Ossétie du Sud: les instructeurs israéliens
étaient partis juste avant les hostilités (presse)
pendant un an, ont regagné leur pays peu avant la reprise des
hostilités en Ossétie du Sud, a rapporté lundi le quotidien israélien
Haaretz.
Selon le journal qui cite des sociétés
privées qui ont travaillé en Géorgie, les inspecteurs estiment que le
niveau de formation de l’armée géorgienne est faible.
La société Defensive Shield, qui
appartient au général de réserve Gal Hirsch, a déclaré avoir rempli ses
obligations envers Tbilissi, assurant qu’aucun de ses employés ne se
trouvait en Géorgie. Une autre société israélienne chargée de former
les soldats géorgiens, Global CST, a affirmé avoir terminé ses
activités en Géorgie à la fin du mois de juillet. Cette société est
dirigée par le général de réserve Israel Ziv qui, comme Gal Hirsch, a
dû quitter Tsahal après l’échec de la guerre israélo-libanaise de 2006.
Les deux sociétés ont travaillé en Géorgie avec le feu vert du
ministère israélien de la Défense.
L’armée géorgienne est
intervenue dans la nuit du 7 au 8 août dernier en Ossétie du Sud, une des deux
républiques sécessionnistes qui revendiquent leur indépendance par rapport à la Géorgie. Elle a
pilonné Tskhinvali, la capitale, tuant au moins 2.000 civils selon les
estimations russes. L’envoi de renforts russes ajouté aux raids aériens
réguliers a permis de renverser la situation.
Haaretz cite les propos d’un instructeur israélien qui qualifie
"d’aventure" le comportement de ses disciples géorgiens et évalue
défavorablement les chances de réussite d’une riposte géorgienne face à la Russie.
"Ils se sont lancés dans une aventure que je ne me serais jamais permise
vu le niveau de formation des troupes géorgiennes", raconte cet
instructeur, qui occupait un poste élevé au sein de Tsahal.
"Aujourd’hui, l’armée géorgienne ne peut en aucun cas être considérée
comme un adversaire sérieux des Russes. Les Géorgiens ont une petite armée qui
ressemble fortement à celles de la plupart des pays du tiers-monde", a-t-il
confié.
Mais Israël n’a pas seulement participé à la formation des troupes géorgiennes.
Depuis au moins sept ans, c’est un fournisseur d’armes régulier de Tbilissi.
Le quotidien Maariv, qui a mené sa propre enquête, a évalué les exportations
militaires israéliennes vers la
Géorgie à 300 millions de dollars. Selon le journal, l’Etat
hébreu a livré à Tbilissi un lot de drones, dont au moins un a été abattu
au-dessus de l’Abkhazie séparatiste, et des lance-roquettes multiples étalés
lors d’un défilé militaire à Tbilissi.
Parmi les responsables politiques qui "profitent" de la coopération
avec la Géorgie,
Maariv cite l’ex-ministre de l’Intérieur Roni Milo, qui représenterait les
intérêts des entreprises d’armement israéliennes.
Le quotidien Yediot Aharonot constate également la participation d’Israël au
renforcement du potentiel militaire géorgien, soulignant le rôle de Juifs
géorgiens dans l’établissement de contacts militaires, dont le ministre de la Défense David
Kezerachvili, "un ancien Israélien qui parle couramment l’hébreu".
"Ses portes étaient ouvertes à tout Israélien qui venait et proposait à
son pays des armes fabriquées en Israël. Contrairement à d’autres pays d’Europe
de l’Est, ces transactions étaient rapides, essentiellement grâce à l’engagement
personnel du ministre de la
Défense", a déclaré une source proche des vendeurs
d’armes citée par le journal.
Après la reprise des hostilités en Ossétie du Sud, le ministère israélien des
Affaires étrangères a proposé d’interdire complètement les livraisons d’armes à
la Géorgie,
proposition qui n’a jusqu’à présent pas trouvé de soutien au ministère de la Défense, selon les médias
israéliens.