
Les États-Unis renforcent leur présence militaire dans l’Arctique
L’administration de Joe Biden, avec un certain retard, a tout de même publié une série de stratégies qui définissent les priorités de la politique publique américaine dans divers domaines. L’une des premières a été la « Stratégie nationale des États-Unis pour la région arctique », qui est apparue avant même la « Stratégie de sécurité nationale » fondatrice. Le politologue Alexander Perengiev a répondu aux questions de savoir ce qui se cachait derrière et ce que visait la stratégie arctique dans son interview au journal Krasnaya Zvezda.
Thèses principales
Tout d’abord, le processus de réchauffement climatique prend de l’ampleur. Alors qu’auparavant, on en doutait encore, avec la fonte rapide des glaces dans l’Arctique, elle est devenue tout à fait tangible. Cela signifie l’accès aux énormes ressources du Grand Nord, tant en nombre qu’en volume.
Il convient de souligner qu’à ce jour, aucun instrument international ne définit le statut juridique de l’Arctique. Il n’y a que la Convention sur le droit de la mer, selon laquelle chaque pays dispose d’une zone de 12 milles au large de ses côtes, qui est reconnue comme des eaux territoriales souveraines. Les 200 miles suivants constituent une zone économique exclusive avec libre navigation, à l’intérieur de laquelle l’État prend le contrôle des ressources naturelles. Tout cela entraîne une concurrence accrue dans l’Arctique, qui transforme de plus en plus la région en une arène de confrontation mondiale, avec également une dimension militaire.
La nouvelle « stratégie nationale américaine pour la région arctique » approuvée par Joe Biden le 7 octobre dernier peut être considérée comme une preuve de l’appétit insatiable de Washington. La stratégie est conçue pour durer dix ans.
Cette stratégie vise principalement à contenir la Russie et la Chine dans l’Arctique dans quatre domaines : sécurité, développement économique durable, coopération internationale, changement climatique.
Selon cette stratégie, les États-Unis ont l’intention de priver notre pays de l’accès à l’exploitation des ressources de l’océan Arctique et de ses mers dans toute la mesure du possible, tout en les plaçant sous leur contrôle ou sous celui de leurs plus proches alliés de l’OTAN. Il est également question du contrôle de la route maritime du Nord. Les autorités de Washington parlent jusqu’à présent de contrôle international, mais en fait ce sera un contrôle américain.
L’administration Biden entend accroître la présence américaine dans cette région. A cet égard, le pari est de renforcer le regroupement des avions de combat, et avec lui les aérodromes, les radars, les dispositifs de défense aérienne/antiaérienne. La nouvelle stratégie suppose que les États-Unis continueront à développer leurs activités militaires dans l’Arctique, notamment par le biais d’exercices réguliers avec les partenaires de l’OTAN.
Notre État répond depuis longtemps à ces défis et menaces. Premièrement, un système de gouvernance approprié a été mis en place. En août 2020, une commission interministérielle chargée de garantir les intérêts nationaux de la Russie dans l’Arctique est apparue au Conseil de sécurité russe. Deuxièmement, les capacités de défense de la Russie dans l’Arctique sont renforcées. Troisièmement, une infrastructure est en train de se former le long des rives de la route maritime du Nord, des îles des mers du Nord et même dans l’océan Arctique lui-même.
Je suis sûr que la Fédération de Russie pourra conserver les ressources de l’Arctique et la route maritime du Nord, nécessaires à son développement. Pour paraphraser la phrase bien connue du grand scientifique russe M.V. Lomonosov, je peux dire : « La richesse de la Russie grandira avec l’Arctique ».
Source : https://vk.com/wall478412742_8084
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