Extrait de la Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 29 juin 2022
Sur la participation à venir de Sergueï Lavrov à la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20
Maria Zakharova : » Je rappelle que les 7 et 8 juillet, à Bali, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera à la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 sous l’égide de la présidence de l’Indonésie.
Les discussions porteront sur le renforcement des fondements du multilatéralisme dans le cadre d’un ordre mondial polycentrique ainsi que le renforcement de la sécurité alimentaire et énergétique. Une attention particulière sera accordée à la relance de la croissance économique, à l’élimination des conséquences de la pandémie de coronavirus, la réalisation des Objectifs de développement durable dans le cadre de la transition énergétique et de la transformation numérique.
Le calendrier des rencontres bilatérales du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov sera également chargé. Des contacts sont prévus en marge de la réunion des ministres des Affaires étrangères entre le Ministre et ses homologues étrangers, notamment de la Chine, du Mexique, de l’Afrique du Sud, du Brésil, ainsi que des consultations avec la direction des organisations internationales invitées. »
Point de situation en Ukraine
» Pratiquement tout le territoire de la République populaire de Lougansk (RPL), une grande partie de la République populaire de Donetsk (RPD), toute la région de Kherson et des parties significatives des régions de Kharkov et de Zaporojie, les ports de Marioupol et de Berdiansk en mer d’Azov ont été libérés depuis le début de l’opération militaire spéciale en Ukraine. La vie pacifique reprend sur les territoires libérés des unités néonazies, l’économie et l’industrie se redressent, l’infrastructure est reconstruite, des entreprises commencent à travailler, des écoles, des maternelles, des cliniques et de hôpitaux s’ouvrent. Pour le 1er juillet 2022 est prévu le rétablissement de la communication ferroviaire de fret et de passagers entre la Crimée et Melitopol.
Comme les autorités russes l’ont déclaré à plusieurs reprises, dans le cadre de l’opération les forces armées russes frappent uniquement des sites militaires et uniquement avec des armes de haute précision. Des cessez-le-feu sont adoptés et des couloirs humanitaires sont ouverts pour évacuer des civils des zones dangereuses. Plus de 2,15 millions de personnes, dont plus de 340.000 enfants, sont venues en Russie depuis le début de l’opération. La Russie organise l’acheminement d’aide humanitaire aux civils des territoires de l’Ukraine, de la RPL et de la RPD libérés des néonazis. 37.000 tonnes de nourriture, de médicaments et d’autres objets de première nécessité ont été livrées depuis le 24 février 2022.
Dans ce contexte, le régime de Vladimir Zelenski renforce la campagne de désinformation agressive contre la Russie. Il invente de nouveaux faux prétextes pour accuser notre pays de destruction de la population civile et de l’infrastructure civile (disent-ils). C’est notamment le cas d’une prétendue attaque de missiles russe touchant un immeuble résidentiel dans le district Chevtchenkovski de Kiev, tuant une fillette de 6 ans. En réalité, le 26 juin 2022, une roquette ukrainienne de S-300 abattue par la défense antiaérienne ukrainienne est tombée sur un immeuble détruit encore en avril. C’était une tentative ratée de lutter contre l’aviation russe, qui a détruit par une frappe de haute précision un atelier de l’usine Artiom à proximité fabriquant des munitions pour des lance-roquettes multiples (LRM) ukrainiens. Sachant que l’infrastructure civile n’a pas été endommagée.
Une autre provocation scandaleuse du régime de Vladimir Zelenski a été la tentative d’accuser l’armée russe d’avoir attaqué, le 27 juin, un centre commercial de Krementchoug où, selon le régime de Kiev, se trouvaient près de mille civils. Malheureusement, tous ces fakes étaient relayés. D’après le régime de Kiev, un incendie est survenu dans le bâtiment, il y a des civils et des blessés. Je voudrais attirer l’attention sur les informations présentées par le Ministère russe de la Défense. Elles ont été également soutenues au sein des organisations internationales par nos établissements diplomatiques. Ces informations témoignent qu’à quelques dizaines de mètres de ce centre commercial se trouvent des ateliers de l’usine de défense de Krementchoug de véhicules Kredmach, où étaient stockées des armes et des munitions venues des États-Unis et de l’UE pour être envoyées à l’armée ukrainienne dans le Donbass.
