La Russie Pourrait
Frapper Durement Les Etats Unis Sous La Ceinture
la Russie et des US après le récent conflit armé en Georgie. Les
spécialistes sont arrivés à la conclusion que la liste des sanctions
potentielles de l’Ouest était faible comparativement aux sanctions que
Moscou pourrait décider en réponse. Cependant, l’Administration US
espère que la Russie n’aura pas recours à des mesures radicales pour ne
pas endommager ses propres intérêts financiers et sécuritaires.
avertissement à Moscou affirmant que les actions de la Russie en
Georgie remettraient en question sa candidature à l’OMC de même que la
position de la Russie au sein du G8.
La liste des menaces de Washington
inclut également le blocage de l’admission de la Russie comme membre au
sein de l’OCDE le boycott des jeux olympiques d’hiver en 2014 et un gel
du dialogue stratégique US-Russie.
Les experts US ont prévenu que la
liste de Moscou des sanctions possibles était bien plus longue. Angela
Stent, la Directrice du Center for Eurasian, Russian and East European Studies,
à l’Université de Georgetown, a dit que Moscou pourrait intervenir au
Conseil de Sécurité, où elle peut faire obstacle aux intentions US de
punir l’Iran pour ses ambitions nucléaires. Tous les programmes anti
terroristes, la lutte contre la mafia de la drogue, le cas de la Syrie,
du Venezuela et du Hamas peuvent être également ajoutés sur la liste.
Il y a de nombreux problèmes sur lesquels les Russes pourraient stopper
leur coopération dans l’industrie de l’énergie et qui figurent en haut
de la liste selon les experts.
a écrit, en se référant à ces experts US chevronnés, que Washington
avait beaucoup plus besoin de Moscou que l’inverse. Les US ont besoin
de s’assurer de la sécurité des armes nucléaires de l’époque
soviétique, d’avoir l’aide de la Russie pour obtenir de l’Iran et de la
Corée du Nord qu’ils mettent un terme à leurs programmes nucléaires.
La vente d’armes par la Russie est un
autre problème. Les gouvernements des pays occidentaux et Israël sont
préoccupés par les informations disant que la Russie aurait commencé à
envoyer les premiers composants de son système de missiles S.300 à
l’Iran. L’Iran pourrait par conséquent utiliser ce système puissant
pour abattre des avions de combat US et Israéliens.
La Russie pourrait compliquer
l’approvisionnement des USA et de l’OTAN et de la coalition en
Afghanistan. En avril, Moscou a offert un droit de transit pour la
France et à l’Allemagne pour l’acheminement de cargaisons hors
armements (nourriture, eau, carburant… ndlt) via la Russie.
L’ambassadeur russe à l’OTAN, Dmitry Rogozin, a dit que l’Ouest ne
devrait pas mordre la main qui nourrit ses 50 000 hommes de troupes en
Afghanistan. Moscou peut faire pression sur le Kyrgyzstan et
l’Uzbekistan, que les USA aimeraient utiliser pour leurs opérations en
Afghanistan.
En plus, la Russie peut bloquer toute
sanction au Conseil de Sécurité de l’ONU. Moscou peut également se
retirer d’un certain nombre de traités de désarmement, dont un traité
signé avec les USA sur la liquidation des missiles de courtes et
moyennes portée après l’expiration de START 1 en 2009.
Flynt Leverett, un ancien directeur
général du National Security Council et analyste de haut rang à la CIA,
a dit que Moscou était entrain de devenir un très important acheteur
des bons du trésor US et de bons émis par des agences gouvernementales.
Le spécialiste pense que ces responsables qui poussent Washington à
lancer différents ultimatums à Moscou, n’apprécieraient certainement
pas que Moscou se sépare de ses avoirs en dollars. Leverett a écrit
dans The National Interest
que Moscou envisageait la possibilité de vendre le pétrole brut russe
en rouble, ce qui évidemment affecterait à long terme la position du
dollar.
Washington espère que Moscou n’ira pas
trop loin. Par exemple, la possession par l’Iran d’armes nucléaires de
même que la diminution brutale des avoirs en dollars russes ne
favoriseraient certainement pas Moscou. Cependant, les prochaines
actions de Moscou dépendront des nouvelles sanctions de l’Ouest qui
devront penser deux fois avant de réagir à une possible reconnaissance
par la Russie de l’indépendance de l’Ossétie du sud et de l’Abkhazie.
Source Pravda 25/08/08 http://english.pravda.ru
Traduction Mireille Delamarre pour www.planetenonviolence.org
Note : La Pravda est un média proche du gouvernement russe (comme le Figaro et le JDD et d’autres le sont de Sarkozy)
Durement-Les-Etats-Unis-Sous-La-Ceinture-Guerre-En-Georgie-En-Cause-l-
Expansionnisme-US-OTAN_a1661.html?PHPSESSID=16d899aaedbab19879a0b1f7095acd93
Guerre en Georgie : en cause
l’expansionnisme des US/OTAN à l’Est
Selon un article du 26/08/08 (IPS) de Gareth Porter, historien et
journaliste US spécialiste de politique nationale de sécurité des USA,
paru sous l’intitulé Georgia war rooted in US « self –deceit »,
la cause de cette guerre c’est le manque de prise en compte par
l’Administration Bush des signaux lancés par Moscou comme quoi la
politique d’expansion de l’OTAN à l’Est, jusque sur le pas de porte de
la Russie sur la frontière trouble Russie/Georgie, de même que les
encouragements apportés au régime de Saakashvili pour reprendre les
deux provinces séparatistes, étaient des provocations.
