Le 9 mai 2016, nous avons été reçus à Bagdad, dans ses locaux, par son excellence le responsable du waqf (1) chiite irakien Saïd al Moussaoui pour réaliser un entretien. Il a son correspondant sunnite en la personne de Abdullatif al Humayim, que nous interviouvrons quelques heures plus tard dans un autre quartier de Bagdad (la transcription de cet entretien frère ici). L’entretien, préparé sur la route menant de Kerbala à Bagdad a été mené par Maria Poumier. J’ai ajouté quelques notes de bas de page pour éclairer sur quelques termes, notions, et événements, sans doute énigmatiques pour le lecteur occidental. Il s’agit d’une transcription brute de notre interprète, Salah Guettaf, que j’ai à peine littérarisée par endroits. M. al Moussaoui nous livre un témoignage de première main sur la réalité de la situation en Irak, les évolutions récentes sur le terrain, et met solennellement en garde le gouvernement français contre son alliance avec les pays promoteurs du wahhabisme, comme l’Arabie Saoudite, wahhabisme qui est exactement le logiciel de Daech contre lequel le gouvernement français s’est déclaré en guerre.
Maria Poumier : Excellence, nous sommes très honorés d’être reçus par vous. Notre petite équipe… nous sommes quatre journalistes (2), et nous souhaitons informer la population française sur les réalités de l’Irak, parce que l’image de l’Irak est très déformée. On parle toujours de l’Irak en termes de guerre civile. Nous voulons combattre cette mauvaise opinion qui prévaut concernant votre pays.
Saïd al Moussaoui : Je vous remercie beaucoup pour cet effort que vous faites pour montrer la réalité de la situation en Irak, et vous êtes les bienvenus. Et nous croyons que rapporter la vérité telle qu’elle est aux gens, aux populations, est un acte sacré. Cet effort est très respectable.
MP : Je suis obligé de présenter, pour le public français, la spécificité de votre rôle. En France les autorités politiques ne respectent pas les autorités religieuses chrétiennes, au contraire. Alors nous admirons beaucoup votre collaboration, en tant que dirigeant religieux, avec le gouvernement. Nous pensons que c’est un facteur de force de l’Irak, force pour la pays, force pour son avenir, et force pour sa cohésion, son unité.
SM : Merci beaucoup.
MP : Vous avez appelé à la guerre patriotique, à la Guerre Sainte, car c’est la guerre de toute la population contre Daech, et dans l’histoire du chiisme, c’est exceptionnel. Les dirigeants chiites ont appelé à une guerre comparable lors de l’invasion britannique, en 1915 (3), et contre Daech en 2014 (4). C’est plus grave ce qui se passe maintenant, que ce qui s’est passé dans les siècles précédents (5) ?
SM : Effectivement, par principe ce que vous dites là est juste. Daech n’a pas de principes humains. Son but c’est de détruire, détruire aussi bien les droits humains, les droits sociaux, et l’infrastructure irakienne, donc le marja (6), le guide spirituel est intervenu pour arrêter ce mouvement inhumain, ce mouvement criminel, ce mouvement terroriste, auquel les Irakiens ont fait face avec courage. Ceci dit, Daech n’est un mouvement ni humain, ni religieux. Son but c’est de détruire aussi bien les Zaïdis, que les Irakiens de toutes les ethnies et de toutes les tendances politiques, sociologiques, et religieuses.
MP : Nous avons vu les destructions de la mosquée de Balad. Il y a d’autres destructions de mosquées chiites. Ce sont des destructions importantes ?
SM : Comme il est connu, vous l’avez vu sur toutes les chaînes médiatiques dans le monde. Là où intervient Daech, c’est la destruction. Ils ont aussi bien détruit les mosquées comme vous l’avez vu à Balad, qu’ailleurs, et ainsi, le tombeau des saints et des prophètes ; ne laissant aucun symbole religieux à Mossoul au ailleurs sans le détruire. Pour correction, ce qui s’est passé pour le minaret, c’est la mosquée des deux imams, al Khadimiyya (6), et tout près de Balad.
MP : Nous l’avons visité, nous avons constaté cette triste réalité… Donc cette idéologie c’est la même idéologie que celle des wahhabites. Daech et le wahhabisme c’est la même chose ?
