Les dirigeants de la Russie et de la Chine doivent agir avec prudence à tout moment, en prêtant une attention toute particulière et précise à la réponse la plus appropriée à chaque acte d’agression contre eux.
Ils l’ont très bien fait jusqu’à présent et il est tout à fait vital qu’ils continuent à le faire, et ce, pour une très bonne raison.
Les élites des États-Unis et du Royaume-Uni et, dans une moindre mesure, celles de l’Union européenne, trouvent un intérêt à pousser la Russie et la Chine à réagir de manière excessive et à dépasser les limites en les exposant à des attaques préparées pour le cas où elles le feraient.
Nous savons tous comment ces nations ont utilisé des techniques semblables pour réaliser leurs plans préparés de longue date.
Pour aboutir à une escalade générale au Viêt Nam, les élites américaines ont utilisé les mensonges découlant de l’incident du Tonkin.
Pour être autorisés à attaquer et envahir l’Irak, les États-Unis et le Royaume-Uni ont misé sur les fabrications et les mensonges purs et simples à propos de prétendues armes de destruction massive.
Pour initier le renversement de Kadhafi en Libye, des affabulations liées à un massacre imminent ont été utilisées pour permettre à l’OTAN de détruire toute gouvernance légitime dans ce pays,
Pour tester les effets des radiations nucléaires sur les populations civiles de Hiroshima et de Nagasaki, les élites américaines ont ignoré les plaidoyers du haut commandement japonais en faveur de leur reddition pacifique.
Plus récemment, avec des guerres violentes qui ont fait couler beaucoup de sang et engendré des dépenses considérables qui pourraient s’avérer difficiles à supporter pour les futures générations américaines, les élites, celles du Royaume-Uni avec l’aide d’autres pays européens, se sont tournées vers la mise sous pression continue des nations qu’elles souhaitent détruire et mettre au pas.
En Ukraine, la partie la plus militante de la population a été financée, entraînée et préparée à renverser son président et son gouvernement.
En Syrie, des factions terroristes par procuration ont été financées et entraînées par les États-Unis et leurs alliés au Royaume-Uni, en Europe et au Moyen-Orient pour provoquer un changement de président et de gouvernement.
Pendant tout ce temps, avant l’attaque et l’invasion de l’Irak, ces interventions injustifiées, illégales et ultraviolentes contre des nations souveraines ont été combattues par la Russie et la Chine. Depuis cette époque, ces deux nations devaient certainement savoir que ce n’était qu’une question de temps avant qu’elles ne soient, elles aussi, attaquées.
L’objectif final des élites américaines et de leurs alliés est le contrôle total de notre planète qui, selon eux, a perdu tout droit à la liberté et à l’indépendance des nations souveraines le 11 septembre 2001. Pour assurer leur sécurité future, ils pensent qu’ils doivent avoir une maîtrise complète, un contrôle total de la planète toute entière et donc posséder la capacité de surveiller, de prévoir et d’agir efficacement à tout moment où ils jugent nécessaire de le faire. Cela signifie qu’ils agiront en fait comme des gardiens. Cela leur permettra, à leurs yeux, de contourner toutes les situations qu’ils considèrent comme une menace à leur encontre.
La Russie et la Chine, ainsi que quelques autres pays comme l’Iran, la Syrie et d’autres encore comme Cuba, le Venezuela et le Nicaragua, constituent des obstacles plus ou moins importants à cet objectif, la Russie et la Chine étant de loin les plus grands de tous. La Chine, dont la puissance économique est presque égale à celle des États-Unis et qui est susceptible de la dépasser dans les années à venir, constitue le plus grand de ces obstacles.
La Russie et la Chine ne peuvent pas être attaquées directement. Actuellement, nous constatons que les élites américaines et leurs alliés exercent une pression croissante à leur encontre.
Depuis de nombreuses années, la Russie est la première destination des fonds chinois nécessaires pour sauver l’Occident de l’effondrement total qui menaçait à la suite de la crise financière de 2007-2008.
La Russie, ainsi que les nations ayant une puissance économique moindre, mais une résistance ferme à la domination oppressive des États-Unis, a été ciblée sans répit depuis au moins 2007. Avant cela, on supposait que Poutine, comme Eltsine, était prêt à être un instrument de l’Occident. À Munich, en février 2007, Poutine les a démentis, expliquant que la Russie suivrait son propre destin et ne serait pas soumise aux États-Unis dans un monde unipolaire que ces derniers contrôleraient.
