L’agression Usraélienne contre l’Iran serait proche.
Tandis que la bande des journaleux se perd en conjectures quant à la
signification et aux conséquences de l’ascension de Sarah Palin, de
mairesse d’un trou perdu à future éventuelle vice-présidente des
Etats-Unis – et quand à la question de savoir si la vie privée de sa
fifille est un gibier autorisé pour tous les médias à l’exception du
National Enquirer – ceux parmi nous dont le boulot est de monter la
garde sur les remparts et de donner les véritables infos se demande
quand – et non pas : si – le Parti de la Guerre va sortir un lapin de
son proverbial chapeau. Depuis des mois, je lance des avertissements,
sur ce site (lien ci-dessous), sur une attaque américaine imminente
contre l’Iran, et voici qu’aujourd’hui, je pense que les Hollandais ont
raison de confirmer mon diagnostic. Leur service de renseignement, a
indiqué la presse, se serait retiré d’une opération clandestine à
l’intérieur du territoire iranien au motif qu’une frappe américaine est
juste au coin de la rue – c’est une « question de semaines », a écrit
De Telegraaf, un quotidien batave.
Selon
cet article, les Hollandais avaient infiltré le projet d’armement
allégué des Iraniens, et ils étaient fermement installés dans la place
lorsqu’ils ont eu vent que les Américains s’apprêtaient à lancer une
attaque par missiles contre des installations nucléaires iraniennes.
Prudemment, ils ont alors décidé de renoncer à leur opération, et ils
se sont retirés.
Vous vous en souvenez sans doute : cela
fait des mois que les Israéliens menacent de frapper l’Iran de leur
propre chef : ce qui a changé, c’est le fait que maintenant,
apparemment, les Etats-Unis ont cédé devant ce qui n’est qu’un cas de
chantage éhonté, et qu’ils ont accepter de faire le boulot à leur
place. Voir la déclaration de Sarko ce 4 septembre à Damas!
Nous
n’avons pas beaucoup entendu parler de l’Iran, ces jours derniers, tout
du moins, en comparaison des titres menaçants d’il y a quelques mois,
où les rumeurs de guerre tournoyaient, rapides et véhémentes. La «
menace » russe semble avoir supplanté la « menace » iranienne, dans la
parodie de choix opéré par le Parti de la Guerre. Ce que nous ignorons
encore, toutefois, c’est si ces deux points focaux de tension sont
intimement reliés entre eux. Voir ci-dessous l’analyse de Borchgrave
membre CISS.
D’après un article du vétéran correspondant du
Washington Times, Arnaud de Borchgrave, l’intime coopération des
Israéliens avec l’armée géorgienne dans la mise au point du blitz
contre l’Ossétie du Sud déclenché par le président Saakashvili avait eu
pour origine une promesse des Géorgiens de permettre aux Israéliens
d’utiliser les terrains d’aviation de la Géorgie afin de concocter leur
frappe contre l’Iran.
Le principal problème auquel Tel Aviv
était confronté, pour rendre ses menaces contre l’Iran ne serait-ce que
crédibles, était la distance à couvrir pour les avions de combat
israéliens, qui auraient eu une grande difficulté à parvenir sur leurs
cibles et à en revenir sans se réapprovisionner en carburant. D’autant
que le survol irakien était aléatoire ! Grâce à l’accès aux aéroports
de l’ « Israël du Caucase », comme Borchgrave appelle la Géorgie – en
citant Saakashvili – la probabilité d’une attaque israélienne entra
dans le monde des possibilités réalistes. De Borchgrave affirme :
«
Aux termes d’un accord secret conclu entre Israël et la Géorgie , deux
aérodromes du Sud de la Géorgie ont été désignés pour le décollage de
bombardiers israéliens, dans l’éventualité d’attaques préemptives
(israéliennes) contre des installations nucléaires iraniennes.. Cela
aurait la vertu de réduire considérablement la distance que les
bombardiers israéliens auraient eu à couvrir avant de pouvoir frapper
leur cible en Iran. Ajoutons que, pour atteindre l’espace aérien
géorgien, l’armée de l’air israélienne survolerait la Turquie.