SM : Daech est l’enfant naturel du wahhabisme. C’est la plus mauvaise copie du wahhabisme dans le monde arabe. Vous constatez, si vous retournez aux sources de Daech… vous retrouvez tout cela inscrit dans les références wahhabites. Si vous allez dans les mosquées wahhabites, vous allez trouver que les imams incitent les gens à la guerre, à la haine, et au terrorisme. Ça devient une exigence pour nous de contrôler un peu les mosquées, contre cette pensée néfaste, nocive, qui dans l’avenir peut détruire notre jeunesse et notre pays.
MP : Pensez-vous que Daech a le projet de couper l’Irak en plusieurs régions ? Pensez-vous que Daech veut garder le pouvoir, ou donner le pouvoir à un pays étranger. Est-ce que c’est une guerre de résistance patriotique contre les étrangers ?
SM : Nous croyons fermement que Daech a un projet de s’installer en Irak, et de le contrôler, mais elle ne va pas donner le pouvoir à un état étranger. En revanche elle sera soumis au diktat étranger.
MP : Et dans cette résistance, vous collaborez avec les dirigeants religieux sunnites ? Vous êtes d’accord ? Vous avez une ligne d’action commune ? Vous avez fait des actions communes, avec les sunnites ?
SM : Nous avons une grande collaboration, aussi bien avec les Turkmènes, les Kurdes, les Sabéens, que les autres ethnies irakiennes, pour faire face, premièrement, au flot de réfugiés, qui débarquent un peu partout, suite aux exactions de Daech, et nous voulons aussi faire face pour arrêter Daech et imposer une unité irakienne.
MP : et les Chrétiens, vous en les considérez pas comme des agents de l’occident ? Les Chrétiens sont patriotes irakiens ?
SM : Ce sont des Irakiens autochtones… Ils sont là depuis très très longtemps. On trouve des lieux de culte et des églises, des lieux chrétiens, même autour de Najaf. Cela suppose que ces lieux existaient avant, depuis très longtemps. Et la collaboration et la soumission à l’étranger, ça n’est pas une étiquette qu’on peut coller forcément sur un chrétien. Elle peut aussi être portée par quelqu’un de musulman, soit chiite, soit sunnite, ou une simple personne qui a un cœur malade. Le point dont vous parlez, ethnologique et religieux… toutes ces tendances, nous les considérons comme une grande richesse civilisationnelle en Irak. En cette occasion et de cet endroit où nous sommes, j’appelle les chrétiens irakiens à ne pas abandonner l’Irak, à ne pas émigrer. C’est leur pays et ils doivent y rester.
MP : cela fait exactement deux ans que l’offensive de Daech a commencé, le 5 mai 2014, maintenant vous avez réussi à chasser Daech. Daech recule. Est-ce que les gens reviennent maintenant chez eux ?
SM : Effectivement comme vous les dites, on le constate à Ramadi. Les gens malgré la destruction et la situation invivable, les gens retournent avec l’aide de l’état irakien. Hier j’étais en réunion avec les autorités chiites et ils m’ont confirmé cela. En ce qui concerne d’autres régions, étant donnés les dégâts, la sécurité beaucoup moins assurée, car les gens de Daech ont laissé des mines et des pièges, on ne peut pas laisser les populations retourner. Il faut bien un effort militaire pour sécuriser, les routes, les maisons, et les bâtiments administratifs. Certains réfugiés refusent de retourner chez eux parce qu’ils préfèrent rester dans le centre d’accueil où ils ont plus de bien être. Ils attendent que la situation soit paisible définitivement pour retourner. Nous n’imposons pas le retour des réfugiés dans leurs villes. C’est leur choix.
MP : Et vous avez les moyens suffisants pour faire face au problème des réfugiés ? Ou vous avez besoin d’organisations internationales ? Vous avez besoin d’aide humanitaire, ou vous vous débrouillez bien, entre Irakiens ?
SM : Nous remarquons que nous faisons notre devoir vis à vis des réfugiés, que l’aide internationale arrive ou n’arrive pas, quoiqu’elle soit la bienvenue. Nous avons accueilli des réfugiés dans les centres religieux Husseyniya, les mosquées, et comme là vous êtes dans les centres d’accueil des visiteurs, les hôtels, il y a aussi des réfugiés, ils sont les bienvenus : que l’aide arrive ou non nous les accueillons, nous faisons nos efforts avec nos propres moyens.