Vous pouvez facilement comprendre pourquoi Poutine est alors devenu l’ennemi public numéro un pour les élites américaines et leurs proches alliés à partir de ce moment-là.
M. Poutine a présenté la Russie comme faisant sérieusement entrave à l’objectif principal convenu après le 11 septembre : Les États-Unis aspirant à devenir les gendarmes du monde, conscients de tout et réagissant à tout, et agissant dans leur meilleur intérêt pour assurer leur sécurité et leur pouvoir. Ceci en utilisant à tout instant une surveillance mondiale depuis l’espace et la faculté et la capacité de frapper en toute impunité n’importe ou dans le monde. Sans résistance d’aucune sorte de la part de dirigeants ou de gouvernements récalcitrants.
Mais il y avait un problème.
Ni la Russie ni la Chine ne pouvaient être approchées de la même manière avec laquelle les USA avaient attaqué et déstabilisé les autres. En raison des coûteux changements de régime au Moyen-Orient et de la difficulté à mettre en œuvre des scénarios utilisant des attaques sous faux drapeau ou des guerres rendues possibles par des mensonges crédibles, il fallait trouver autre approche.
C’est là que la campagne de pression progressive et incessante contre ces deux principaux obstacles aux plans de domination mondiale des États-Unis a vraiment été lancée.
Le plan était considéré comme gagnant sur tous les fronts. La Russie serait soumise à une pression intolérable par un front uni des élites américaines, britanniques et européennes. La réunification de la Crimée avec la Russie serait le point de pivot principal avec la lutte de la population prorusse de l’est de l’Ukraine pour gagner son autonomie face à un régime nouvellement créé par un coup d’État à Kiev. L’OTAN s’approcherait de plus en plus des frontières de la Russie en déclarant cyniquement qu’il s’agit de contrer l’agression de la RUSSIE. Cette dernière serait constamment poussée à réagir à cette pression, ce qui donnerait une occasion encore plus grande de répandre le mensonge de l' »agression russe ». Les États baltes ont été intégrés, tout comme les États de l’UE tels que la Pologne, dans cette campagne visant à maximiser la pression sur la Russie afin de la déstabiliser et de la faire réagir.
Il se peut que vous ayez vécu ou observé une telle situation sous une micro-forme lorsque vous étiez jeune, lorsqu’une brute dans une cour d’école cherchait à vous faire réagir, vous ou un autre écolier. Peut-être le provocateur encourage-t-il ses amis à le faire, en vous poussant, en vous bousculant, en vous insultant… en vous défiant, vous ou l’autre élève, de réagir, et si la réaction est au rendez-vous, cela servira de « justification » à la violence plus grande qui était prévue.
Le processus de matraquage a commencé avec les attaques contre l’Afghanistan, l’Irak et la Libye au Moyen-Orient et en Afrique, contre le Venezuela en Amérique latine et en Europe via l’Ukraine. Aujourd’hui, les États-Unis et leurs alliés, contraints d’accélérer leur calendrier en raison de la situation de vulnérabilité que le Covid leur a infligé, se concentrent plus que jamais sur la Russie et la Chine.
Cependant, les gouvernements de la Russie et de la Chine sont composés de leaders plus sages que la moyenne des élites des autres pays. En outre… à ce sujet, ils ont clairement eu l’occasion d’observer attentivement les approches, et les mécanismes pour atteindre les objectifs des élites occidentales depuis de nombreuses années, sachant que tôt ou tard, ils seraient pris à partie.
Mon hypothèse, solidement argumentée, est qu’ils ne se laisseront pas entraîner dans une situation où ils seraient amenés à agir de manière précipitée, en réagissant de manière disproportionnée par rapport aux circonstances, pour toutes les raisons évoquées ci-dessus.
Ils éviteront à tout prix de donner aux États-Unis et à leurs alliés malveillants le plaisir de délivrer leur volée de coups bas préparés de longue date.
Pour conclure, je voudrais vous proposer une vidéo qui reflète le thème de mon commentaire.
Elle est de Bill Hicks, le plus grand humoriste géopolitique de tous les temps. Bill avait un numéro basé sur la tactique que je décris ici.
Bill Hicks – « Ramasser l’arme ».
Source : THE USA vs. RUSSIA & CHINA | BRINGING ON THE SUCKER PUNCH