
Taliban fighters take control of Afghan presidential palace after the Afghan President Ashraf Ghani fled the country, in Kabul, Afghanistan, Sunday, Aug. 15, 2021. (AP Photo/Zabi Karimi)
International (LVO) : L’ambassade de Russie à Kaboul a déclaré lundi que le président afghan Ashraf Ghani avait fui le pays avec un hélicoptère et quatre voitures remplis d’argent liquide et qu’il avait dû laisser une partie de l’argent derrière lui, faute de place suffisante, a rapporté l’agence de presse russe RIA.
Le président afghan Ashraf Ghani a quitté dimanche le palais présidentiel de la capitale Kaboul, où ont pénétré les insurgés talibans qui ont renversé son gouvernement en quelques semaines seulement, en déclarant vouloir éviter un bain de sang.
La Russie a annoncé qu’elle conserverait une présence diplomatique à Kaboul et espère développer des liens avec les talibans, même si elle affirme ne pas vouloir les reconnaître tout de suite comme les dirigeants du pays et qu’elle observera de près leur comportement.
» Quant à l’effondrement du régime (sortant), la façon dont Ghani a fui l’Afghanistan parle d’elle-même « , a déclaré Nikita Ishchenko, le porte-parole de l’ambassade russe à Kaboul, cité par RIA.
» Quatre voitures étaient remplies d’argent, ils ont essayé de cacher une autre partie dans un hélicoptère, mais tout ne rentrait pas. Une partie de l’argent est donc restée sur le tarmac « , a-t-il expliqué selon RIA.
Nikita Ishchenko a confirmé ses propos à Reuters, citant des « témoins » présents sur place comme source de ses informations.
Les Talibans ont repris le contrôle de la Capitale de l’Afghanistan.
Les bombardiers US ont tué plus d’Afghans en quelques jours que les talibans globalement bien accueillis. À l’aéroport de Kaboul les militaires américains ont ouvert le feu sur la foule et ont chassés les Afghans de leurs avions pour les alléger. Ce lundi d’ailleurs, une première attaque anti-US a eu lieu.
Selon Southfront, Après que les talibans sont entrés dans Kaboul, les États-Unis ont tenté à nouveau de prendre l’initiative. L’aviation américaine a effectué au moins deux frappes de drones contre les talibans. En réponse, ces derniers ont lancé une attaque aux missiles contre les troupes américaines stationnées à l’aéroport international de Kaboul. Les talibans ont visé le pont aérien reliant al Udeid à Kaboul.
« Pour le moment, le bilan des victimes reste inconnu. L’ambassade américaine en Afghanistan, désormais dans la zone abritant l’aéroport de Kaboul, signale le bombardement du pont aérien par des inconnus et confirme qu’au moins une explosion s’est produite. Des membres du mouvement ont donné 72 heures à la partie américaine pour évacuer leurs militaires et diplomates. Les attaques de représailles se poursuivent de part et d’autre et si l’ultimatum des talibans n’est pas respecté, ces derniers ont menacé l’armée américaine et les forces de l’OTAN d’attaques encore plus violentes », ajoute le site.
« Si Washington essaie de prendre des contre-mesures contre les talibans, ce sera sa plus grosse erreur. Premièrement, il n’y a rien que les troupes américaines puissent faire contre les forces écrasantes des talibans. Deuxièmement, les États-Unis n’ont tout simplement aucune couverture. Si on parle des 5 000 militaires qui se trouvent à l’aéroport de Kaboul, les talibans les détruiront en quelques heures seulement et ce sera la plus grosse perte des États-Unis », note le site.
Pourquoi ?
« Les soldats et les diplomates américains ont été évacués avec des hélicoptères CH-47, le dernier aéroport civil d’Afghanistan étant menacé. Les talibans donnent l’impression d’être en mesure de réellement menacer le corridor aérien Qatar-Kaboul. Si l’armée américaine recourt à son bombardier B-52 depuis la base aérienne d’al-Udeid au Qatar, les talibans seraient tentés d’étendre leur bataille jusqu’aux bases US à l’étranger. Et là, il y aurait des forces qui meurent d’envie de l’aider. Alors l’annonce de rapatriement des civils afghans et sans visa aux USA, un vrai sale coup destiné à se payer un bouclier humain? Bien possible. Trois civils afghans sont tombés ce lundi à l’aéroport sous les balles yankees. »
Dans le contexte de la reddition pacifique de Kaboul aux talibans, des membres du mouvement taliban ont donné 72 heures à la partie américaine pour évacuer leurs militaires et diplomates. Si cet ultimatum n’est pas respecté, les talibans ont annoncé qu’ils détruiraient leurs adversaires avec des forces supérieures.
Les membres des talibans ont déclaré qu’ils garantissent actuellement pleinement la sécurité de l’aéroport international de Kaboul et ne prendront aucune mesure contre les forces de l’OTAN et les diplomates sur son territoire, à condition que les forces de l’Alliance n’essayent pas d’intervenir dans la situation. Sinon, cela sera considéré comme une violation des accords et entraînera la destruction complète de l’ennemi.
À leur tour, les diplomates américains ont déjà partiellement quitté le territoire afghan. Jusqu’à présent, il y a plusieurs milliers de soldats américains dans le pays, et Washington a ordonné l’envoi d’un millier de soldats supplémentaires dans ce pays, ce qui indique le fait que les États-Unis ignorent les avertissements des talibans.