MP : Le grand pèlerinage annuel (8) va commencer, à Kerbala. Vous ne craignez pas qu’il y ait des infiltrés de Daech qui fassent des massacre parmi les pèlerins ?
SM : Le programme de la visite de l’imam Husseïn continuera, et on sait qu’il y aura toujours des exactions criminelles de la part de Daech. Les gens arrivent par millions et nous ne comptons pas arrêter ce mouvement malgré la crainte des attentats. J’ajoute ceci, que les gens ordinaires qui vont visiter l’imam Husseïn et les centres d’accueil Husseyniya, malgré ces actes criminels, ne peuvent que nous conforter et nous pousser à y aller plus encore et encore plus nombreux.
Maria Poumier : Nous admirons l’unité du peuple irakien dans cette résistance et il nous semble qu’elle est merveilleuse. En France, voyez, quand nous avons un attentat, les gens ne vont pas dans les églises. Ils retournent au restaurant ; et cela nous semble une résistance bien triste, bien pauvre, de ne penser qu’à manger, à se divertir, et non pas à l’élévation de l’âme.
SM : Ce phénomène des visiteurs de l’imam Husseïn dont vous parlez n’est pas réservé exclusivement aux Irakiens. On peut constater qu’il y a des musulmans qui arrivent du monde entier, aussi bien d’Iran que de l’Europe-même, et cela ne relève pas du courage des Irakiens. Il relève de la foi, de la croyance, et si les Européens arrivent à avoir cette foi, ils pourront dépasser cette peur.
MP : Nous ne venons en Irak pour intervenir dans la politique intérieure de l’Irak, nous pensons que le rôle de notre pays n’est pas d’intervenir dans la politique intérieure de quelque pays que ce soit. Mais ce qui nous intéresse beaucoup ce sont les relations internationales. Est-ce que vous savez que les Nations Unies, au Conseil de Sécurité, ont voté la résolution 2249 qui décide de la résistance contre Daech mais sans consulter le gouvernement irakien (9) ?
SM : Je ne suis pas un politicien, je n’exerce pas la politique, mais je pense que les Nations-Unies, ou le Conseil de Sécurité ne peut pas résoudre le problème irakien, sans consulter les Irakiens
MP : Peut-être une dernière question… Nous allons transmettre ces éléments à la population française : que souhaitez-vous que le gouvernement français fasse pour augmenter la capacité de résistance de l’Irak ?
Saïd al Moussaoui : Je vous remercie pour cette question… Je veux confirmer que la wahhabisme, c’est le problème crucial qui se pose pour le monde entier. Avec tristesse nous constatons que les États européens se sont trompés sur le sens de Daech. Malgré qu’ils aient des penseurs et des gens qui analysent la situation, ils se sont attardés jusqu’à ce qu’ils reçoivent eux-mêmes ce que nous subissons comme terrorisme. L’erreur des Européens, c’est qu’ils ont ouvert leurs pays, et leurs villes, aux grands centres religieux wahhabites et aux grandes mosquées. Ils ont laissé des gens faire jusqu’au recrutement des gens qu’ils envoient pour combattre avec Daech et qui reviennent par la suite semer le désordre parmi les populations civiles et paisibles en Europe. Jusqu’à présent, on le remarque, malgré ce désastre, en Europe et spécialement en France, les autorités agissent timidement avec ces gens et avec cette pensée qui est destructrice. Et je pense particulièrement que la cause de cet aveuglement vient beaucoup plus de considérations économiques et financières (10) qui sont imposées par ceux qu’on connaît : l’Arabie Saoudite et ses moyens financiers énormes. Nous constatons avec tristesse que le gouvernement français préfère l’argent sale des pays qui exportent le wahhabisme, à la sécurité et à la valeur du sang de ses citoyens ; et nous remarquons aussi avec tristesse et avec douleur que certains savent tout cela, et qu’ils préfèrent tendre la main à un grand état qui dans la région est l’Arabie Saoudite, qui soutient et qui finance le terrorisme international, et qu’ils tendent cette main pour des raisons économiques et financières et qu’ils ne pensent pas au sang versé de leurs citoyens. Ce qui est étrange c’est que ces pays européens imposent des embargos sur des états moins dangereux, alors qu’ils savent que l’Arabie Saoudite est plus dangereuse pour