L’adhésion de Tbilissi et de Kiev à l’OTAN favoriserait la livraison de S-300 russes à l’Iran (expert)
MOSCOU, 1er septembre – RIA Novosti. La Russie pourrait intensifier la livraison de systèmes antiaériens S-300 à l’Iran, a confié lundi à RIA Novosti Rouslan Poukhov, directeur du Centre d’analyse des stratégies et des technologies.
C’est ainsi qu’il a commenté un article du quotidien britannique The Telegraph sur l’éventuelle intensification des livraisons de S-300 russes à l’Iran en réponse aux démarches de Washington visant à accélérer l’intégration de la Géorgie et de l’Ukraine à l’OTAN.
Se référant à des sources ouvertes, M. Poukhov a rappelé que le contrat de livraison de S-300 à l’Iran avait été mentionné pour la première fois à la fin de 2005 et au début de 2006, mais que sa réalisation n’était pratiquement pas couverte par les médias.
Cela dit, ni le ministère russe des Affaires étrangères ni l’agence d’exportations d’armes Rosoboronexport n’ont confirmé l’existence de ce contrat.
The Telegraph estime que depuis sa signature, Moscou aurait pu fournir des éléments et ensembles pour ces systèmes, mais que les rampes de lancement n’auraient pas pour le moment franchi la frontière.
S-300V :
– système de missiles sol-sol russeS-300.
"D’une part les Etats-Unis et l’Occident en général cherchent à aggraver leurs relations avec la Russie après les événements en Ossétie du Sud. D’autre part, Moscou fait preuve d’un comportement indépendant en rencontrant les pays membres de l’Organisation de coopération de Shanghai et la Syrie. Dans ce contexte, la réalisation du contrat de livraison de S-300 à l’Iran – très avantageux pour la Russie – semble parfaitement logique", a fait savoir M. Poukhov.
"Les pays occidentaux ne manquent pas sombrer dans l’hystérie chaque fois qu’il s’agit de livrer des armes à l’Iran. La Russie pourrait retourner cette situation à son avantage en leur disant: si vous admettez la Géorgie et l’Ukraine au sein de l’OTAN, la Russie vendra des armes à l’Iran. Et pas seulement à l’Iran… Il y a aussi la Syrie et le Venezuela", a souligné l’expert.
Des systèmes S-300P ont été livrés, dans différentes versions, à l’Ukraine, à la Biélorussie, au Kazakhstan, à la Slovaquie, à la Bulgarie, à Chypre et à la Chine. Selon les médias, les Etats-Unis ont également acquis certains éléments du système afin de les étudier.
Les dernières versions du S-300 sont en mesure de détruire les avions à une distance de 150 à 200 km, ainsi que les missiles de croisière évoluant à une altitude de six à 100 m.