Permis de tuer
Des éléments de la
sécurité israélienne ont récemment prévenu qu’il y avait recrudescence
d’un « terrorisme juif organisé » contre les Palestiniens (et aussi
contre les juifs militant pour la paix) et qu’il fallait prendre des
mesures pour « étouffer cette terreur dans l’œuf ».
Les colons juifs, fanatiques, continuent de tuer et de voler les Palestiniens sans la moindre critique d’Israël.
Les colons sont un outil de premier plan pour l’armée et l’Etat israéliens qui les financent, les logent, les arment et les protègent.
Des
éléments de la sécurité israélienne ont récemment prévenu qu’il y avait
recrudescence d’un « terrorisme juif organisé » contre les Palestiniens
(et aussi contre les juifs militant pour la paix) et qu’il fallait
prendre des mesures pour « étouffer cette terreur dans l’œuf ».
Mais des officiels israéliens, notamment le ministre de la Défense Ehud Barak, ont reconnu que « se confronter avec les colons »
était un combat difficile étant donné le large soutien qu’ils
recevaient de la société juive israélienne et du grand appui politique
dont ils bénéficiaient dans des milieux gouvernementaux puissants.
Barak a aussi fait allusion au laxisme choquant dont
faisait preuve la justice israélienne envers les colons, ce qui en
réalité leur permet de commettre des meurtres et des actes de
vandalisme, dirigés spécialement contre des villageois palestiniens non
protégés et presque sans défense, dans une quasi-impunité.
L’objectif
final recherché par les colons terroristes est d’intimider et de
terroriser les Palestiniens qui vivent sur leurs propres terres afin
que d’autres colons puissent s’en emparer. Cependant, malgré des années
d’un terrorisme et d’un harcèlement permanents, très peu de
Palestiniens, s’il y en eut, ont quitté leur village et leurs terres,
ce qui incite la plupart des religieux terroristes à intensifier leurs
agressions contre les Palestiniens et leurs biens.
Ces
derniers jours, le nombre d’incendies et d’actes de vandalismes sur les
oliveraies palestiniennes, par des colons terroristes armés, s’est
accru à travers toute la Cisjordanie. Dans la région de Naplouse et de
Salfit, des colons ont mis le feu à des oliveraies, détruisant des
parts importantes de récoltes dont dépendent de nombreuses familles
palestiniennes pauvres pour leur subsistance. (Voir le rapport du PCHR, 4° Agressions des colons.)
Dans
l’un des cas, le chef du conseil de la colonie a participé à l’attaque
par le feu qui, selon les Palestiniens, s’est produite sous les yeux
des soldats israéliens.
« Je pense
qu’il y a une sorte de collusion entre l’armée et les colons.
Croyez-vous que la puissante armée israélienne n’est pas capable de
contrôler quelques voyous qui terrorisent les communautés
palestiniennes ici ? » demande Ibrahim Ahmed de Salem, près de Naplouse.
« Le
monde a souvent la fausse impression que les colons ne sont que
quelques fanatiques indisciplinés dans une société par ailleurs
civilisée » poursuit Ahmed. « La vérité, pourtant,
c’est que les colons sont un outil de premier plan pour l’Etat
israélien et pour son armée pour terroriser et tourmenter les
Palestiniens. Ce sont l’Etat et l’armée qui les financent, les logent,
les arment et les protègent. Aussi, il serait naïf de croire
l’affirmation que les colons agissent contre la volonté de l’Etat et de
l’armée israéliens. »
La semaine dernière, un
jeune berger palestinien a été retrouvé assassiné près d’une colonie
juive, toujours dans la région de Naplouse (voir le même rapport du
PCHR). Des témoins rapportent avoir vu une camionnette blanche
pourchasser le jeune berger de 19 ans. L’armée israélienne a nié que le
garçon avait été assassiné par les colons, arguant qu’il était plus
probable qu’il avait été tué par des projectiles non explosés
abandonnés là par l’armée israélienne. (D’après le PCHR, des témoins
palestiniens auraient constaté que le berger avait été tué par au moins
20 balles dans le cou, la poitrine et les jambes – ndt).
