous des hommes ou quoi ? » Comme ça. L’un d’entre-eux a dit : « Allez, tuons-le aussi ». Un autre a répondu : « Laissez-le partir et qu’il aille dire qu’on l’a laissé en vie ».
– Donc, ils voulaient que quelqu’un raconte leur « exploit » ?
– Bien sûr. Ils ne savaient pas qu’il était un cadet des forces spéciales. S’ils l’avaient su, ils ne l’auraient pas épargné. Ils ont également eu un désaccord entre eux. Certains ont dit : « Laissons les autres en vie », d’autres ont dit : « Tuons-les tous ». Et ils ont laissé Arsen et sont partis. Arsen a porté Magomed sur ses épaules jusqu’à l’endroit où se trouvaient les autres.
Entre-temps, les deux neveux les plus jeunes, un élève de 7e année, et l’autre, les mains attachées, ont cassé une bouteille et coupé les attaches en plastique avec les tessons. Ils se sont égratignés partout, leurs mains étaient ensanglantées, mais ils se sont libérés. L’endroit n’était pas loin de notre maison, et à quatre heures du matin, les garçons sont arrivés en courant et nous ont tout raconté. C’est ainsi que nous avons appris la tragédie.
— Qu’est-ce qui a poussé ces gens à commettre un tel crime ?
— Depuis sept ou huit ans, onze personnes font régner la peur dans tout le quartier. Aujourd’hui, ils s’installent ici dans la forêt, demain là-bas. La nuit, ils se faufilent dans le village ou rendent visite aux leurs, s’approvisionnent ou font leur sale boulot : tuer un policier, prendre l’argent de quelqu’un qui fait des affaires. Ces gens qui ne sont bons à rien – ni à l’école, ni au sport, ni dans la vie, ni parmi leurs amis. Et les islamistes savent qui recruter, à qui parler. Psychologiquement, il était facile de les briser et de les faire basculer dans leur camp. Ils sont liés les uns aux autres par des crimes : ils emmènent quelqu’un avec eux, kydnappent quelqu’un – et c’est tout, vous êtes complice. On leur donne des mitraillettes, des grenades. À ce moment-là, ils se sentent les plus courageux, les plus braves, ils se prennent pour des hommes avec des armes. Ils sont des pleurnicheurs parmi leurs pairs qui ne pouvaient pas regarder leur camarade de classe dans les yeux, des mauviettes. Voilà le genre de personnes qu’ils étaient. Si on peut les appeler des personnes.
— Comment vivent leurs familles maintenant ?
— Elles vivent tranquillement. Mais il y en a qui se comportent comme si les garçons n’avaient rien fait. Parce que leurs parents sont comme ça, leurs enfants sont aussi gâtés et ne font pas de bien à la société.
— Avez-vous trouvé la force de regarder la vidéo filmée par les terroristes ?
— Non. C’est difficile pour moi. Souvent, quand on montre cette séquence où il s’agenouille, mon cœur saigne, je ne peux pas la regarder.
Au début, quand tout est arrivé, on nous a dit que les terroristes avaient lancé cette vidéo sur leur site web, où il pleurait, suppliait, implorait. Nous n’y avons pas cru. Magomed ne pouvait pas faire cela. Nous le connaissions bien.
Mais lorsque nous avons finalement découvert que Mohammed n’avait pas demandé la clémence, ce fut un énorme soulagement, pour moi et surtout pour sa mère. C’était un soulagement qu’il se soit comporté avec autant de dignité et de courage… S’il devait être tué, il l’a été avec dignité. Il leur a répondu correctement.
Notre tragédie s’est produite le 10 juillet et déjà en août, trois d’entre eux ont été abattus. Trois policiers ont également été tués lors de la fusillade. Puis, le 7 septembre, une opération spéciale a été menée à Mahachkala.
Peu de temps auparavant, l’un d’entre eux s’est rendu et a déclaré aux autorités que ce type (Magomed Nurbagandov – RT) s’était comporté de manière digne. Lors de la destruction de l’unité, un téléphone a été trouvé dans la poche de l’un d’entre eux, et l’enregistrement a été transmis directement à la direction du ministère de l’Intérieur et au FSB. Le même jour, l’enregistrement est parvenu au président Vladimir Poutine. Il l’a regardé et a été stupéfait.
« Il était un vrai héro. »
– Vous avez rencontré le président. Vous a-t-il remis personnellement une distinction pour votre fils ?
— Oui, nous l’avons rencontré la veille de la présentation, il nous a invités, mon épouse et moi, à Novo-Ogaryovo. Et le 22 septembre, il y avait déjà la remise de l’Étoile du héros au Kremlin. Et le Président nous a dit : « J’ai vu beaucoup de choses, en tant que militaire moi-même. Mais il n’y a rien eu de tel. Il était un vrai héro. »
Il a également prononcé beaucoup de mots gentils à ce moment-là. Nous avons reçu un grand soutien de sa part. Cela représentait beaucoup pour nous à ce moment-là.