Le public occidental pourrait demander à ses régimes pourquoi envoyer et stocker des armes et des munitions à proximité immédiate d’un centre commercial. Cette question n’est pas venue à l’esprit? Vraiment? Ni aux journalistes occidentaux, ni aux ONG occidentales, ni aux humanitaristes tant préoccupés par la situation autour de l’Ukraine. Cette question ne s’est jamais posée? Pourquoi les régimes occidentaux livrent des armes sur le territoire ukrainien qui sont entreposées à proximité immédiate d’une infrastructure civile densément peuplée. C’est fait intentionnellement. C’est précisément ce que nous appelons « se cacher derrière des civils » les présentant sous la forme d’une « facture », les utilisant comme otages d’intérêts géopolitiques. Ce sont ces ateliers et non des centres commerciaux et des civils qui ont été détruits par des frappes précises de l’aviation russe.
Les passions ne s’apaisent pas autour du mythe artificiel sur une apocalypse alimentaire mondiale soi-disant provoquée par la russe à cause du blocus des céréales ukrainiennes. Le plus étonnant, c’est que ni les chiffres, ni les faits, ni les informations des organisations internationales, ni leurs propres informations sur la production alimentaire dans les pays occidentaux ne le confirment. Rien n’est pris en compte dans la propagation de ce mythe. L’image nécessaire a été créée, les thèses inscrites dans les consignes ont été diffusées. Aucun fait d’envergure mondiale avec des chiffres de production alimentaire ni les faits de livraisons de céréales dans les pays occidentaux ne peuvent contrer cette campagne médiatique. Cette mise en scène a pris une ampleur mondiale. Prenez les déclarations révoltantes et inadmissibles de la Ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock: « La Russie utilise sciemment la faim comme une arme et prend le monde entier en otage. » Elle ment, et ce, de manière arrogante et cynique. Annalena Baerbock fait tout pour faire oublier que c’est son pays qui avait historiquement utilisé la faim comme une arme et prenait des gens en otage en éliminant la population civile et voulant rayer notre pays de la carte.
Répétons: la Russie n’empêche pas les exportations de céréales d’Ukraine. Le Ministère russe de la Défense ouvre chaque jour des couloirs de sécurité, en informe tous les partenaires et l’Organisation maritime internationale. Nous sommes prêts à assurer le passage de navires commerciaux étrangers du Bosphore aux eaux territoriales ukrainiennes et inversement. Cela a été exprimé plusieurs fois à tous les niveaux. Bien évidemment, à condition de les inspecter pour exclure la présence de produits militaires et leur accompagnement par des navires de guerre, des avions et des drones étrangers.
Mais quel est le véritable obstacle aux exportations de céréales ukrainiennes? Aujourd’hui, c’est empêché par les autorités ukrainiennes elles-mêmes, qui sont responsables du passage de navires commerciaux dans leurs eaux territoriales, en déminant ou en accompagnant les navires.
De plus, la Russie est prête à exporter des dizaines de millions de tonnes de ses propres céréales en cas de levée des interdictions occidentales sur leurs exportations. De quoi l’Occident s’inquiète-t-il? Souhaite-t-il éviter la famine dans le monde? Alors qu’il cesse de bloquer les livraisons de nourriture, or c’est ce que font Washington, Bruxelles et Londres. Je rappelle que les interdictions occidentales concernent: les entrées de navires dans les ports russes, la maintenance de navires russes dans des ports étrangers, l’assurance des transports maritimes et virements bancaires. Tout cela est fait pour attiser artificiellement cette situation. Mais c’est Washington, Londres et Bruxelles qui le font. Malheureusement, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’UE ne sont pas prêts à assumer la responsabilité pour leurs propres démarches même pour éradiquer le risque d’une famine mondiale, dont ils parlent tant. Ils organisent des conférences pour savoir comment éviter la faim sur Terre. Les mêmes personnes qui élaborent de nouvelles restrictions logistiques, financières et économiques avec un air intelligent cherchent à savoir à la table des négociations ce qu’il faut faire pour livrer librement de la nourriture dans les quatre coins du monde. Qu’est-ce que c’est? Du cynisme? De la stupidité? De l’arrogance? Je trouve que c’est un crime à l’échelle de l’univers dont quelqu’un doit répondre. Comme c’était toujours le cas avec ce que voulaient cacher ou dissimuler les régimes occidentaux et ce qui devenait de notoriété publique. Aujourd’hui, cela arrive assez rapidement. Il ne faudra pas attendre dix ans, cinq ans ou même un an. Nous saurons la vérité sur ceux qui fabriquaient cette apocalypse alimentaire sur notre planète et comment. Nous savons que c’est l’œuvre des régimes occidentaux. Il y a des noms concrets. Je pense que nous les connaitrons bientôt.