la sécurité du monde que ces pays-là ; pourtant ils laissent faire. S’il y a bien une liste d’états terroristes, et une liste noire au Conseil de Sécurité pour les pays européens, normalement la première place devrait revenir à l’Arabie Saoudite. Je vous dis cela avec connaissance et certitude parce que les méthodes d’enseignement en Arabie Saoudite, et vous pouvez le remarquer à travers les livres, ils éduquent les élèves du primaire jusqu’à l’université à voir celui qui ne pense pas comme eux comme n’ayant pas droit à la vie. Toutes les mosquées en Arabie Saoudite sont sous l’autorité des wahhabites, et la pensée et les principes des wahhabites, c’est qu’eux seuls sont croyants et sont là qui parlent au nom de Dieu. Toute personne qui n’est pas de leurs rangs, soit elle est impie, soit il faut la tuer. Tous les moyens des médias, tous les écrits comme les livres, les journaux, et autres, ils axent leurs articles et leurs moyens d’information sur ce point : takfiri. Takfir c’est :« tu ne crois pas comme moi, donc tu n’as pas le droit à la vie ». Nous savons que tout l’argent des hommes d’affaire saoudiens dont les fortunes sont énormes, quand ils donnent ce qu’ils appellent Zaket ou les dons, l’aumône, tout cet argent qu’ils réunissent est envoyé à ces terroristes. Je ne pense pas que les politiciens en France ignorent cela, et ils savent exactement ce qui se passe en Arabie Saoudite, dans les ordres, aussi bien les principes religieux, les pensées, et autres choses, mais ils ferment les yeux pour des intérêts économiques. Nous demandons aux frères européens et particulièrement français, puisque vous êtes des Français, d’exiger de leurs gouvernements de ne pas se laisser faire, de ne pas laisser construire des centres du terrorisme, des idées terroristes infiltrer la société française, qui dans le fond et à la fin ne font que du tort aux gens, aux citoyens français. Je suis catégorique : si les Européens veulent vivre en paix, vraiment en paix, qu’ils chassent ces gens-là de leur pays et lors de leur vote, qu’ils choisissent les personnalités qui coupent ces ponts avec ces pays qui exportent le terrorisme et qui financent particulièrement des gens horribles, et terribles. Pour en finir brièvement, je demande aux Européens de voir l’Islam à travers le prophète Muhammad ; Muhammad a transmis le vrai Islam à travers sa famille, donc je demande aux européens, par amour de la paix et de l’intégrité, aussi bien économique, physique que morale, de consulter quand même ce que les imams et les enfants et la famille du prophète ont écrit, et c’est cela le vrai Islam. Je vous demande seulement d’étudier les écrits des imams, ce que le prophète a dit à travers la lignée sainte de sa famille, vous allez constater que le vrai Islam, qui demande aux gens de vivre en paix, de vivre dans la coexistence pacifique, dans l’amour, et surtout dans la paix. C’est pour cela que, par principe, Daech veut arrêter l’expansion de cet amour dans le monde au nom de l’Islam fabriqué, au nom de l’Islam destructeur, qui sert les intérêts des hommes d’affaires et des états terroristes. Et j’insiste sur le fait que nous, en tant que chiites, adhérant à la famille du prophète, musulmans avec toutes les différentes écoles de l’Islam, nous vivons en paix, en toute harmonie, et le seul problème qui nous a été imposé, c’est ce problème du wahhabisme.
Entretien mené par Maria Poumier, préparé par Maria Poumier, François Belliot et Gérard Lazare, filmé par Smaïn Bedrouni et Gérard Lazare, traduit par Saleh Guettaf, transcrit par François Belliot
notes
(1) Il existe, en Irak, deux institutions religieuses de ce genre (waqfs), sunnite et chiite. Chacune a pour charge de gérer les biens religieux : mosquées, masjids, et mausolées. Elles collectent les « waqfs » (littéralement les « biens déposés », les dons) accordés par les fidèles pour obtenir rétribution auprès d’Allah. Jusqu’en 2003, sous Saddam Husseïn, ces dons étaient recueillis directement par le gouvernement, sans aucune contrepartie. C’est alors qu’ont été créés les waqfs sunnite et chiite, chacune de ces institutions ayant vocation à administrer ces affairess de façon autonome.
