– Il n’y a pas de déconnexion entre les deux. On peut considérer que la Bourse est un baromètre de la vision du futur de l’économie. Et là, on voit un futur qui se dégrade, ce n’est pas bon signe.
L’évolution des cours est un élément essentiel de l’actualité économique. C’est aussi un indicateur de financement pour les entreprises. Ce baromètre de l’avenir a cependant un inconvénient: il devient un baromètre de la panique, dès qu’une crise est là.
Les mauvaises nouvelles continuent de s’accumuler, et particulièrement celles qui laissent à penser à une contagion de la crise financière à l’économie réelle. Y-a-t-il une menace de crise sociale ?
Concrètement, si la crise n’est pas endiguée, les bénéfices des entreprises vont servir en grande partie, dans les années qui viennent, au désendettement. Ce qui va entraîner une croissance faible et une hausse du chômage. Cela va se traduire par des licenciements car les entreprises vont être limitées en matière de rentabilité. Si les banques les abandonnent et leurs accordent moins de crédits, les entreprises vont faire faillite et le financement de nouvelles entreprises va être difficile.
– La réponse n’est pas entre les mains des entreprises, ni des particuliers. Il faut reconstruire de nouvelles règles et faciliter la prise de risque en supprimant les excès du système financier, la capacité à absorber le profit des opérations à soi et l’ inégalité de revenus qui est destructrice.
Cette crise n’est pas individuelle, elle est globale. Il faut réussir à ramener du dynamisme à l’économie. Il faut préserver le système pour gagner du temps et éviter la menace la plus importante, celle de la crise des liquidités car on peut facilement imaginer la faillite des banques et donc des entreprises. C’est le scénario catastrophe.
Interview de Xavier Timbeau par Sarah Diffalah
(le mercredi 8 octobre)
*directeur du département Analyse et prévision à l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques)
http://www.toutsaufsarkozy.com/cc/article02/EkkFVpVkpkeVRaSgGI.shtml