L’échange Hezbollah-Israël : les
Israéliens pris entre sanglots et chants guerriers
AUTEUR : Gilad ATZMON جيلاد أتزمون
la presse en hébreu sur le lamento collectif et pornographique
israélien , j’ai trouvé, à ma grande surprise, un éditorial critique,
écrit par le Dr. Mordechai Keidar, un universitaire israélien de
droite :
« Nos ennemis », écrit Keidar,
« voient, en face d’eux, une nation frénétique, émotionnelle,
larmoyante, corrompue, hédoniste, possessive et libérale. Des gens qui
piquent et bouffent, des gens sans racines historiques, des gens en
manque d’idéologie, dépourvus de valeurs, sans le moindre sens de la
solidarité. Des gens qui ne sont concernés que par l’ « ici et
maintenant », des gens qui sont prêt à payer n’importe quel prix, sans
la moindre considération pour les graves conséquences de leur
inconscience. » (Dr Mordechai Keidar).
découvrir que quelqu’un, en Israël, peut être conscient de la sévérité
avec laquelle la réalité israélienne est perçue ailleurs.
à quel point le festival de deuil actuel semble pitoyable aux gens de
l’extérieur, en particulier aux voisins d’Israël. Même si on peut
ressentir de la sympathie pour la peine éprouvée par les proches des
soldats, il n’en reste pas moins que Regev et Goldwasser étaient des
hommes en uniforme servant dans une armée particulièrement hostile.
Lors de leur enlèvement, ils patrouillaient le long de la frontière
disputée entre Israël et le Liban. Pour ceux qui n’auraient pas encore
bien compris le topo : c’était des soldats, et pas de simples « civils
innocents ». Ils étaient théoriquement en mesure de se défendre.
Le cas de Gilad Shalit n’est pas
vraiment différent. Shalit, que les médias planétaires présentent comme
une « victime innocente », n’était rien d’autre qu’un gardien posté
dans un camp de concentration israélien nommé Gaza. Shalit, comme
Goldwasser et Regev, portait un uniforme des FDI lors de sa capture. Ni
Regev, ni Goldwasser, ni Shalit n’ont été des victimes. Tous les trois,
ils étaient au service d’un pays qui recourt à des tactiques
génocidaires dévastatrices, entre autres le recours à la famine,
l’épuration ethnique et l’assassinat de ceux qu’il considère comme ses
ennemis.
Il est toutefois particulièrement
étonnant de constater à quel point la mémoire collective israélienne
est courte. Le ratage de l’opération de sauvetage de Regev et
Goldwasser, par les FDI, suite à l’embuscade réussie du Hezbollah, a
entraîné le déclenchement de la Seconde guerre du Liban par Israël. En
représailles, par vengeance, Israël a démoli l’infrastructure du Liban,
il a nivelé au sol des villes et des villages entiers du Sud-Liban,
ainsi que certains quartiers de Beyrouth. Il a tué un millier de civils
libanais. D’une certaine manière, les Israéliens ont réussi à oublier
tout ça. La seule chose que les Israéliens voient, ce sont deux
cercueils noirs. Ils ont même réussi à ignorer le fait qu’en échange,
eux-mêmes venaient de livrer 190 cercueils rudimentaires contenant les
corps de combattants du Hezbollah.
Les Israéliens sont particulièrement
doués pour ne voir qu’eux-mêmes. À leurs yeux, leur douleur est, en
quelque sorte, supérieure à celle que d’autres peuvent ressentir. Il y
a cependant quelque chose qui m’intrigue. Le spectacle collectif de
pleurnicherie nécrophile israélienne me laisse perplexe. Si Israël et
les Israéliens n’arrivent pas à surmonter deux morts (certes tragiques)
de militaires israéliens, comment pourront-ils assumer la guerre
mondiale qu’ils brûlent de déclencher contre l’Iran ? Si les Israéliens
n’arrivent pas à supporter la vision de deux cercueils, comment
pourront-ils tenir le coup quand Tel Aviv deviendra un immense
charnier ? Leurs cris de guerre suggèrent pourtant que c’est bien ce
dans quoi ils ont l’air de vouloir s’engager.
Le Dr. Keidar suggère une réponse
plutôt drôle : « Seule une nation emplie de conviction idéologique, une
nation croyant fortement à la justesse de sa cause, une nation sentant
qu’elle participe à un processus historique, une nation capable de
supporter la douleur et d’acheter sa survie par le sang, la sueur et
les larmes, seule une telle nation est en mesure de durer au
Moyen-Orient. »
pas de place pour des carpettes post- juives, qui, tôt ou
tard,
révèleront leur véritable visage de post-sionistes. »
Je dois admettre que Keidar, ce zélote israélien de droite, n’a pas
tout à fait tort. Des gens qui s’effondrent devant deux cercueils
feraient mieux de ne pas déclencher un nouveau conflit international.
Les Israéliens ne sont tout simplement pas taillés dans le bon bois. Ce
n’est pas vraiment une nation de guerriers spartiates. Autant ils
prennent plaisir à infliger des souffrances atroces à d’autres, autant
ils sont totalement incapables de supporter l’idée d’avoir à souffrir
eux-mêmes, bref, ils ne sont pas prêts pour le sacrifice, ce ne sont
qu’une bande de couards défaits.
Ils feraient bien mieux se tirer vite
fait, s’ils veulent sauver leur peau. Comme l’a remarqué Keider, leur
chance de survivre dans cette région se réduit à zéro.
AUTEUR: Gilad ATZMON جيلاد أتزمون
Traduit par Fausto Giudice
– Le CRIF consterné par la mort des deux soldats israéliens
http://www.toutsaufsarkozy.com/cc/article04/EkEykuVkuZMVwrkShD.shtml
Source : ICI
Traduit par Fausto Giudice
Source : ICI