«
L’attaque contre l’Ossétie du Sud ordonnée par Saakashvili dans la nuit
du 7 août a donné aux Russes un prétexte qui leur a permis d’ordonner
aux Forces Spéciales (russes) d’investir ces installations
israéliennes, dans lesquelles un certain nombre de drones israéliens
auraient été saisis. »
Des rapports faisant état d’un
nombre indéterminé de « conseillers » israéliens en Géorgie (allant de
cent à mille) ne dit rien de bon, en ce qui concerne la situation sur
le terrain. Les Israéliens étant d’ores et déjà installés dans ce pays,
c’est toute la logistique d’une telle attaque par le revers qui serait
grandement simplifiée. Les pilotes israéliens n’auraient plus qu’à
survoler l’Azerbaïdjan, et ils se retrouveraient dans l’espace aérien
iranien – avec Téhéran sous leur feu. Même schéma avec l’Alliance du
Nord en 2001 et les Kurdes en 2003… La tenaille.
Confrontés
à ce fait accompli – si l’on doit en croire les Hollandais – les
Américains semblent avoir capitulé. Si tel est effectivement le cas, il
ne nous reste plus beaucoup de temps. Bien que de Borchgrave écrive que
« le fait que l’aviation israélienne puisse toujours compter sur ces
bases aériennes [en Géorgie, ndt] pour lancer des raids de bombardement
contre les installations nucléaires iraniennes est désormais [après
l’intervention défensive russe, ndt] remis en doute », je ne vois pas,
personnellement, pour quelle raison la défaite des Géorgiens dans la
guerre de Saakashivili contre les Ossètes devrait nécessairement
signifier que le projet [israélien, ndt] de frapper l’Iran via la
Géorgie aurait été ajourné. De fait, à la lecture du compte-rendu
sidérant que fait de Borchgrave de l’ampleur de la collaboration Tel
Aviv-Tbilissi, on ne peut trouver des raisons supplémentaires, pour
tous ceux que cette question préoccupent, de continuer à se faire des
cheveux blancs :
« Saakashvili était convaincu qu’en
envoyant 2 000 de ses soldats en Irak (lesquels soldats furent
immédiatement rapatriés par la voie des airs par les Etats-Unis après
que la Russie ait lancé une contre-attaque massive contre la Géorgie ),
il serait récompensé de sa loyauté. Il ne pouvait imaginer que le
président Bush, un ami personnel, l’aurait laissé dans la merde. La
Géorgie , selon la vision que Saakashvili avait de son pays, était l’ «
Israël du Caucase ».
Saakashvili, un homme brouillon et
imbu de lui-même, a désormais encore plus de raisons de passer derrière
le dos de l’Oncle Sam et de donner aux Israéliens une position de tir
imprenable sur Téhéran. Avec cette épée de Damoclès suspendue au-dessus
de la tête des Américains, les arguments en faveur d’une frappe des
Etats-Unis bien plus limitée n’en deviennent que par trop évidents.
En
définitive, si les Israéliens passaient à l’attaque, c’est la totalité
du monde musulman qui se rangerait, uni, derrière les Iraniens. ??! Si,
d’un autre côté, les Etats-Unis faisaient le sale boulot d’Israël, Tel
Aviv s’agitant dans l’ombre, cela serait vraisemblablement bien moins
provocateur, et cela pourrait même générer un soutien implicite chez
les dirigeants sunnites des alliés arabes de l’Amérique. C’est ce qui
va se passer, quoi qu’il en soit, selon ce raisonnement, aussi, nous
pourrions tout aussi bien faire le boulot directement, plutôt que de le
sous-traiter aux Israéliens, qui ont menacé – via des commentateurs «
indépendants » comme l’historien et super-faucon israélien Benny Morris
– d’utiliser des armes nucléaires contre des villes iraniennes.
En
termes de politique intérieure américaine, la route de la guerre contre
Téhéran avait été pavée depuis bien longtemps : les deux principaux
partis et leurs candidats à la présidence ont donné au Parti de la
Guerre le feu vert pour frapper Téhéran – explicitement pour McCain,
tacitement, dans le cas d’Obama – mais non moins fermement l’un que
l’autre.
Le décor est planté, les répétitions sont
terminées, et les acteurs connaissent leur texte : tandis que le rideau
se lève sur l’Acte I de la tragédie « La Troisième Guerre Mondiale »,
respirez un bon coup, et priez tous les dieux que vous voudrez que ce
drame mortel soit avorté.
*traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier
Source : Antiwar
http://www.toutsaufsarkozy.com/cc/article02/EkkpVyyukZXGuRjHqj.shtml