La France quant à elle met « tout en œuvre pour assurer la sécurité des Français » encore en Afghanistan, sa « priorité absolue » et le président Macron « suit heure par heure la dégradation très préoccupante de la situation », avait fait savoir l’Élysée.
Selon le Quai d’Orsay, qui également fait évacuer son personnel diplomatique vers l’aéroport de Kaboul, le ministère des Armées va envoyer des renforts militaires aux Émirats arabes unis [où la France dispose d’une base aérienne, ndlr] pour faciliter l’évacuation des ressortissants français ainsi que les personnalités afghanes ayant besoin d’une protection.
« Sur instruction du président de la République, le ministère des Armées va déployer dans les prochaines heures des renforts militaires et des moyens aériens aux Émirats arabes unis, pour que de premières évacuations vers Abou Dhabi puissent commencer », a en effet indiqué Jean-Yves Le Drian, le chef de la diplomatie française.
Et de confirmer la décision « de relocaliser l’ambassade sur le site de l’aéroport de Kaboul […] pour procéder notamment à l’évacuation de l’ensemble de nos compatriotes qui se trouveraient encore dans le pays ».
En outre, a continué M. Le Drian, la « France n’oublie pas celles et ceux qui ont travaillé pour elle » et « malgré l’accélération des événements », elle « entend faire le maximum pour continuer de mettre en protection les personnalités de la société civile afghane, défenseurs des droits, artistes et journalistes particulièrement menacés pour leur engagement ».
Aussi, a souligné le ministre, « tout est mis en œuvre actuellement pour maintenir, autant que possible, une capacité de délivrance des visas depuis l’aéroport de Kaboul, avec notamment l’envoi d’une mission de renfort et permettre leur évacuation. La France est au rendez-vous de la solidarité avec tous ceux qui défendent la liberté ».
Via un communiqué publié ce 15 août à 19:50, le ministère des Armées a annoncé qu’il va lancer l’opération APAGAN pour assurer l’évacuation de « ressortissants » en Afghanistan.
« Deux avions de transport de l’Armée de l’Air et de l’Espace, un C130 et un A400M, avec à leur bord du fret et des personnels décolleront cette nuit et demain matin pour la Base aérienne 104 (BA104) d’Al Dhafra aux Émirats arabes unis (EAU). Renforcé par des militaires des forces françaises stationnées aux Émirats arabes unis, le dispositif interarmées comprenant des éléments de protection, de transit aérien, d’accueil, de soutien médical et de commandement et de coordination effectuera des norias entre Abou Dhabi et l’aéroport de Kaboul. La première rotation est prévue dès le 16 août », indique le ministère des Armées.
Et ce dernier d’ajouter : « Une fois accueillis et hébergés au sein des Forces françaises stationnées aux Émirats arabes unis les ressortissants seront transportés vers la métropole par d’autres avions de l’Armée de l’Air et de l’Espace [A330 Phénix] ».
Sputnik affirme que » Kaboul, c’est Saïgon «
La fuite des diplomates américains de Kaboul réveille les souvenirs du Vietnam
L’ambassade américaine à Kaboul est évacuée, alors que l’étau des talibans se resserre sur la capitale afghane. Les images d’exfiltration en hélicoptère rappellent les déroutes de la guerre du Vietnam.
Alors que les talibans font peu à peu leur entrée dans Kaboul, les personnels de l’ambassade américaine se voient forcés d’évacuer. Les troupes américaines s’affairent pour transporter les diplomates vers l’aéroport de la ville, a confirmé le secrétaire d’État Antony Blinken sur ABC News.
La plupart de ces exfiltrations se font par la voie des airs. De nombreux observateurs n’ont d’ailleurs pas manqué de faire le parallèle avec la chute de Saïgon, en avril 1975, durant laquelle les ballets d’hélicoptères s’étaient succédé au-dessus des bâtiments de l’administration américaine.
Interrogé sur ce parallèle peu flatteur, Antony Blinken a tenu à souligner que « ce n’était manifestement pas Saïgon ».
Ces images sont également un camouflet pour Joe Biden, qui avait déclaré début juillet qu’il n’y avait « pas la moindre similitude » entre la situation afghane et la retraite du Vietnam.
« Les talibans ne sont pas l’armée nord-vietnamienne. En aucun cas, vous ne verrez des gens évacués par le toit de l’ambassade américaine en Afghanistan », avait ainsi affirmé Joe Biden devant la presse, il y a tout juste un mois.
Le président américain avait ajouté que la probabilité que les talibans envahissent l’ensemble du pays était « très faible », affirmant que l’armée afghane régulière était « mieux entraînée, mieux équipée » que son adversaire. Ce 10 août, la porte-parole de la Maison-Blanche Jen Psaki avait encore soutenu que la chute du gouvernement afghan n’est pas « inévitable ».
Du côté du renseignement américain, la possibilité de voir tomber rapidement Kaboul semble également avoir été balayée d’un revers de main. Les analystes tablaient sur une résistance de 90 jours dans la capitale, avait ainsi confié un responsable de la défense à Reuters début août, citant les services de renseignement.
Les talibans ont annoncé une « amnistie générale » pour les fonctionnaires et leur ont assuré qu’ils pouvaient continuer à travailler en toute tranquillité.