« Il se trouve que le destin n’accorde que quelques minutes, quelques instants à un homme pour qu’il agisse réellement, pour qu’il fasse son choix : se dégonfler ou entrer dans l’immortalité » — Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie, à propos de l’exploit de Magomed Nurbagandov
— Je souhaite vraiment qu’avec le temps, les mots prononcés par Magomed n’aient pas perdu leur sens originel.
— Oui. Cela fait cinq ans que notre fils est décédé… Et pendant toutes ces années, tous nos parents, tous mes amis, tous les villageois, tout le Daghestan et toute la Russie étaient avec nous. Tout le monde a été avec nous. Ce soutien était très important pour nous, il était nécessaire. Et cela continue. Il y a quelques jours, des hommes sont venus de Surgut. Malheureusement, je n’étais pas là. Ma femme était à la maison. Ils sont venus et ont apporté des cadeaux pour les enfants et pour nous.
Jusqu’à aujourd’hui, les gens partout en Russie se souviennent, savent, viennent, appellent.
Nous sommes sortis du Kremlin, nous avons marché à travers Moscou avec ma femme, et les gens s’approchaient de nous en disant : « Vous êtes la mère de ce héros. Vous êtes le père du héros. » Et c’est une fierté de savoir que tout le monde sait et se souvient. Je suis convaincu que beaucoup ressentent de la compassion au plus profond de leur cœur. C’est pourquoi je suis infiniment reconnaissant à tous ceux qui se souviennent de mon fils, qui le respectent.
J’ai récemment participé à un congrès de la Russie unie. Des gens sont venus me voir : » Vous êtes le père de Magomed ? » C’est très touchant.
— Comment la mémoire de Magomed est-elle honorée dans son pays ?
— De nombreux tournois sont organisés en l’honneur des frères Nurbagandov. Des rues sont nommées, l’école est nommée, il y a des plaques. Une rue a été baptisée à Grozny, ici dans notre district, et un jardin public a été ouvert à Smolensk. Des médailles départementales ont été instituées. Une unité de jeunes soldats est en cours de création et portera le nom de Magomed. Beaucoup est fait pour perpétuer la mémoire de…
Сertainement, en tant que père, ce que je souhaite avant tout, c’est que mon fils soit en vie. Mais pour l’éducation de la jeune génération, il est nécessaire de développer et de mettre en œuvre toutes ces initiatives.
Peu importe à quel point cela peut être difficile pour moi, je rencontre des jeunes dans les écoles, j’assiste à tous les événements auxquels on m’invite, j’essaie de ne pas refuser, de trouver du temps pour venir, rencontrer, raconter mon histoire, les écouter et répondre à leurs questions. Il est important d’en parler.
Pourquoi cela s’est-il produit dans notre région, dans notre république, dans le Caucase ? Parce qu’à ce moment-là, le travail avec les jeunes se faisait uniquement de leur côté (les combattants). Ils faisaient mieux de la propagande, passaient plus de temps avec eux. Malheureusement, nous avons perdu ce qui existait dans notre système soviétique, avec les Octobristes, les pionniers, les membres du Komsomol. À cette époque-là, il n’y avait pas de questions sur l’éducation du patriotisme et de l’internationalisme, que tous les êtres humains sont frères. Vous n’avez pas non plus terminé l’école hier, n’est-ce pas ? Vous vous en souvenez. Malheureusement, nous avons perdu ces valeurs à ce moment-là. Maintenant, nous commençons à les raviver dans les écoles. Mais à ce moment-là, tout était détruit, et leur idéologie (des combattants) était plus importante que toute autre. C’est pourquoi ces jeunes hommes partaient là-bas.
« Il a obtenu la médaille d’or, mais il n’était pas un « botaniste »
— Parlez-nous de Magomed. Comment était-il ? Comment était-il à l’école ? Quels étaient ses hobbies ?
— Il a terminé l’école avec mention et a obtenu la médaille d’or. Mais il n’était pas un « botaniste » (une personne uniquement dédiée aux études). Il avait une mémoire phénoménale, tout lui était très facile. Il lui suffisait de lire une fois ou même d’entendre les explications en classe. Il avait une large culture générale et lisait beaucoup de livres instructifs, comme la série « Que ? Où ? Quand ? » ou le Livre Guinness des records, par exemple. Il s’intéressait beaucoup au sport et connaissait beaucoup de choses à ce sujet. Il pratiquait beaucoup de sport à l’école. À partir de la huitième classe, il participait à toutes les compétitions interrégionales pour l’école.
