Trois responsables irakiens ont été arrêtés cette semaine dans le cadre de la nouvelle campagne de lutte contre la corruption en Irak
Trois responsables irakiens ont été arrêtés cette semaine dans le cadre de la nouvelle campagne de lutte contre la corruption en Irak menée par le Premier ministre Moustafa al-Kazimi, ont indiqué vendredi des sources gouvernementales.
M. Kazimi a formé en août un conseil anticorruption, autorisant les unités d’élite du service de contre-terrorisme à arrêter des hauts responsables jusque-là intouchables.
Les premières arrestations dans ce cadre ont été effectuées cette semaine, ont affirmé à l’AFP deux responsables irakiens proches du dossier.
Selon eux, le directeur du Fonds de pension irakien Ahmad al-Saedi et le président de la Commission d’investissements de Bagdad Shaker al-Zameli ont été interpelés mercredi.
Bahaa Abdulhussein, qui dirige l’entreprise de paiement électronique Qi Card, a été arrêté jeudi à l’aéroport de Bagdad, a-t-on appris de mêmes sources, tout en refusant de donner davantage de détails notamment concernant les accusations retenues contre les trois hommes ou leur lieu de détention.
« Le conseil examine des secteurs ayant été suspects depuis quelques temps, et sa commission judiciaire émet ensuite les mandats d’arrêt », a indiqué à l’AFP l’une des sources.
Le système judiciaire irakien est réputé pour être très corrompu, avec des juges qui sont payés pour fermer les yeux sur des preuves ou pour rendre un verdict arrangeant.
Cette campagne anticorruption ne vise pas d’individus, de groupes ni de secteur économique en particulier, ont affirmé les deux responsables.
« Il n’y a pas de liste mais on peut s’attendre à ce que de nouveaux noms sortent », a ajouté l’un deux.
L’Irak fait partie des vingt pays les plus corrompus au monde, selon l’organisation Transparency International.
Quelque 450 milliards de dollars (380 milliards d’euros) de fonds publics ont atterris dans les poches de personnalités politiques ou d’hommes d’affaires depuis l’invasion américaine en 2003, d’après une étude réalisée par le Parlement irakien.
Chaque chef de gouvernement lance sa propre campagne anticorruption en prenant le pouvoir, avec des succès variés.
Pour tenter d’enrayer le phénomène, M. Kazimi a nommé de nouveaux responsables à la Banque centrale irakienne, à la Commission sur l’intégrité et à la Commission d’investissement.
Source: AFP