(vidéo B’Tselem)
Le
mois dernier, des dizaines de colons juifs terroristes armés ont commis
un véritable pogrom dans le village palestinien d’Asira Al-Qibliya, au
sud de Naplouse, tirant sur les maisons palestiniennes et vandalisant
leurs biens. (Vidéo sur le site de B’Tselem).
10 Palestiniens ont été blessés, dont l’un gravement par balles. Une
vidéo de ce déchaînement sauvage montre les soldats observant la scène
et sans rien faire concrètement pour arrêter les colons. Et quand
« l’affaire » s’est calmée, les colons ont repris leurs violences et
leurs vandalismes. (Autre vidéo de violences de colons à Sushia, sud
Cisjordanie : B’Tselem, photos ci-contre).
Ces
dernières années, les colons se sont mis à voler des récoltes d’olives
en plein jour. Les colons ont aussi commencé à faire venir des
travailleurs étrangers pour récolter les produits palestiniens à
proximité de leurs colonies. Pour ce faire, les colons agissent à
partir de décrets religieux publiés par les rabbins locaux ou au niveau
national qui les autorisent à voler les récoltes en Cisjordanie, que
les colons appellent Judée (nord Cisjordanie) et Samarie (sud),
considérant que, par décret divin, la terre appartient aux juifs.
Jusqu’à
récemment, les rabbins publiaient leurs enseignements publiquement, se
faisant une mauvaise publicité dans la presse. Aujourd’hui cependant,
leurs décrets sont publiés et diffusés discrètement dans les synagogues
des colonies.
En outre, il semble que l’armée
israélienne trouve toujours de nouvelles façons pour rendre la vie des
agriculteurs palestiniens plus difficiles. De nombreuses oliveraies qui
entourent les colonies juives illégales sont déclarées zones militaires
fermées (seulement pour les non juifs) ce qui, en réalité, donne le feu
vert aux colons pour qu’ils viennent voler les olives des Palestiniens.
La
semaine dernière, l’armée israélienne a déclaré qu’elle assurerait la
« protection » des cueilleurs d’olives palestiniens contre la violence
des colons. Mais l’armée a précisé que cette protection ne durerait que
trois jours.
L’armée israélienne prétend qu’elle
n’est pas en mesure de contenir le terrorisme des colons. Cette
affirmation, toutefois, est particulièrement mensongère et hypocrite.
La vérité est que l’armée n’a ni la volonté ni l’inclination à se
confronter avec les colons.
Le journal israélien Ha’aretz a écrit cette semaine : « Les
prisons militaires sont remplies de jeunes Palestiniens accusés de
crimes bien moins graves que les violences dont on accuse les colons. ».
Pourtant, en règle générale, l’opinion israélienne reste indifférente
au terrorisme, aux crimes et aux harcèlements pratiqués par les colons
juifs soutenus par l’armée en Cisjordanie.
Aujourd’hui
pourtant, le terrorisme des colons s’est retourné contre la société
juive israélienne. Le mois dernier, des terroristes juifs sont
soupçonnés d’avoir placé une bombe sur le pas de la porte de Zeev
Sternhell, 73 ans, professeur de sciences politiques à l’Université
hébraïque de Jérusalem-Ouest. Sternhell, spécialiste de l’évolution du
fascisme européen, a été légèrement blessé dans l’attentat, lequel a
provoqué des remous dans l’establishment politique et l’opinion
publique d’Israël.
Sternhell, éminent sympathisant
du groupe de centre gauche, la Paix maintenant, a prévenu que cette
atteinte à sa vie pourrait marquer « l’effondrement de la démocratie »
en Israël. Toutefois, il est peu probable que la tentative d’assassinat
sur sa personne introduise un changement qualitatif dans la façon de
l’armée et de l’opinion israéliennes de considérer les colons
terroristes. Il faudrait autre chose pour vaincre le racisme et la
violence institutionnalisés, calculés, qui sont au cœur de l’Etat
d’Israël.
et internationaux à la cueillette des olives. Malgré ce terrorisme des
colons juifs, très peu de Palestiniens, s’il y en eut, ont quitté leur
village et leurs terres.
Al-Ahram/weekly – 9/15 octobre 2008 – n° 917 – Traduction de l’anglais : JPP