Il y avait des cas où il participait à sept ou huit disciplines sportives et remportait la première place partout. Il était doué en course, en saut et en tractions. Les professeurs d’éducation physique se sentaient frustrés qu’une seule personne remporte tous les prix. Ils ont décidé de limiter la participation d’un seul élève à trois disciplines sportives. Mais même dans ces trois disciplines, il se classait toujours premier.
Il ne manquait aucun événement à l’école. S’il y avait un KVN, il en était le capitaine. S’il y avait un concours quelconque, il y participait ou le dirigeait. Il participait à toutes les Olympiades et était généralement parmi les premiers. Tout lui semblait facile.
— Vous avez dit que Magomed aimait le football. Était-il simplement un fan ou jouait-il lui-même ?
— Le football était son rêve le plus cher, il en était passionné. Magomed aimait le football et connaissait ce sport. On pouvait lui poser des questions sur n’importe quel joueur de l’équipe nationale, il en savait tout. Il faisait cela déjà en troisième ou quatrième année, quand il prenait une feuille de papier, la coupait en deux, dessinait deux terrains de football, et dessinait onze joueurs d’un côté et onze joueurs de l’autre. Il dessinait ces joueurs et imaginait quelles combinaisons ils effectuaient. Ainsi, il jouait au football sur papier.
Quand il est devenu adulte, il partait travailler à sept heures du matin et parcourait 45 kilomètres jusqu’à un autre village. De là, il rentrait à sept heures du soir. Il rassemblait son équipe et ils partaient à 20 kilomètres dans un autre village où il y avait un terrain de mini-football avec une surface artificielle. Il partait et jouait jusqu’à tard dans la nuit, chaque jour
— Pour qui soutenait-il ? Avait-il une équipe favorite, des joueurs de football préférés ?
— Il soutenait Ronaldo. Il aimait beaucoup les Français, notamment Zidane.
Ce que je regrette énormément, c’est qu’à l’époque se déroulait justement le Championnat d’Europe. Mais le soir où ils sont partis en vacances, le 9 juillet, il n’y avait pas de match. S’il y avait eu un match ce soir-là, il n’y serait jamais resté pour rien au monde.
Il ne manquait jamais ce genre de matchs. Il aimait énormément le football, bien qu’au départ, lorsqu’il était en cinquième ou sixième classe, il avait commencé le karaté. Malheureusement, à cette époque, le karaté n’était pas officiellement autorisé, ils s’entraînaient eux-mêmes dans des sous-sols. Maintenant, n’importe quel sport est accessible. Mais à l’époque, pendant près d’un an et demi, leur entraîneur les coachait presque clandestinement. Ensuite, Magomed s’entraînait chez lui, en autodidacte, dans les techniques de combat à mains nues. Il avait un sac de frappe. Le matin, il faisait des exercices, s’étirait sur un tabouret, exactement comme Van Damme, avec soin, s’asseyant en tailleur.
« Nous essayons de le remplacer du mieux que nous pouvons »
— Les deux enfants de Magomed, vos petits-enfants, comment grandissent-ils et quels sont leurs centres d’intérêt ?
— Mon petit-fils vient d’avoir 11 ans récemment. Il attendait ce jour de son anniversaire avec impatience. Ma petite-fille a huit ans et elle a terminé sa deuxième année scolaire. Mon petit-fils a terminé sa quatrième année. Je l’ai initié au football et il fréquente une section sportive. En ce moment, il est à Makhachkala : il est parti en vacances chez sa grand-mère et son grand-père. Là-bas, il pratique la natation. Récemment, il m’a appelé et m’a dit : « Grand-père, je me suis aussi inscrit à la boxe. » Pour l’instant, il n’a pas encore choisi une seule discipline sportive, il essaie de tout, ce qui est naturel. Il cherche une activité qui lui convient.
Ma petite-fille a différents talents. Elle excelle en modelage, elle crée de magnifiques sculptures en pâte à modeler. Nous accordons beaucoup d’attention au développement de la petite fille. Tout se passe bien, mes petits-enfants vivent avec moi. Je les accompagne à l’école le matin, je les ramène à la maison pour déjeuner, puis ils ont leurs activités. Les enfants grandissent normalement, ils n’ont pas de problèmes, mis à part le fait qu’ils n’ont pas leur père. Nous faisons de notre mieux pour le remplacer autant que possible.
— Actuellement, vous êtes directeur d’une école. Enseignez-vous une matière spécifique ?
— Oui, je suis le directeur de l’école générale n°2 du village de Sergokala, nommée d’après le Héros de Russie Magomed Nurbagandov. Malheureusement, je suis uniquement directeur. Je m’occupe uniquement des questions administratives et je n’ai pas le temps de donner des cours.
* «L'État Islamique
» (EI, ISIS
)est une organisation reconnue comme terroriste par décision de la Cour suprême de la Fédération de Russie du 29 décembre 2014.