Israël: Un Etat édifié sur le mensonge
Theodore Herzl (1860-1904), journaliste d’origine hongroise, qui fut
fasciné par le proverbe français : Qui veut la fin veut les moyens [Ndt
: en français dans le texte]. Expliquant rétrospectivement comme lui
était venue l’idée d’un État juif, il en présentait une vision
frelatée. Il écrivit dans un essai en défense de son sionisme que
pendant le procès et l’humiliation publique de Dreyfus en France, il
avait entendu des foules crier : « Mort aux Juifs ».Quelques années
auparavant, Herzl avait écrit des reportages de l’épreuve de triste
notoriété d’Alfred Dreyfus, un capitaine Juif de l’Armée Française,
pour un journal de Vienne. Ses articles rapportaient que la foule avait
hurlé : « Mort au traître. » Herzl trahit lui-même son propre jeu plus
tard quand il admit que les Juifs en France se voyaient eux-mêmes
quasiment comme partie prenante du courant social dominant.Confronté aux accusations des juifs
français selon lesquels son sionisme gênait leur assimilation totale
dans la nation française, il devint sarcastique et écrivit : « Si
certains ou tous les juifs français protestent contre cet arrangement
[d’un État juif], parce qu’ils « sont déjà assimilés », ma réponse est
simple.
privée pour les seuls juifs. »
Herzl passa ses dernières années à faire le pied de grue aux portes
des monarques européens et du Sultan de Turquie, mendiant après un feu
vert quelconque pour apporter la civilisation occidentale en Palestine
en changeant « ce coin flétri de l’Orient rongé de peste » en un État
juif. Il parlait aussi de « faire disparaître les Palestiniens sans le
sou » de Palestine. Mais quand un notable arabe à Jérusalem lui demanda
s’il envisageait vraiment de chasser les Palestiniens de leurs foyers,
Herzl écrivit : « Qui envisagerait de les envoyer au loin ? C’est leur
bien-être, leur fortune individuelle que nous accroîtrons en y mettant
du nôtre. »
La langue fourchue est une constante dans l’histoire du sionisme.
Sur de longues années les sionistes ont travaillé résolument à une
prise de contrôle de la Palestine mais ont continué à nier ce but
jusqu’à ce qu’ils l’aient réalisé. On ne sait pas qui précisément
inventa le croustillant slogan « Une terre [la Palestine] sans peuple
pour un peuple [les juifs] sans terre ». Le crédit en est parfois donné
à Herzl lui-même et parfois à son collaborateur anglais, Israel
Zangwill. Max Nordau, un autre associé de Herzl d’origine hongroise,
eut un remords de conscience quand il apprit que la Palestine n’était
pas une terre sans peuple. Il déclara : « Je ne savais pas cela — mais
alors nous commettons une injustice ! » Mais il récupéra rapidement et
proclama que le mot « foyer national » (homeland) – utilisé dans la
Déclaration de Balfour et le Mandat de la Ligue des Nations pour
camoufler l’État envisagé pour les juifs en Palestine – était son idée.
L’infâme Déclaration Balfour (1917) fut la première grande plume au
chapeau de Chaim Weizmann, un biochimiste juif arrogant qui dîna avec
le Premiers Ministres britanniques et aida l’effort de guerre
britannique en 1914-18. En fait, c’était la première ébauche du
document par lequel un pays s’engageait à en faire cadeau d’un autre à
quelques personnes dispersées de par le monde. Albert Einstein, qui
s’opposa à l’idée d’un État juif et plus tard refusa de devenir le
premier Président d’Israël, demanda à Weizmann : « Qu’est-ce qu’on fait
des Arabes si la Palestine devaient être données aux Juifs ? » Weizmann
répondit : « Quels Arabes ? Ils ne sont guère de quelque importance. »
À l’Émir Fayçal, le fils du Chérif Hussein de la Mecque, celui dont
Lawrence d’Arabie sollicita l’aide contre la Turquie pendant la
Première Guerre Mondiale, Weizmann dit : « Les juifs ne proposent pas
d’établir un gouvernement juif. » Même aussi tard qu’en 1930, le rusé
Weizmann pensait qu’il serait prudent de garder son projet secret : Il
déclara : « Si un État juif était possible, je serais énergiquement
pour lui. Je ne suis pas pour lui parce que je le considère
irréalisable. » Une fois arrivé près du but, grâce surtout au
terrorisme juif, Weizmann mit en scène son angoisse dans ses discours à
l’ONU, baissant sa tête de honte parce que les juifs avaient violé le
commandement : Tu ne tueras point. Bien sûr, cela n’empêcha pas
Weizmann de ressentir la « fierté de nos garçons » quand ils ont fait
sauter l’hotel King David, siège de l’État-major administratif du
Mandat Britannique en Palestine, à Jérusalem, tuant 92 Britanniques,
Arabes et Juifs et en blessant 58. Quand l’État juif fut réalisé,
Weizmann devint son premier Président.
Israël est le seul État admis comme membre de l’ONU à condition
d’obéir à l’organisme mondial et soit lié, plus précisément, par deux
résolutions de l’Assemblée Générale — de novembre 1947 pour la
partition de la Palestine et de décembre 1948 consacrant le droit des
réfugiés palestiniens à revenir dans leurs maisons ou à être
indemnisés. Un document archivé à l’ONU, en date du 29 novembre 1948,
indique : « Au nom de l’État d’Israël, moi, Moshe Chertok, ministre des
Affaires Étrangères, étant dûment autorisé par le Conseil d’État
d’Israël, déclare que l’État d’Israël accepte sans réserves par le
présent acte l’obligation de la Charte de l’ONU et assume de l’honorer
à partir du jour où il devient Membre des Nations Unies. » Quatre jours
après qu’Israël eut été accepté par l’ONU comme l’un de ses membres,
David Ben Gourion, le premier Premier Ministre d’Israël, déclara à la
Knesset que la résolution de partition de la Palestine de l’ONU ne
détenait plus aucune force morale parce que les Arabes l’avaient violée
et pour Israël la résolution était « nulle et non avenue » en ce qui
concernait Jérusalem. Les sionistes avaeint eu besoin d’une résolution
de l’ONU comme acte de naissance de leur État et d’une seconde pour
devenir membre de l’ONU comme marque minimum de respectabilité
internationale. Dès qu’ils ont pensé avoir surmonté tous les doutes au
sujet de la légitimité ou de la viabilité de leur État, ils n’ont plus
eu besoin des Nations Unies, qui restent la source principale du droit
international. Israël a été condamné ou censuré par l’ONU des centaines
de fois pour son non-respect des lois et pour avoir repris sa parole
mais aucun dirigeant à Tel Aviv ou à Jérusalem n’a jamais trahi ses
intérêts. Quelques Israéliens ont même commencé à appeler son créateur
juridique (l’ONU) son ennemi.