Selon lui :
«
Il y a eu plein de signaux que la Russie n’accepterait pas l’alignement
militaire d’une Georgie agressive sur une alliance dominée
militairement par les US. L’ancien président russe Vladimir Poutine
(maintenant premier ministre) n’a pas caché son point de vue que cela
représentait une action des US qui empiétait sur la sécurité de la
Russie dans la région du Sud Caucase. En février 2007, il a demandé : «
contre qui cette expansion est-elle dirigée ? »
Contrairement au portrait fait de la
politique russe visant à absorber l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie dans
la Russie et le changement de régime en Georgie, Moscou avait signalé
jusqu’à la veille du sommet de l’OTAN ( avril 2008 ndlt) qu’elle était
prête à un compromis du type statut de Taïwan dans le cadre des
relations US-Chine, c’est-à-dire une reconnaissance formelle de la
souveraineté des territoires séparatistes de l’Ossétie du Sud et de
l’Abkhazie en échange de la liberté de développer des relations
étendues économiques et politiques. Mais cela était conditionné au fait
que la Georgie resterait en dehors de l’OTAN.
Ce compromis a été méprisé par le
Président Georgien Mikheil Saakashvili. Après un discours le 19 mars à
l’Atlantic Council à Washington, on a demandé à Saakashvili si la
Russie avait fait une proposition pour une solution ype « modèle de
Taïwan » en échange de quoi la Georgie resterait hors de l’OTAN. « Nous
avons entendu de bien nombreuses suggestions de la sorte « a-t-il dit
mais il a insisté « on ne peut faire de compromis sur ces questions… »
Pendant ce temps, la Russie avait fait
savoir qu’elle répondrait à tout acte pour que la Georgie devienne
membre de l’OTAN en développant des relations officielles avec les deux
régions séparatistes.
Les dirigeants politiques US avaient
décidé avant ces développements que l’expansion de l’OTAN allait
inclure la Georgie et l’Ukraine. Ils se sont eux -mêmes convaincus
qu’ils ne menaçaient pas la Russie mais allaient seulement contribuer à
établir un nouvel ordre sécuritaire européen, en rupture avec les
anciennes politiques de sphères d’influence et d’intérêt….
… Finalement, les bureaucraties
poussant à l’expansion de l’OTAN étaient déterminées à aller jusqu’au
bout malgré l’opposition russe…Pour se faire, elles devaient ignorer le
risque que la promesse d’une intégration (de la Georgie) à l’OTAN ne
ferait qu’encourager Saakashvili , qui avait déjà juré de « libérer »
les régions d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie, à devenir encore plus
enclin à utiliser la force.
Au cours de ce discours le 19 mars à
Washington, Saakashvili a minimisé le problème de la puissance
militaire russe dans la région. Il a déclaré que les Russes « ne sont
pas capables de mettre en application le modèle de Taïwan en Georgie.
Leur armée dans le Caucase n’est pas suffisamment forte. .. pour
rétablir le calme sur leur propre territoire. Je ne pense pas qu’ils
sont prêts à une quelconque aventure sur le territoire de quelqu’un
d’autre. Et heureusement ils le savent. »
C’était là une affirmation claire que
Saakashvili, venant juste d’être encouragé par le solide soutien de
Bush pour une intégration dans l’OTAN, croyait qu’il pouvait affronter
les Russes. »
L’armée georgienne a été écrasée, et depuis aujourd’hui la Russie a
reconnu l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie, au grand
dam des USA et de leurs vassaux occidentaux, dont la Sarkozie. Par
cette décision la Russie va pouvoir établir des relations politiques
économiques et militaires avec ces deux nouveaux états, éventuellement
y stationner certains types d’armements dits « défensifs » pour contrer
le système anti missile US en Pologne et le système radar US en
République Tchéque.
Le conflit en Georgie et ses
conséquences immédiates sont le prélude à d’autres bouleversements dans
l’ancienne sphère d’influence de l’ex Union Soviétique. Moscou a décidé
de ne plus laisser les US/OTAN, qui s’installent dans son pré carré,
l’encercler.
Les résultats de cet expansionnisme
US/OTAN en Europe de l’Est c’est bien évidemment moins de sécurité pour
les Européens. Avec une Union Européenne à la botte de Washington, qui
n’a pas de programme commun de défense malgré les beaux discours de
Sarkozy sur le sujet, et la transformation de l’OTAN en bras armé
offensif des US, l’Europe est retournée 50 ans en arrière.
A qui va profiter ces tensions politico militaires ?
Washington joue avec la vie et la sécurité des Européens, il serait temps d’en prendre conscience et de s’y opposer.
Synthèse/traduction Mireille Delamarre pour www.planetenonviolence.org
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OTAN_a1661.html?PHPSESSID=16d899aaedbab19879a0b1f7095acd93