Les États-Unis et leurs alliés ne cessent pas d’alimenter l’Ukraine en armes. Selon des experts occidentaux, le montant total de l’aide militaire, financière et humanitaire promise à l’Ukraine depuis le 24 janvier 2022 s’élève à plus de 80 milliards de dollars, dont 45% sont purement un soutien militaire. Les livraisons d’armes créent une menace à la sécurité non seulement en Ukraine, mais également en dehors. 40.000 lance-missiles sol-air Stinger, lance-missiles antichars Javelin, lance-grenades et d’autres équipements militaires pourraient et se retrouveront sur les marchés noirs du monde entier. La police de plusieurs pays d’Europe occidentale et orientale constate déjà une hausse considérable du trafic d’armes en provenance du territoire contrôlé par Kiev. Ne dites pas ensuite que nous n’avions pas prévenu. Nous avertissons chaque jour. Tout ce qui est livré sur le territoire de l’Ukraine sous la forme d’armes reviendra à travers le marché noir, avant tout en Europe.
L’Occident continuer d’attiser la situation et retarde artificiellement l’opération militaire spéciale en apportant à Kiev non seulement une aide militaire, mais également un soutien politique. C’est dans ce contexte que nous percevons la décision du sommet de l’UE des 23 et 24 juin d’accorder à l’Ukraine le statut de candidat à l’UE, ce qui est, en fait, un autre exemple d’actions de régimes occidentaux pour exploiter le territoire ukrainien et l’utiliser pour contenir la Russie. Cela n’a rien à voir avec le développement de l’économie de l’Ukraine, des institutions financières et démocratiques. Cela est même dit dans ces mêmes décisions qui constatent un bas niveau des acquis de l’Ukraine en termes de paramètres fixés pour les candidats. Mais cela arrêt-t-il quelqu’un quand il faut remplir l’ordre politique et expliquer et motiver les livraisons de différentes armes? L’atermoiement de l’opération spéciale ne conduira qu’à une hausse du nombre des victimes civiles parmi la population des républiques du Donbass et de l’Ukraine. L’Occident le sait. Tout simplement il s’en moque. Il estime que ce sont des vies des gens qui ne sont pas comme eux. Les Occidentaux sont exclusifs. Les gens (c’est ce que l’Occident pensait toujours historiquement) à l’est du « centre » de l’Europe ne méritent pas la même attitude, et leurs vies ne sont pas aussi « chères » par rapport à la vie de ceux qui vivent en Occident. La question est seulement de savoir où se trouve ce fameux « centre » de l’Europe ? Pourquoi Bruxelles a-t-il décidé qu’il se trouve précisément là? Si vous connaissez la géographie (nous savons qu’ils ne la connaissent pas très bien), regardez le continent, prenez une règle et regarder où se trouve le centre de l’Europe, le centre du continent européen. Je ne parle pas de l’Eurasie. Tirons les choses au clair au moins avec l’Europe.
Les tentatives agressives de l’Occident d’imposer sa vision de l’ordre mondial et l’utilisation cynique du facteur ukrainien à ces fins ne fait que prouver une fois de plus la pertinence des objectifs de l’opération militaire spéciale, qui seront forcément atteints, comme l’ont déclaré les autorités russes. »
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