(2) Smaïn Bedrouni, François Belliot, Gérard Lazare, Maria Poumier
(3) « Les oulémas, dont un certain nombre se transforment pour l’occasion en chefs militaires, mobilisent une armée tribale d’une ampleur sans précédent. Ce sont ces moudjahidin chiites qui contraignirent la garnison chiite de Kout el-Imara à capituler en 1916. Les Anglais ont le plus grand mal à venir à bout de combattants tribaux qui leur font subir les pertes les plus importantes jamais enregistréesà l’occasion d’une conqupete coloniale : Londres reconnaît officiellement 98 000 morts. Le Djihad continue jusqu’en 1917 mais les Ottoamnas vont eu-mêmes de défaite en défaite. » (Luizard, la question irakienne, Fayard, 2002)
(4) Cet appel (fatwa) a été lancé par la plus haute autorité chiite, le Grand Ayatollah al-Sistani le 13 juin 2014, en réponse à l’expansion foudroyante de l’organisation Etat Islamique (alias Daech) qui avait déjà conquis le tiers du pays, menaçant le pays chiite et ses habitants, auxquels les idéologues wahhabites de Daehc vouent une haine inextinguible, qui se traduit fréquemment par des appels à leur génocide et à la destruction de tous leurs mausolées et mosquées.
(5) En 1000 ans, ce sont les deux seules occasions où un tel appel a été lancé.
(6) Le marja est une personnalité considérée par l’ensemble des chiites comme une référence et source d’imitation. Il se distingue par ses connaissances religieuses, sa capacité à transmettre, sa piété, sa probité, son charisme. Le marja peut au besoin mobiliser des millions de chiites dans un but bien précis. Son autorité est immense. En l’occurrence il s’agit de l’ayatollah al-Sistani.
(7) « Située au centre de l’Irak sur la rive occidentale du Tigre, à environ 9 km de Bagdad, Al-Khadimiyya était connue à l’origine sous le nom de Cimetière des Quraysh avant de servir de cimetière aux habitants de Bagdad. Elle est devenue ensuite un lieu de résidence et de visite pour les chiites, depuis que les deux imams Moussa al-Kadim (le 7ème imam) et son neveu Muhammad al-Jawad (le neuvième) y sont inhumés, des centaines de milliers de chiites par an » (l’Irak, 1970-1990, déportations des chiites, Ali Babakhan, p 35). Nous étions passés par la ville de Balad et ce mausolée deux jours plus tôt.
(8) Il s’agit de la commémoration du martyre du second imam, Husseïn, dont le mausolée se trouve à Kerbala. Cela s’appelle l’Achoura. Les fidèles, par centaines de milliers, empruntent à pied une partie de la route menant de Najaf à Kerbala (80 km). On peut comparer cette cérémonie à la reproduction du chemin de croix par les Chrétiens commemorant la passion du Christ. En 2016 il aura lieu le 13 octobre.
(9) Cette même remarque pourrait être faite concernant les autorités syriennes, qui n’ont pas non plus été consultées, et dont le territoire, dans la partie contrôlée par l’EI et les combattants kurdes, est sporadiquement pilonnée par les forces de la coaliton internationale contre Daech mise sur pied en septembre 2014 (comptant la France, la Turquie, l’Arabie Saoudite, les USA, etc, c’est- à dire tous les « amis de la Syrie » (trad : les ennemis de la Syrie)) pour lutter contre Daech.
(10) Une phrase de conclusion du « bilan 2013 des relations commerciales franco saoudiennes » (site diplomatie.gouv), est on ne peut plus enthousiaste : « Aussi bien le niveau excellent de la relation bilatérale que le nombre de grands projets, la stabilité du pays et les grands indicateurs macroéconomiques, presque tous dans le vert, devraient inciter les entreprises françaises à s’intéresser davantage au marché saoudien. »
Source: Observatoire des Mensonges d’Etat
http://observatoire-terrorisme.com/…